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S&P jette un froid sur l'Europe

«Standard & Poor's jette un froid sur l'Europe en dégradant la note de neuf pays de la zone euro».

S&P jette un froid sur l'Europe
Standard & Poor's a jeté un froid sur l'ensemble du Continent européen en dégradant la note des dettes souveraines de neuf des 17 pays membres de la zone euro. (Photo : www.europe1.fr)
L'agence américaine de notation Standard & Poor's a jeté vendredi un froid sur l'ensemble du continent européen en dégradant la note des dettes souveraines de neuf des 17 pays membres de la zone euro.

La France a perdu ainsi sa note financière AAA, la meilleure possible, désormais abaissée d'un cran, à AA+ avec perspective négative.

L'Espagne, l'Italie, le Portugal et Chypre ont vu leurs notes réduites de deux crans respectivement à A avec perspective négative, BBB+, BB en catégorie spéculative et BB+ en catégorie spéculative. Cette perspective négative signifie que l'agence envisage de dégrader à nouveau cette note à moyen terme.

Les notes de l'Autriche, de la Slovénie, de la Slovaquie et de Malte ont été baissées d'un cran pour tomber respectivement à AA+, à A, à A+ et à A-.

Seules l'Allemagne et la Finlande ont pu garder leurs notes financières inchangées avec respectivement AAA sous perspective stable et AAA sous perspective négative.

Toute l'Europe est sous le choc suite à cette dégradation de la note des dettes souveraines. En témoignent les déclarations de plusieurs responsables européens qui ont regretté cette décision qui intervient au moment où les pays de la zone euro se démènent à restaurer la confiance des investisseurs.

Ainsi, le commissaire européen chargé des Affaires européennes, Olli Rehn, a qualifié d'«aberrante» cette décision qui met davantage de pression sur les pays de la zone euro appelés plus que jamais à trouver des réponses aux fragilités du secteur bancaire et à renforcer leur gouvernance économique.

Pour le responsable européen, «il est désormais important de finaliser aussi rapidement que possible la forme et le fonctionnement du Mécanisme européen de stabilité (MES) et, comme l'ont décidé les chefs d'Etat et de gouvernement le 9 décembre, d'avancer son entrée en vigueur à juillet 2012».

Le commissaire européen chargé de réguler les marchés financiers et l'activité des agences de notation, Michel Barnier, s'est dit aussi «étonné» du timing choisi par Standard & Poor's pour dégrader plusieurs pays alors que la zone euro est en passe de durcir ses règles budgétaires.

«Je reste étonné du moment choisi par l'agence Standard and Poor's et sur le fond, de son évaluation qui ne prend pas en compte les progrès actuels», a-t-il affirmé.

Le Premier ministre français François Fillon a renchéri, de son côté, que la dégradation de la note de son pays arrivait «à contre-temps au regard des efforts engagés par la zone euro, des efforts que les investisseurs d'ailleurs commencent à reconnaître».

Pour sa part, la chancelière allemande Angela Merkel a tenté de relativiser l'importance des décisions de Standard & Poor's en affirmant qu'il ne s'agit que (des décisions) d'une agence parmi trois».

Elle a ajouté que les abaissements de note renvoient à la nécessité de renforcer rapidement les règles budgétaires en Europe et de mettre en œuvre dès que possible le Mécanisme européen de stabilité, appelant à prendre la suite du Fonds européen de stabilisation financière (FESF).

Standard & Poor's a motivé la dégradation des notes souveraines des pays membres de la zone euro en estimant que les responsables du bloc n'avaient pas agi avec suffisamment de détermination pour surmonter la crise de la dette dont ils sous-estiment.
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