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L'intégration économique régionale est devenue une nécessité urgente pour une exploitation optimale des richesses économiques, humaines et naturelles du Maghreb, nécessaires à la construction d'une économie forte capable de faire face aux défis et aux autres groupements régionaux, ont relevé, vendredi à Tunis, les participants à une rencontre sur l'intégration économique maghrébine.
Des experts économiques, des représentants des pays maghrébines et d'organisations régionales et internationales, ont appelé à l'activation des différentes institutions de l'Union maghrébine, à la mise à niveau du commerce intra-régional et à la promotion de l'investissement dans des projets communs dans des secteurs porteurs notamment les énergies renouvelables, la technologie de l'information ainsi que les secteurs financier et bancaire.
L'intégration et la complémentarité des pays de la région maghrébine restent moindres par rapport aux autres régions du monde, ont relevé les intervenants, mettant en exergue le coût exorbitant de cette situation sur les économies des pays du Maghreb.
Une perte de 2 à 3 points du PIB des pays maghrébins est le résultat de l'absence d'une telle intégration économique, a fait savoir le directeur général de l'Institut royal des études stratégiques (IRES), Mohamed Tawfik Mouline, expliquant que sa mise en place pourrait permettra une hausse du PIB, entre 2005 et 2015 de 24% pour la Tunisie, de 27% pour le Maroc et de 34% pour l'Algérie.
Pour cela, il a souligné l'importance de l'adoption d'une vision stratégique maghrébine, à travers un plan d'action dépassant les intérêts limités des pays, qui doivent appuyer leurs modèles de développement sur la favorisation du développement humain, la bonne gouvernance des institutions, tout en exploitant les secteurs de la finance, du tourisme et de l'énergie considérés comme des secteurs clés pour une intégration économique maghrébine fluide.
Les organisations nationales et les composantes de la société civile au niveau de ces pays sont, elles aussi, appelées à jouer un rôle actif dans la construction maghrébine et l'accélération de la complémentarité économique entre ses composantes, a considéré, pour sa part, Hassan Aachi, chercheur au Centre Carnegie pour le Moyen-Orient.
Les secteurs de la finance et des banques pourraient jouer un rôle essentiel dans la réalisation de l'intégration économique au niveau des pays maghrébins, a relevé l'expert économique tunisien, Dhafer Saidane, qui a mis l'accent sur les rôles que pourraient jouer les acteurs de ces secteurs dans l'amélioration de la compétitivité du secteur financier et l'injection de l'investissement.
Dans ce cadre, le P.-D.G. de l'Agence tunisienne pour le développement de l'industrie et de l'innovation, Farid Tounsi, a considéré que la précarité de l'organisation bancaire maghrébine est l'un des obstacles qui empêche la réalisation de l'intégration économique de la région, signalant que la création d'une banque maghrébine pour le financement des PME est une étape primordiale pour la création de la richesse et de l'emploi dans la région.
Par ailleurs, le directeur régional pour l'Afrique du Nord à la Banque africaine du développement, Jacob Kolster, a exposé les principales conclusions d'une étude réalisée par cette institution sur les défis économiques et sociales de la région maghrébine et les avantages d'une intégration économique maghrébine.
Cette manifestation, organisée par la présidence de la République tunisienne et la Banque africaine de développement (BAD) dans le cadre des préparatifs du Sommet maghrébin prévu avant fin 2012 à Tunis, vise à débattre de «L'intégration économique du grand Maghreb à la lumière des défis qu'affronte la région et les opportunités offertes dans un monde en mutation».
