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L'opposition en rangs dispersés

Les composantes de la coalition des partis de l'opposition sénégalaise «Bennoo Siggil Senegal» (BSS) n'ont finalement pas pu transcender leurs divergences au sujet du candidat unique et se présentent ainsi en rangs dispersés aux prochaines élections présidentielles, prévues le 26 février prochain.

L'opposition en rangs dispersés
Le déroulement du feuilleton «Benno Siggil Sénégal» sur la «candidature de l'unité» va révéler aux sénégalais le véritable visage de l'opposition. (Photo : AFP)
Juste après l'annonce, jeudi soir, de la désignation du leader de l'Alliance des Forces de progrès (AFP) comme candidat de la coalition BSS par un vote des leaders des partis (19 pour et 14 abstentions), son rival du Parti socialiste, Ousmane Tanor Dieng est monté au créneau pour annoncer, vendredi, qu'il maintiendra sa candidature.

«Je me considère comme le candidat de l'unité et du rassemblement de Bennoo Siggil Senegal», a-t-il affirmé, qualifiant de «coup de force» la désignation de son rival dans la course à la candidature unique de BSS.

«Bennoo Siggil Senegaal n'a pas désigné Moustapha Niasse comme son candidat officiel. La procédure de désignation est illégale. On n'a jamais voté à Bennoo, la plupart de nos décisions se faisaient par consensus», a expliqué le leader du PS.

Depuis plusieurs mois, la coalition BSS bloquait sur la désignation du candidat unique qui devra affronter une dizaine de candidats à l'élection présidentielle de février prochain, dont le Président sortant, Me Abdoulayé Wade, candidat à sa propre succession.

Un Comité de facilitation chargé de mener les tractations pour faire parvenir à un accord entre les composantes de la coalition n'est pas parvenu à réconcilier les deux principales formations politiques (AFP et PS), chacune étant fermement attachée à la candidature de son propre leader.

Faute de consensus, les délais indiqués pour le choix de Moustapha Niasse ou Ousmane Tanor Dieng comme «candidat de l'unité» de BSS à l'élection présidentielle ont été reportés plusieurs fois. Jeudi, les leaders de la coalition ont dû recourir au vote pour forcer cette impasse, au risque de voir le bloc de l'opposition éclater. BSS est une coalition de partis d'opposition et d'organisations de la société civile, qui a été créée en 2008 à l'issu des Assises nationales, une initiative de l'opposition sénégalaise d'unifier ses rangs pour faire face au Parti Démocratique Sénégalais (PDS, au pouvoir).

Lors des élections locales de mars 2009, la coalition est parvenue à être majoritaire dans plusieurs grandes villes comme Dakar, Saint-Louis, Kaolack et Louga. Une percée qui avait permis à l'opposition de se relancer sur la scène politique après le boycott des élections législatives de 2007.

Moustapha Niasse et Ousmane Tanor Dieng, les deux principaux leaders de la coalition BSS, sont deux anciens rivaux dans le Parti Socialiste sénégalais qui a dirigé le pays près de 40 ans, avant que le Parti démocratique sénégalais (PDS) n'assure l'alternance en 2000 avec l'arrivée au pouvoir des libéraux sous la conduite de l'actuel Président Wade.

Tanor a hérité du PS et Niasse finit par quitter avec fracas ce parti en juin 1999 pour créer l'AFP, qui a soutenu la candidature du libéral Abdoulaye Wade, vainqueur du second tour de l'élection présidentielle historique de mars 2000 contre le candidat socialiste Abdou Diouf.

A trois mois des élections de février 2012, une dizaine de candidats se sont annoncés pour briguer la magistrature suprême du pays. Certains partis membres de la coalition d'opposition «Bennoo» ont déjà présenté leur propre candidat malgré l'engagement initial d'un candidat unique pour l'ensemble de la coalition.

Outre le Président sortant, Me Abdoulayé Wade (Parti démocratique sénégalais- PDS au pouvoir) candidat pour un troisième mandat, une dizaine d'autres candidatures ont été déclarées. Il s'agit notamment d'Idrissa Seck, d'Amsatou Sow Sidibé, Talla Sylla, Cheikh Bamba Dièye, Me El Hadji Diouf, Ibrahima Fall, Macky Sall et Cheikh Tidiane Gadio, Idrissa Seck et Bruno D'Erneville.

Le Conseil constitutionnel sénégalais devra statuer en janvier prochain sur la validité des candidatures à ces élections présidentielles.
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