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Facebook lance son processus d'introduction

«Le site Internet Facebook vise une entrée en Bourse d'environ 5 milliards de dollars».

Facebook lance son processus d'introduction
Le cofondateur de Facebook, Mark Zuckerberg, à San Francisco en Californie. A titre de comparaison, si Facebook était un pays, il serait le troisième plus peuplé du monde, après la Chine et l'Inde, mais devant les Etats-Unis. (Photo : AFP)
Facebook a déposé mercredi le dossier de ce qui s'annonce comme la plus grosse introduction en Bourse jamais réalisée par la net-économie, chiffrée pour le moment à 5 milliards de dollars, huit ans après la création du site Internet dans une chambre d'étudiant de Harvard.

Le réseau communautaire aux 845 millions d'utilisateurs n'a pas indiqué le nombre d'actions qu'il entendait mettre le marché, ni à quel prix, ni à quelle date, mais il a pour la première fois levé le voile sur des données financières restées jusqu'alors confidentielles.

Avec 3,71 milliards de dollars de chiffre d'affaires réalisé en 2011, presque doublé sur un an, et un bénéfice net de 668 millions de dollars, il est déjà l'un des très grands du secteur.

«Il est plus rentable que nous ne l'attendions», a noté l'analyste Kathleen Smith, du cabinet spécialisé dans les entrées en Bourse Renaissance Capital. En tout cas, il prouve «qu'il n'est pas qu'une mode transitoire», a relevé Michael Gartenberg, de Forrester Research.

«Facebook n'a pas été créé à l'origine pour être une entreprise, il a été créé pour remplir une mission sociale: rendre le monde plus ouvert et connecté», a déclaré le jeune patron de l'entreprise, Mark Zuckerberg, 27 ans, dans une lettre aux investisseurs.

L'opération, dont le montant n'est encore que théorique, promet d'attirer un énorme intérêt, de l'avis unanime des analystes. Ce sera, et de loin, la plus grosse opération d'entrée en Bourse pour la net-économie, bien au-delà du 1,67 milliard de dollars levés par Google en 2004. Ce sera la première fois que des petits porteurs auront l'occasion de prendre leur part financière de ce phénomène, présent dans le monde entier et qui a servi d'outil de mobilisation et d'organisation pour les cyber-militants du Printemps arabe.

Depuis près de trois ans des titres s'échangeaient certes, mais uniquement entre investisseurs fortunés et triés sur le volet ayant accès aux marchés parallèles officieux, comme Second Market ou SharesPost.

Les médias estiment déjà entre 75 et 100 milliards de dollars la valorisation du site, ce qui pour certains est excessif.

Si, à l'issue de l'introduction boursière, Facebook est valorisé dans le haut de cette fourchette, la fortune de Zuckerberg, de loin le plus gros actionnaire du groupe, pèsera quelque 28 milliards de dollars.

«A 100 milliards de dollars, on investit dans une bulle», prévient Trip Chowdhry, chez Global Equities Research. «Les chiffres ont l'air très impressionnants, mais normalement pour une entrée en Bourse il y a le signe d'une croissance à venir. Or là, ils ont l'air déjà au top».

D'ailleurs les recettes du groupe représentent une relative déception : le cabinet de marketing eMarketer les avait estimées la semaine dernière à 4,27 milliards de dollars, bien au-delà des 3,71 milliards annoncés.

Analyste à la banque d'affaires Bryan Garnier, Virginie Lazès souligne que «ce qui fait monter le titre de Facebook c'est la spéculation, mais aussi l'aboutissement d'un business-model qui veut dire quelque chose». «Ils arrivent à monétiser leur audience, par les crédits Facebook (ndlr : les achats de produits virtuels), par la pub et le marketing, ils ont réussi à trouver un modèle qui génère de l'argent», explique-t-elle. «Ils sont partout, mais ils n'ont pas monétisé leur audience partout», ajoute Virginie Lazès, qui suggère de faire le «pari» de la réussite de l'entreprise.

