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Le 1er scrutin multipartite en 24 ans prend fin

Les premières élections multipartites en 24 ans ont pris fin jeudi au Soudan, un scrutin marqué par un boycott ainsi que par des problèmes logistiques, et qui devrait reconduire au pouvoir Omar El-Béchir, en quête de légitimité populaire face à la justice internationale.

Le 1er scrutin multipartite en 24 ans prend fin
Un bureau de vote à Khartoum au Soudan. (Photo : AFP)
Au cinquième jour du scrutin, les bureaux de vote ont fermé à 18h00 (15h00 GMT), mais les personnes qui s'y trouvaient à l'heure de la fermeture ont été autorisées à voter, a constaté un journaliste de l'AFP dans un centre de Khartoum.

«C'est fini, nous sommes tous contents», a dit Azhar Nour Mohamed, directeur de bureau installé dans un lycée. «Environ 70% des électeurs inscrits dans ce bureau ont voté», a-t-il ajouté.Des

Le dépouillement des urnes doit commencer vendredi matin et des premiers résultats partiels pourraient aussitôt être annoncés, a laissé entendre jeudi la commission électorale, qui a assuré que l'ensemble des résultats seraient annoncés d'ici le 20 avril.
Quelque 16 millions de Soudanais -sur une population totale de 40 millions d'habitants- étaient appelés à voter lors de ces élections législatives, régionales et présidentielle, initialement prévues sur trois jours mais prolongées jusqu'à jeudi en raison de problèmes techniques.

Bureaux ouvrant en retard, d'autres n'ayant pas reçu les bons bulletins de vote, noms de candidats ne figurant parfois par sur les bulletins : le scrutin a été émaillé de difficultés qui ont aussi forcé la commission électorale à le reporter dans une dizaine de circonscriptions.

Les élections ont aussi été marquées par les accusations de fraude et le boycottage d'une partie de l'opposition, incluant le parti Umma, vainqueur des dernières élections multipartites en 1986.

Le conseiller présidentiel Ghazi Salaheddine avait toutefois ouvert la porte mercredi à la formation d'un gouvernement incluant même la participation de partis d'opposition ayant boycotté le scrutin.

Mais l'assistant du président Béchir et figure très influente au sein de son parti, Nafie Ali Nafie, a mis un bémol jeudi à cette ouverture.

«Si quelqu'un ne reconnaît pas le résultat des élections, va jusqu'à juger ce résultat illégal et qu'il demande en même temps (à faire partie du gouvernement), c'est illogique», a averti M. Nafie, affirmant que l'opposition tenterait d'organiser un soulèvement populaire, mais que cela n'aboutirait pas.

Le scrutin devrait reconduire au pouvoir le président sortant Omar el-Béchir, auteur d'un coup d'Etat militaire soutenu par les islamistes en 1989 et sous mandat d'arrêt depuis mars 2009 par la Cour pénale internationale (CPI) qui l'accuse de crimes de guerre et crimes de l'humanité au Darfour (ouest).

Une réélection du Président Béchir «prouvera que les allégations contre lui sont fausses, qu'elles ne sont pas acceptées par les Soudanais», a souligné M. Nafie.

Si les élections en tant que telles n'ont pas été marquées par d'importants problèmes d'insécurité, l'annonce des résultats pourrait néanmoins l'être, notamment dans des régions sensibles du Sud-Soudan.

Lam Akol, seul rival du président Salva Kiir -à la tête du gouvernement semi-autonome du Sud-Soudan-, a accusé cette semaine l'armée sudiste d'être à l'origine du décès de deux de ses responsables dans l'Etat pétrolier d'Unité, situé à la lisière du Nord et du Sud-Soudan.

Et neuf personnes sont mortes lors de violences cette semaine dans l'Etat du Bahr al-Ghazal occidental (Sud-ouest) impliquant au moins un soldat sudiste et membre du parti du Président Béchir. Cet épisode n'avait toutefois «rien à voir» avec les élections, ont assuré les autorités du Nord et du Sud-Soudan.
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