Lors de son ouverture, le 11 janvier 2002, une vingtaine de détenus arrivés d'Afghanistan sont emprisonnés dans des cages à ciel ouvert aujourd'hui rendues aux herbes folles et aux iguanes. Leurs photos en combinaisons oranges, un sac noir sur la tête, ont fait le tour du monde. Ce sont les premiers «combattants ennemis» de la présidence de George W. Bush interpellés en représailles des attentats meurtriers du 11 septembre 2001.
Située dans la baie de Guantanamo, au sud-est de Cuba, le centre de détention est érigé sur une base navale de 116 km2 que les Etats-Unis louent à Cuba en vertu d'un traité américano-cubain de 1903.
La prison, dont les premiers bâtiments en dur sont érigés à partir de mai 2002, a accueilli jusqu'à 779 hommes et adolescents au total, dont 680 sont incarcérés en même temps courant 2003, selon le Pentagone.
La population carcérale s'est réduite au fil des ans mais n'évolue plus faute d'endroit pour accueillir les 89 détenus jugés «libérables» par les autorités militaires.
Malgré l'engagement de Barack Obama de fermer la prison avant janvier 2010, une loi votée par le Congrès et promulguée fin décembre empêche de facto la réalisation de cet objectif. Elle interdit l'usage de l'argent public pour transférer les détenus vers les Etats-Unis ou des pays tiers et impose que les suspects de terrorisme soient traduits devant des tribunaux militaires.
«Bien que le président Obama reste déterminé à fermer Guantanamo, le Congrès a pris des mesures empêchant» de le faire, déclare à l'AFP le lieutenant-colonel Todd Breasseale, porte-parole du Pentagone, ajoutant toutefois que pour un «pays en guerre, il est extrêmement important d'empêcher qu'ils (les détenus) regagnent le champ de bataille».
Les conditions de détention se sont améliorées et les détenus disposent de «plus de liberté» dans les parties communes du camp qui accueille 80% d'entre eux.
«L'espoir de voir fermer Guantanamo s'amenuise», estime pourtant Jonathan Hafetz, professeur de droit à Seton Hall. «C'est de plus en plus dur politiquement et juridiquement à cause de cette loi», dit à l'AFP l'avocat de deux prisonniers de «Gitmo», estimant que «les détenus sont dans des limbes juridiques».
«Ils ne sont ni prisonniers de guerre ni rien du tout», ajoute Karen Greenberg, experte en terrorisme à la Fordham University et auteur des «Premiers 100 jours de Guantanamo»: «Sans statut, sans nom ni étiquette».
«Héritage toxique»
«L'échec du gouvernement américain à fermer le centre de détention de la baie de Guantanamo laisse un héritage toxique pour les droits de l'homme», souligne un rapport d'Amnesty International publié pour le 10e anniversaire de la prison.
Connue pour ses méthodes d'interrogatoire musclées, la prison demeure une «insulte pour les droits de l'Homme», déclare à l'AFP Rob Freer, chercheur d'Amnesty.
«Ce n'est pas seulement le symbole d'abus et de mauvais traitements», explique-t-il : «c'est le symbole d'une atteinte aux principes internationaux des droits de l'Homme» qui se poursuit aujourd'hui avec «l'échec des Etats-Unis à rendre des comptes» et avec la détention arbitraire et illimitée sans inculpation ou sans procès.
Seuls six détenus ont été reconnus coupables devant des commissions militaires, selon le Pentagone, et sept autres devraient être traduits devant ces tribunaux d'exception dans les prochains mois, dont le cerveau présumé des attentats du 11-Septembre.
Le rapport fustige «la réticence de longue date des Etats-Unis à appliquer à eux-mêmes les principes internationaux des droits de l'Homme qu'ils attendent des autres».
Guantanamo a «profondément endommagé la réputation des Etats-Unis dans le monde», renchérit Hina Shamsi, directrice à l'organisation de défense des libertés civiles ACLU : «il y a dix ans, personne n'aurait imaginé que Guantanamo serait devenue partie intégrante du paysage américain».
Située dans la baie de Guantanamo, au sud-est de Cuba, le centre de détention est érigé sur une base navale de 116 km2 que les Etats-Unis louent à Cuba en vertu d'un traité américano-cubain de 1903.
La prison, dont les premiers bâtiments en dur sont érigés à partir de mai 2002, a accueilli jusqu'à 779 hommes et adolescents au total, dont 680 sont incarcérés en même temps courant 2003, selon le Pentagone.
La population carcérale s'est réduite au fil des ans mais n'évolue plus faute d'endroit pour accueillir les 89 détenus jugés «libérables» par les autorités militaires.
Malgré l'engagement de Barack Obama de fermer la prison avant janvier 2010, une loi votée par le Congrès et promulguée fin décembre empêche de facto la réalisation de cet objectif. Elle interdit l'usage de l'argent public pour transférer les détenus vers les Etats-Unis ou des pays tiers et impose que les suspects de terrorisme soient traduits devant des tribunaux militaires.
«Bien que le président Obama reste déterminé à fermer Guantanamo, le Congrès a pris des mesures empêchant» de le faire, déclare à l'AFP le lieutenant-colonel Todd Breasseale, porte-parole du Pentagone, ajoutant toutefois que pour un «pays en guerre, il est extrêmement important d'empêcher qu'ils (les détenus) regagnent le champ de bataille».
Les conditions de détention se sont améliorées et les détenus disposent de «plus de liberté» dans les parties communes du camp qui accueille 80% d'entre eux.
«L'espoir de voir fermer Guantanamo s'amenuise», estime pourtant Jonathan Hafetz, professeur de droit à Seton Hall. «C'est de plus en plus dur politiquement et juridiquement à cause de cette loi», dit à l'AFP l'avocat de deux prisonniers de «Gitmo», estimant que «les détenus sont dans des limbes juridiques».
«Ils ne sont ni prisonniers de guerre ni rien du tout», ajoute Karen Greenberg, experte en terrorisme à la Fordham University et auteur des «Premiers 100 jours de Guantanamo»: «Sans statut, sans nom ni étiquette».
«Héritage toxique»
«L'échec du gouvernement américain à fermer le centre de détention de la baie de Guantanamo laisse un héritage toxique pour les droits de l'homme», souligne un rapport d'Amnesty International publié pour le 10e anniversaire de la prison.
Connue pour ses méthodes d'interrogatoire musclées, la prison demeure une «insulte pour les droits de l'Homme», déclare à l'AFP Rob Freer, chercheur d'Amnesty.
«Ce n'est pas seulement le symbole d'abus et de mauvais traitements», explique-t-il : «c'est le symbole d'une atteinte aux principes internationaux des droits de l'Homme» qui se poursuit aujourd'hui avec «l'échec des Etats-Unis à rendre des comptes» et avec la détention arbitraire et illimitée sans inculpation ou sans procès.
Seuls six détenus ont été reconnus coupables devant des commissions militaires, selon le Pentagone, et sept autres devraient être traduits devant ces tribunaux d'exception dans les prochains mois, dont le cerveau présumé des attentats du 11-Septembre.
Le rapport fustige «la réticence de longue date des Etats-Unis à appliquer à eux-mêmes les principes internationaux des droits de l'Homme qu'ils attendent des autres».
Guantanamo a «profondément endommagé la réputation des Etats-Unis dans le monde», renchérit Hina Shamsi, directrice à l'organisation de défense des libertés civiles ACLU : «il y a dix ans, personne n'aurait imaginé que Guantanamo serait devenue partie intégrante du paysage américain».