La Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur (Coface) alerte sur le caractère «systémique» de la crise mondiale, «dont la zone euro est l'épicentre», dans son rapport annuel sur le «Risque Pays», révélé lundi à Paris.
La Coface, dont l'évaluation porte sur le niveau moyen de risque d'impayés présenté par les entreprises d'un pays dans le cadre de leurs transactions commerciales, estime que la solidité des entreprises est, d'ores et déjà, affectée par «la crise systémique en Europe et le risque politique dans les pays émergents».
Dans ses perspectives 2012, le leader mondial de l'assurance-crédit anticipe une récession à - 0,1% pour l'économie européenne, alors que la croissance devrait se stabiliser aux Etats-Unis à 1,6% et rebondir au Japon à 1,8%.
Ceci permettrait d'«éviter le retour au pire de la crise 2008-2009, caractérisée par une récession synchronisée des trois grandes zones avancées», estiment les initiateurs du rapport.
Selon leurs estimations, la croissance des pays avancés sera, au total, de 1,1% en 2012.
Les pays émergents devraient maintenir une croissance à 5,1%, perdant 0,6 point de PIB par rapport à 2011.
L'Europe émergente sera, quant à elle, la zone la plus exposée à une intensification de la crise de la zone euro, «via le canal commercial et le canal du crédit bancaire externe».
Par ailleurs, parmi les risques à surveiller, la Coface relève le grand retour du risque politique dans les pays émergents.
La Coface abaisse l'évaluation de l'Italie et de l'Espagne
Sur l'ensemble de 2011, la Coface enregistre une progression de 19% des incidents de paiement dans le monde, avec une montée particulièrement prononcée de 28% pour les entreprises de la zone euro.
Cette tendance est principalement relevée en Italie et en Espagne où se concentrent environ 50% des incidents de paiement, alors qu'ils devraient subir une contraction de l'activité en 2012, selon le rapport.
Cette situation a amené la Coface à abaisser d'un cran, à A4, l'évaluation de ces deux économies, la première fragilisée par un endettement public massif, l'autre par l'endettement de son secteur privé.
L'assureur établit ses évaluations sur une échelle de 7 niveaux (A1, A2, A3, A4, B, C, D) en tenant compte de son expérience de paiement, des perspectives économiques, politiques et financières du pays concernés ainsi que son environnement des affaires.
Pour la Coface, la dégradation de la solidité moyenne des entreprises européennes prouve que la crise prend «un nouveau virage et atteint une dimension systémique globale avec l'entrée en crise de l'Italie».
Elle estime que la situation paraît ainsi différente du choc de 2008 en raison de «cet effet de taille critique», mais aussi du fait de «l'imbrication financière accrue et de l'exposition des banques communautaires et extracommunautaires aux dettes souveraines européennes».
«En l'absence de réponse rapide à la crise de la part des institutions, les anticipations négatives du marché financier ont éveillé la défiance des acteurs de l'économie réelle. Paradoxalement, ce sont les entreprises, pourtant mieux gérées que jamais, qui subissent le contrecoup de cette crise», relève le président de la Coface, François David.
«En 2012, la conjonction d'une croissance très affaiblie en Europe et d'un possible assèchement du crédit pourrait affecter de manière sensible le risque de crédit des entreprises», prévient-il.
Vulnérabilité accrue de l'Europe émergente : la Hongrie et la Croatie déclassées
Selon le rapport, c'est l'Europe émergente qui souffrira le plus de la contraction de la demande et du flux de financement de la zone euro.
«En raison de leur exposition aux dettes souveraines de la zone euro, les banques ouest-européennes se verront obligées de réduire le soutien à leurs filiales, ce qui affectera l'octroi de crédits aux entreprises. Or, les créances des banques européennes représentent 70% du PIB est-européen et on estime qu'1/5e de la croissance des années 2000 en Europe de l'Est s'explique par le dynamisme du crédit transfrontalier», précisent les experts de la Coface.
