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«L'artiste est le porte-parole du peuple»

L'artiste tunisien : «L'artiste doit constamment se ranger du côté du peuple et défendre ses causes»

«Entre 4.000 et 5.000 spectateurs ont investi les tribunes et les allées de la place Bab Al Makina»

«L'artiste et le politique font, tous les deux, l'histoire, mais chacun à sa manière à lui»

● «Le public arabe cherche le belle parole, l'authenticité et la sincérité, car c'est bien l'art sincère qui marque les esprits»

L'artiste doit constamment «se ranger du côté du peuple» et «défendre ses causes politiques et sociales», du fait qu'il est «le porte-voix» de ses aspirations et «le miroir de la réalité», a affirmé le grand chanteur tunisien Lotfi Bouchnak. 

 «L'artiste est le porte-parole du peuple, celui qui exprime ses rêves, sa colère, ses espoirs et ses révoltes», a dit Bouchnak, dans un entretien à la MAP, peu après son spectacle, jeudi soir, en compagnie du ténor Wadia Essafi, qu'il a qualifié de son «père spirituel» et de «grand monument» de la musique arabe classique. 

Mettant en relief le rôle «très important» de l'artiste, en général, et arabe, en particulier, dans la mesure où il est considéré comme un «témoin de son époque», Bouchnak a souligné, en réaction au bouillonnement et transmutations politiques actuelles dans la région arabe, que «l'artiste et le politique font, tous les deux, l'histoire, mais chacun à sa manière à lui». 

Il a considéré que le public arabe cherche «le belle parole, l'authenticité et la sincérité», car c'est bien «l'art sincère qui marque les esprits», ajoutant que «le public ne doit pas être considéré comme responsable du pervertissement des goûts artistiques, mais peut-être, les sociétés de production qui imposent leurs préférences, selon leurs intérêts ou leurs orientations». 

Revenant sur le concert de jeudi soir aux côtés du rossignol du Mont-Liban, l'artiste tunisien a souligné que «c'était une soirée pour le souvenir et l'histoire, en présence du grand Wadia Essafi et son fils Lotfi Bouchnak», considérant que la présence du public «a dépassé toute attente». 

En effet, entre 4.000 et 5.000 spectateurs ont investi les tribunes et les allées de la place Bab Al Makina pour cette soirée, la plus grande audience du Festival des musiques sacrées du monde, dans l'attente des concerts de l'Islandais Bjork et de l'Américain Joan Baez. 

Il a appelé à œuvrer pour assurer la pérennité qu'un Festival comme celui de Fès, puisqu'il offre «une chance inouïe» pour jeter des passerelles entre différents peuples et cultures et réunir des artistes de différents pays et genres musicaux. Parce que, a-t-il dit, «nous avons aujourd'hui, plus que jamais, besoin de tolérance et de communion». 

Né le 18 janvier 1954 à Tunis, d'une famille d'origine vraisemblablement bosniaque, Bouchnak, un virtuose de l'Oud, a créé un répertoire unique en son genre dans la musique arabe, ce qui lui permet d'affirmer «qu'il ne cherche plus à trouver une place dans le monde artistique mais à laisser une trace dans l'histoire». 

Dans une complicité avec ses deux compagnons de route de longue date, le parolier de la majorité de ses chansons Adem Fethi et son arrangeur et ingénieur de son Mohsen Matri, Bouchnak a interprété et composé tous les genres musicaux -malouf tunisien, andalou, égyptien, khaliji- et une grande variété de thèmes.

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