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Réunion ministérielle à Rome

«Tenue lundi à Rome de la 9e réunion des ministres des Affaires étrangères du Groupe 5+5»

Réunion ministérielle à Rome
«La coopération régionale entre les pays des deux rives de l’espace Méditerranée, qu’en ce qui concerne les PME , l’Italie s’est engagée en première ligne, en collaboration avec ses partenaires de la région dans la réalisation de deux proj

Les ministres des Affaires étrangères du Groupe «5+5» tiennent, lundi, leur 9e réunion à Rome après avoir fait l'impasse sur l'année 2011, essentiellement en raison des événements majeurs qu'ont connus certains pays de la rive sud de la Méditerranée.

Une réunion à point nommé eu égard aux besoins de concertation exprimées de part et d'autre de la Méditerranée occidentale du fait de l'acuité de la conjoncture et de l'ampleur des défis.

Le Maroc, l'Algérie, la Mauritanie, la Tunisie et la Libye, pour la rive sud de la Méditerranée, et l'Espagne, la France, l'Italie, Malte et le Portugal, pour la rive nord, échangeront ainsi leurs points de vue et harmoniseront leurs positions sur des thèmes aussi variés, mais tout autant importants les uns que les autres, que ceux de la sécurité régionale, des flux migratoires, de l'énergie, de la protection de l'environnement et du développement.

Sous la co-présidence des ministres des Affaires étrangères italien, Gulio Terzi, et tunisien, Mouldi Keffi, les participants ne manqueront pas également de prospecter les moyens à même de promouvoir le rapprochement entre leurs pays, outre le suivi des activités et programmes convenus dans le cadre de cet espace.

Signe de bon augure, la réunion du Groupe «5+5» intervient au lendemain d'une rencontre à Rabat des ministres maghrébins des affaires étrangères qui a été l'occasion pour eux de souligner, en particulier, la détermination de leurs pays à aller de l'avant dans l'édification de l'Union du Maghreb Arabe (UMA) et à œuvrer pour aplanir les obstacles qui entravent le processus d'intégration maghrébine.

Solidaires tout en se dissociant de tout clanisme comme le veut l'esprit ayant présidé à la création, en 1990 à Rome, du Groupe «5+5» - en tant que cadre informel de réflexion et de dialogue au sein duquel ses membres ont un statut égal-, chacun d'eux aura certainement à coeur de soumettre à débat les questions qui le taraudent et qui, finalement, se rejoignent pour les cinq pays du Maghreb.

Selon les analystes, les questions de sécurité, la transition démocratique, la problématique de l'immigration ne sont pas des moindres.

Si les problèmes sécuritaires exigent des actions concertées à la mesure des dangers qui guettent la région en raison d'une combinaison de facteurs, la question de l'immigration, estiment-ils, doit être inscrite dans une vision prospective vu les besoins énormes en main-d'œuvre qui ne manqueront pas de se faire ressentir, dans quelques années, en Europe à cause du vieillissement constant de la population, outre le fait que la liberté de circulation des personnes constitue un droit fondamental consacré par la déclaration universelle des droits de l'homme.

Le Groupe «5+5» devrait réfléchir à la mobilité des personnes dans un sens plus conforme aux besoins du Nord et à l'excédent de main-d'œuvre du Sud, affirment-ils en soulignant, par la même, la nécessité de «revisiter» le concept de co-développement eu égard à l'«absurdité» pour le Nord de vouloir fixer des populations du sud dans leur pays alors même qu'ils en seront, eux-mêmes, demandeurs vu l'évolution démographique qui s'y dessine..  

S'agissant de la transition démocratique que connaissent certains pays de la région, les analystes mettent l'accent sur la nécessité pour l'Europe de lui accorder un appui substantiel en raison de la menace que fait peser l'aggravation de la situation économique et sociale sur le processus en cours.

Lors de sa récente visite au Maroc, l'envoyé spécial du ministre italien des Affaires étrangères pour la Méditerranée et le Moyen-Orient, Maurizio Massari, avait abordé avec plusieurs responsables marocains l'importance du contexte régional dans lequel se tient la réunion du Groupe «5+5»et l'intérêt d'y associer l'ensemble des acteurs, y compris la société civile, pour faire de ce forum un véritable instrument de dialogue et de promotion des projets d'intégration régionale.

Les analystes saluent à ce propos l'orientation prise en faveur de l'association de la société civile dans son sens large englobant les universités, le secteur privé, les gouvernements décentralisés et tous ceux qui ont un rapport avec la démocratie locale, «afin que le dialogue irrigue toute la société et aide à dissiper un certain nombre d'incompréhensions».

S'agissant du cas spécifique du Maroc, les analystes lui attribuent un rôle «pionnier» en rappelant qu'il avait, depuis longtemps, fait une option stratégique en faveur d'un arrimage à l'Europe.

Le Maroc «n'a pas de complexe d'identité vis-à-vis de l'Europe», relèvent-ils en observant notamment que dans ses rapports, choix commerciaux et échanges extérieurs, il s'est orienté dans la direction Sud-Nord, Nord-Sud.

Le Maroc a adhéré implicitement à un système de valeurs, ont-ils noté en qualifiant de «réalité» cette convergence du projet de société.

La réunion ministérielle du Groupe «5+5» , dont la précédente session s'était tenue à Tunis en avril 2010, sera suivie le même jour de celle du Forum méditerranéen (Foromed), une institution régionale de dialogue intergouvernemental constituée en 1994.

Ce forum, qui constitue un espace informel de concertation, compte 11 pays membres : le Portugal, l'Espagne, la France, l'Italie, Malte, la Grèce, la Turquie, le Maroc, l'Algérie, la Tunisie et l'Egypte.

Grâce à son caractère souple et informel et à sa composition restreinte, le Foromed constitue un laboratoire d'idées qui permet aux pays de rapprocher leurs positions en prélude à des réunions dans le cadre plus élargi de l'Union pour la Méditerranée (UpM). 

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