Des soldats ont fait irruption dans leur maison de Srinagar, la principale ville du Cachemire indien, et l'ont emmené vers une destination inconnue.
«Ils ont dit qu'ils avaient besoin de l'interroger et qu'il serait relâché d'ici quelques heures. On ne l'a jamais revu», raconte-t-elle.
Les groupes de défense des droits de l'Homme estiment que les forces de sécurité ont «fait disparaître» 8.000 personnes depuis le début de l'insurrection armée en 1989 contre l'administration indienne dans cette région à majorité musulmane.
Bilkees Manzoor affirme que son père, à la tête d'un petite commerce, n'avait aucun lien avec des groupes militants.
Pendant des années, elle s'est battue au côté de nombreuses autres familles pour savoir ce qu'étaient advenus leurs proches.
Aujourd'hui, ils vont peut-être connaître la vérité.
Le mois dernier, la Commission des droits de l'Homme financée par le gouvernement local a surpris tout le monde, et encore plus le gouvernement fédéral indien, lorsqu'elle a présenté un rapport détaillant l'existence de 2.730 tombes sans inscriptions dans le nord du Cachemire.
Le rapport indique en outre que 574 corps ont été identifiés comme étant ceux d'habitants locaux, une découverte qui ébranle la thèse des autorités selon laquelle des tombes sans inscriptions ne pouvaient être que celles de militants étrangers.
La Commission a recommandé le recours à des tests ADN pour identifier les 2.156 corps restant ainsi que la création d'un organisme indépendant pour surveiller la procédure.
Les tombes découvertes ne sont pas des fosses communes mais des dalles funéraires individuelles alignées dans des cimetières de petites bourgades.
C'est la première fois qu'un organisme financé par l'Etat reconnaît formellement leur existence.
«C'est une grande victoire. Ils ont fait un pas, un grand pas. Nous pouvons seulement espérer qu'ils en fassent d'autres», a commenté Bilkees Manzoor.
Le gouvernement de l'Etat du Jammu-et-Cachemire n'a pas encore entériné le rapport de la Commission mais le chef du gouvernement, Omar Abdullah, a promis la semaine dernière devant le parlement local qu'il y aurait des tests ADN.
«Nous ne sommes pas ici pour cacher la vérité», a-t-il assuré.
Les forces de sécurité -membres de l'armée, paramilitaires, police- sont accusées depuis des années de viols, tortures et exécutions extrajudiciaires au Cachemire, des allégations détaillées dans des rapports d'Amnesty International et Human Rights Watch.
Mais les rares affaires ayant été prises en compte par la justice n'ont pas abouti, parce que le gouvernement à New Delhi doit d'abord donner son feu vert pour que les personnels de l'armée puissent être poursuivis.
Bashir-ud-Din, le président de la Commission des droits de l'Homme au Cachemire, reconnaît qu'il n'y a aucun moyen de savoir si les recommandations contenues dans le rapport seront appliquées.
«Nous avons fait ce que nous avons pu. Maintenant c'est aux autres (d'agir). S'ils ne veulent rien faire, que pouvons-nous faire ?», dit-il à l'AFP.
Jusqu'à présent, souligne-t-il, l'inaction des autorités a été la seule réponse aux accusations d'abus des droits de l'Homme.
Le discours officiel des autorités sur le mouvement séparatiste consiste à dire que c'est en grande partie une insurrection financée par le Pakistan et alimentée par des «jihadistes» d'Afghanistan, de Tchétchénie ou du Tadjikistan.
Le Cachemire, divisé entre l'Inde et le Pakistan, a fait l'objet de deux des trois guerres que se sont livrées ces deux pays rivaux qui revendiquent tous deux l'intégralité de la région himalayenne.
L'insurrection a fait plus de 47.000 morts depuis 1989, selon les chiffres officiels. Les associations de défense des droits de l'Homme estiment qu'il faut multiplier par deux ce chiffre.
«Ils ont dit qu'ils avaient besoin de l'interroger et qu'il serait relâché d'ici quelques heures. On ne l'a jamais revu», raconte-t-elle.
Les groupes de défense des droits de l'Homme estiment que les forces de sécurité ont «fait disparaître» 8.000 personnes depuis le début de l'insurrection armée en 1989 contre l'administration indienne dans cette région à majorité musulmane.
Bilkees Manzoor affirme que son père, à la tête d'un petite commerce, n'avait aucun lien avec des groupes militants.
Pendant des années, elle s'est battue au côté de nombreuses autres familles pour savoir ce qu'étaient advenus leurs proches.
Aujourd'hui, ils vont peut-être connaître la vérité.
Le mois dernier, la Commission des droits de l'Homme financée par le gouvernement local a surpris tout le monde, et encore plus le gouvernement fédéral indien, lorsqu'elle a présenté un rapport détaillant l'existence de 2.730 tombes sans inscriptions dans le nord du Cachemire.
Le rapport indique en outre que 574 corps ont été identifiés comme étant ceux d'habitants locaux, une découverte qui ébranle la thèse des autorités selon laquelle des tombes sans inscriptions ne pouvaient être que celles de militants étrangers.
La Commission a recommandé le recours à des tests ADN pour identifier les 2.156 corps restant ainsi que la création d'un organisme indépendant pour surveiller la procédure.
Les tombes découvertes ne sont pas des fosses communes mais des dalles funéraires individuelles alignées dans des cimetières de petites bourgades.
C'est la première fois qu'un organisme financé par l'Etat reconnaît formellement leur existence.
«C'est une grande victoire. Ils ont fait un pas, un grand pas. Nous pouvons seulement espérer qu'ils en fassent d'autres», a commenté Bilkees Manzoor.
Le gouvernement de l'Etat du Jammu-et-Cachemire n'a pas encore entériné le rapport de la Commission mais le chef du gouvernement, Omar Abdullah, a promis la semaine dernière devant le parlement local qu'il y aurait des tests ADN.
«Nous ne sommes pas ici pour cacher la vérité», a-t-il assuré.
Les forces de sécurité -membres de l'armée, paramilitaires, police- sont accusées depuis des années de viols, tortures et exécutions extrajudiciaires au Cachemire, des allégations détaillées dans des rapports d'Amnesty International et Human Rights Watch.
Mais les rares affaires ayant été prises en compte par la justice n'ont pas abouti, parce que le gouvernement à New Delhi doit d'abord donner son feu vert pour que les personnels de l'armée puissent être poursuivis.
Bashir-ud-Din, le président de la Commission des droits de l'Homme au Cachemire, reconnaît qu'il n'y a aucun moyen de savoir si les recommandations contenues dans le rapport seront appliquées.
«Nous avons fait ce que nous avons pu. Maintenant c'est aux autres (d'agir). S'ils ne veulent rien faire, que pouvons-nous faire ?», dit-il à l'AFP.
Jusqu'à présent, souligne-t-il, l'inaction des autorités a été la seule réponse aux accusations d'abus des droits de l'Homme.
Le discours officiel des autorités sur le mouvement séparatiste consiste à dire que c'est en grande partie une insurrection financée par le Pakistan et alimentée par des «jihadistes» d'Afghanistan, de Tchétchénie ou du Tadjikistan.
Le Cachemire, divisé entre l'Inde et le Pakistan, a fait l'objet de deux des trois guerres que se sont livrées ces deux pays rivaux qui revendiquent tous deux l'intégralité de la région himalayenne.
L'insurrection a fait plus de 47.000 morts depuis 1989, selon les chiffres officiels. Les associations de défense des droits de l'Homme estiment qu'il faut multiplier par deux ce chiffre.