Dans ce contexte, ils considèrent qu'un tarissement du crédit européen aurait un impact majeur sur l'activité en Europe émergente, ces économies étant en outre «bien souvent caractérisées par un secteur privé très endetté en devises».
Les économies ouvertes verront leur croissance divisée par deux, passant de 4,1% en 2011 à 2% en 2012, selon leurs prévisions.
Les pays les plus concernés sont la Hongrie et la Croatie, déclassée en B, en plus de la République tchèque et de la Slovénie (A2) et la Slovaquie (A3) dont les évaluations ont été mises sous surveillance négative.
Retour du risque politique dans les pays émergents : l'évaluation de l'Egypte et de la Syrie abaissée
La vague de troubles politiques en Afrique du Nord et au Proche et Moyen-Orient marque un tournant en 2011 dans les émergents, avec «le retour du risque politique», constate, par ailleurs, l'assureur qui enregistre plusieurs impayés au titre du risque politique dans ces pays.
Le processus de transformation politique en cours dans la zone Afrique du Nord - Moyen-Orient, n'a pas été ainsi sans conséquences sur ses évaluations de certains pays.
L'évaluation de l'Egypte, dont les finances publiques et les comptes extérieurs sont sous pression, a été déclassée en C «en grande partie à cause des incertitudes majeures entourant le scénario politique en 2012».
En Syrie, déclassée en D, la situation extrêmement tendue et les sanctions internationales devront avoir «des répercussions défavorables sur la croissance économique et les finances publiques», estime le rapport.
La Coface a, par ailleurs, décidé de lever la surveillance positive de l'évaluation D du Nigéria, en raison d'une gouvernance «problématique» qui «reste un élément-clé du risque de non paiement des entités du pays».
Longtemps établissement public, la Coface est actuellement filiale du groupe financier Natixis.
La compagnie assure la gestion des garanties publiques à l'exportation pour le compte de l'Etat français et conseille les entreprises dont plus de 200 groupes mondiaux, pour la gestion du risque.
La Coface, dont l'évaluation porte sur le niveau moyen de risque d'impayés présenté par les entreprises d'un pays dans le cadre de leurs transactions commerciales, estime que la solidité des entreprises est, d'ores et déjà, affectée par «la crise systémique en Europe et le risque politique dans les pays émergents».
Dans ses perspectives 2012, le leader mondial de l'assurance-crédit anticipe une récession à - 0,1% pour l'économie européenne, alors que la croissance devrait se stabiliser aux Etats-Unis à 1,6% et rebondir au Japon à 1,8%.
Ceci permettrait d'«éviter le retour au pire de la crise 2008-2009, caractérisée par une récession synchronisée des trois grandes zones avancées», estiment les initiateurs du rapport.
Selon leurs estimations, la croissance des pays avancés sera, au total, de 1,1% en 2012.
Les pays émergents devraient maintenir une croissance à 5,1%, perdant 0,6 point de PIB par rapport à 2011.
L'Europe émergente sera, quant à elle, la zone la plus exposée à une intensification de la crise de la zone euro, «via le canal commercial et le canal du crédit bancaire externe».
Par ailleurs, parmi les risques à surveiller, la Coface relève le grand retour du risque politique dans les pays émergents.
La Coface abaisse l'évaluation de l'Italie et de l'Espagne
Sur l'ensemble de 2011, la Coface enregistre une progression de 19% des incidents de paiement dans le monde, avec une montée particulièrement prononcée de 28% pour les entreprises de la zone euro.
Cette tendance est principalement relevée en Italie et en Espagne où se concentrent environ 50% des incidents de paiement, alors qu'ils devraient subir une contraction de l'activité en 2012, selon le rapport.
Cette situation a amené la Coface à abaisser d'un cran, à A4, l'évaluation de ces deux économies, la première fragilisée par un endettement public massif, l'autre par l'endettement de son secteur privé.