Zuckerberg, crack de l'informatique initié dès 11 ans à la programmation, a assuré dans sa lettre aux investisseurs que son but n'était pas de gagner de l'argent. «Nous ne construisons pas des services pour gagner de l'argent, nous gagnons de l'argent pour construire de meilleurs services», y affirme-t-il, proclamant 5 valeurs fondamentales de la société : «se concentrer sur l'impact», «agir vite», «être audacieux», «être ouvert», «construire une valeur sociale».

Facebook, qui sera abrégé en «FB» dans les systèmes de cotation, a confirmé qu'il gagnait la plus grande partie de ses recettes dans la publicité, même si c'est une part en déclin: 85% en 2011, contre 98% en 2009. Le site, utilisé par plus de la moitié des internautes du monde, a cependant réussi à relever de 24% le tarif de ses espaces publicitaires.

Le groupe, qui dispose déjà d'un matelas confortable de 3,9 milliards de dollars de liquidités, n'a pas prévu d'utilisation particulière de la manne qu'il gagnera en Bourse.

Facebook, le 3e pays le plus peuplé du monde


Voici quelques chiffres pour évaluer le poids de Facebook dans le monde :

- Facebook compte 845 millions d'utilisateurs actifs, dont la moitié se connectent au moins une fois par jour. Si Facebook était un pays, ce serait le troisième du monde après la Chine et l'Inde.

Plus de la moitié (55%) des internautes du monde utilisent Facebook. Une minute sur sept passée en ligne dans le monde est consacrée à Facebook (chiffres ComScore actualisés en octobre).

- Les Etats-Unis comptent le plus grand nombre d'utilisateurs de Facebook (152,5 millions), suivis par l'Inde (43,5 millions), l'Indonésie (43,06 millions), le Brésil (37,9 millions) et le Mexique (35 millions), selon les chiffres de socialbakers.com.

Facebook est le numéro un des sites communautaires dans presque tous les pays, à de rares exceptions dont la Russie, où il est devancé par Odnoklassniki et VKontakte, et la Chine, où il est interdit.

- le site évoque des «difficultés juridiques et réglementaires substantielles». En octobre il était également devancé au Japon, en Corée du Sud, en Vietnam et en Pologne, selon ComScore.

- Trois des quatre fondateurs de Facebook sont milliardaires, à commencer par son patron Mark Zuckerberg (17,5 milliards de dollars selon un classement du magazine Forbes en 2011), ainsi que Dustin Moskovitz (3,5 milliards de dollars), plus jeune que lui de huit jours, et Eduardo Saverin (2 milliards de dollars). Sean Parker, fondateur de Napster et l'un des premiers mentors de Zuckerberg, a une fortune estimée à 2,1 milliards de dollars grâce à ses parts dans Facebook.

- Plus de 250 millions de photos sont mises en ligne sur le site chaque jour.

- Plus de 425 millions de mobinautes se sont connectés à Facebook sur des appareils portables en décembre.

- Les utilisateurs de Facebook ont en moyenne 130 «amis» dont ils peuvent suivre les actualités sur le site. Le site affirme abriter plus de 100 milliards de relations d'amitié.

- La page la plus populaire du site est celle où l'entreprise Facebook elle-même communique avec ses utilisateurs, qui est suivie par 60,2 millions de fans. Elle devance la page d'un site de poker, avec 56,6 millions de fans, celle du rappeur Eminem (52 millions de fans), celle du site de vidéos YouTube (51,3 millions), et celle de la chanteuse Rihanna (50,3 millions).

- Facebook, qui comptait 3.200 employés au 31 décembre, prévoit d'en embaucher «des milliers» d'autres cette année.

- Le site est accessible en 70 langues et possèdes des bureaux ou des centres de données dans plus de 20 pays.
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