Le colloque permettra de «faire le point sur l'évolution de cette activité et de débattre de nouvelles actions de développement» dans les trois pays du Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie) ayant développé des liens de coopération en la matière avec l'Agence française de la biomédecine, initiatrice de cet événement.
L'agence estime que si les systèmes de soins sont différents dans chacun de ces pays, l'enjeu de santé publique pour les années à venir est commun, surtout «avec la montée exponentielle de l'insuffisance rénale chronique et la mise sous dialyse de milliers de patients» qui fait que «les besoins en greffe sont en progression rapide dans ces pays».
En plus de la possibilité d'améliorer «considérablement» la vie des patients, elle considère que «la greffe pourrait à long terme diviser par 5 le coût lié à la prise en charge de la dialyse».
Avec le Maroc, où les premiers prélèvements sur donneurs en état de mort encéphalique ont eu lieu en août 2010, l'agence française avait mis en place des programmes de coopération institutionnelle pour accompagner le développement du prélèvement et de la greffe.
Le plan stratégique 2008-2012 du ministère de la Santé, qui inscrit la lutte contre l'insuffisance rénale chronique terminale comme une priorité, prévoit le développement de la greffe à travers le prélèvement sur personne décédée en état de mort encéphalique.
La délégation marocaine à ce colloque sera composée de Mimoune Ennaciri de la direction des hôpitaux et des soins ambulatoires (DHSA), relevant du ministère de la santé, Mustapha Abou Maaroof, directeur de l'hôpital enfants au CHU de Casablanca, Younes Ramdani, chef du service de néphrologie, Mohamed Benghanem Gharbi, néphrologue, et de Rabia Bayahia, présidente de la Société Marocaine de Néphrologie (SMN).
La coopération de l'Agence française de la biomédecine avec les pays du Maghreb en matière de transplantation remonte à plus de 10 ans, avec pour but de «développer la greffe grâce à la mise en place d'un cadre règlementaire et éthique, à la formation médico-technique, et à l'organisation de l'activité au niveau de l'hôpital, au niveau régional et national».
Elle repose sur des missions d'experts du prélèvement et de la greffe dans chacun des pays concernés et sur l'accueil de professionnels de santé maghrébins dans les hôpitaux français.
«Cette coopération a permis d'obtenir des avancées notables dans les pays concernés, avec le démarrage d'une activité de greffe et de prélèvement dans chacun des pays. Ceci a été possible grâce à la formation d'équipes hospitalières et à la mise en place d'un encadrement législatif», relève la directrice de l'agence, Emmanuelle Prada-Bordenave.
Organisé tous les deux ans, le colloque France-Maghreb, dont la première édition s'était tenue à Marseille en 2003, a lieu à tour de rôle dans chacun des pays concernés. Il revient en France après le Maroc en 2005, la Tunisie en 2007 et l'Algérie en 2010.
Ouvert aux professionnels, aux représentants institutionnels et décideurs en santé publique ainsi qu'aux acteurs de coopération (Agence française de développement, Organisation mondiale de la santé, etc.), le Colloque France-Maghreb se veut «un temps d'échange où sont abordés les aspects organisationnels et les politiques de santé publique dans le domaine de la greffe, dans des contextes de ressources et/ou d'accès aux soins limités».
