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«Perte monumentale pour la chanson marocaine»

L'artiste marocain Mohamed Sousdi, le parolier à la voix chaude du groupe mythique «Lamchaheb», s'est éteint, lundi soir à l'hôpital Mohammed V de Casablanca à l'âge de 60 ans, apprend-on auprès de ses connaissances.

«Perte monumentale pour la chanson marocaine»
«La perte monumentale pour la chanson marocaine et la scène artistique nationale dans son ensemble, Mohamed Sousdi est décédé». (Photo : DR)
Sousdi, un des éminents membres du groupe du quartier des Roches Noires (Casablanca), qui a connu son âge d'or dans les années 70, s'était rendu lui-même, la veille à l'hôpital, pour «des gênes respiratoires» où il est décédé, a déclaré à la MAP, Mohamed Bakhti, compagnon de route du défunt au sein de Lemchaheb.

Le défunt, qui a laissé derrière lui une épouse et cinq enfants dont deux filles, sera inhumé mercredi après la prière d'Addohr au cimetière Achouhada.

«C'est une perte monumentale pour la chanson marocaine et la scène artistique nationale dans son ensemble», a confié à la MAP, la voix entrecoupée de sanglots, Ahmed Roudani, de la troupe Tagadda.

Tout jeune, Sousdi, un fan invétéré de la chanson hindoue, avait remporté le prix de la meilleure voix pour son interprétation de la chanson légendaire «Dosti» lors d'un concours télévisuel en 1969.

Il a rejoint, par la suite, le théâtre Taieb Seddiki, une pépinière d'artistes des années fastes de la création artistique, où il allait incarner plusieurs rôles jusqu'en 1972.

Le défunt était l'un des fondateurs, en 1973, de la formation musicale Lamchaheb avec notamment les Lamrani Moulay Chrif, Mbarek Chadli, Mohamed Batma, Saïda Beirouk et Hamdou.

Durant plus de trente ans, cette troupe, qui avait opté pour un goût prononcé pour les musiques occidentales, a enflammé les foules des jeunes avides d'ouverture en introduisant des instruments électriques modernes, réussissant avec brio un mélange culturel instrumental, en «électrifiant» des morceaux de leur répertoire associés aux rythmes et sonorités du bendir, jetant ainsi les jalons d'une sorte de pop-music à la marocaine.

Le riche répertoire des enfants de Roches Noires a engrangé les succès et continue encore à confirmer à chacune des sorties et des concerts plein d'énergie, la gloire que le groupe a accumulée au fil des années.

Lemchahab s'était forgé une place au soleil sur la scène musicale marocaine aux côtés des Nass El Ghiwane et Jil Jilala, qui avaient déjà conquis

les coeurs. Avec ses tubes légendaires comme Khiala, Had ecchi mektoub, Dawini, Meddahou, Ya Chraa et autre Amana, Lemchahab, avec leurs longues robes

noires bariolées de flammes rouge et or, une tenue traditionnelle aux couleurs de feu les faisant distinguer des autres groupes, avaient chanté les quêtes de paix et du bien-être, dénoncé la hogra (frustration) et la misère créant à chacun de ses passages une union, une fusion avec le public.
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