L'assureur établit ses évaluations sur une échelle de 7 niveaux (A1, A2, A3, A4, B, C, D) en tenant compte de son expérience de paiement, des perspectives économiques, politiques et financières du pays concernés ainsi que son environnement des affaires.
Pour la Coface, la dégradation de la solidité moyenne des entreprises européennes prouve que la crise prend «un nouveau virage et atteint une dimension systémique globale avec l'entrée en crise de l'Italie».
Elle estime que la situation paraît ainsi différente du choc de 2008 en raison de «cet effet de taille critique», mais aussi du fait de «l'imbrication financière accrue et de l'exposition des banques communautaires et extracommunautaires aux dettes souveraines européennes».
«En l'absence de réponse rapide à la crise de la part des institutions, les anticipations négatives du marché financier ont éveillé la défiance des acteurs de l'économie réelle. Paradoxalement, ce sont les entreprises, pourtant mieux gérées que jamais, qui subissent le contrecoup de cette crise», relève le président de la Coface, François David.
«En 2012, la conjonction d'une croissance très affaiblie en Europe et d'un possible assèchement du crédit pourrait affecter de manière sensible le risque de crédit des entreprises», prévient-il.
Vulnérabilité accrue de l'Europe émergente : la Hongrie et la Croatie déclassées
Selon le rapport, c'est l'Europe émergente qui souffrira le plus de la contraction de la demande et du flux de financement de la zone euro.
«En raison de leur exposition aux dettes souveraines de la zone euro, les banques ouest-européennes se verront obligées de réduire le soutien à leurs filiales, ce qui affectera l'octroi de crédits aux entreprises. Or, les créances des banques européennes représentent 70% du PIB est-européen et on estime qu'1/5e de la croissance des années 2000 en Europe de l'Est s'explique par le dynamisme du crédit transfrontalier», précisent les experts de la Coface.
Dans ce contexte, ils considèrent qu'un tarissement du crédit européen aurait un impact majeur sur l'activité en Europe émergente, ces économies étant en outre «bien souvent caractérisées par un secteur privé très endetté en devises».
Les économies ouvertes verront leur croissance divisée par deux, passant de 4,1% en 2011 à 2% en 2012, selon leurs prévisions.
Les pays les plus concernés sont la Hongrie et la Croatie, déclassée en B, en plus de la République tchèque et de la Slovénie (A2) et la Slovaquie (A3) dont les évaluations ont été mises sous surveillance négative.
Retour du risque politique dans les pays émergents : l'évaluation de l'Egypte et de la Syrie abaissée
La vague de troubles politiques en Afrique du Nord et au Proche et Moyen-Orient marque un tournant en 2011 dans les émergents, avec «le retour du risque politique», constate, par ailleurs, l'assureur qui enregistre plusieurs impayés au titre du risque politique dans ces pays.
Le processus de transformation politique en cours dans la zone Afrique du Nord - Moyen-Orient, n'a pas été ainsi sans conséquences sur ses évaluations de certains pays.
L'évaluation de l'Egypte, dont les finances publiques et les comptes extérieurs sont sous pression, a été déclassée en C «en grande partie à cause des incertitudes majeures entourant le scénario politique en 2012».
En Syrie, déclassée en D, la situation extrêmement tendue et les sanctions internationales devront avoir «des répercussions défavorables sur la croissance économique et les finances publiques», estime le rapport.
La Coface a, par ailleurs, décidé de lever la surveillance positive de l'évaluation D du Nigéria, en raison d'une gouvernance «problématique» qui «reste un élément-clé du risque de non paiement des entités du pays».
Longtemps établissement public, la Coface est actuellement filiale du groupe financier Natixis.
La compagnie assure la gestion des garanties publiques à l'exportation pour le compte de l'Etat français et conseille les entreprises dont plus de 200 groupes mondiaux, pour la gestion du risque.
