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Salé à l'heure de la procession des cierges

Le moussem des cierges, la traditionnelle procession des Chorfas Hassounis, placé sous le Haut patronage de S.M. le Roi Mohammed VI, a débuté, samedi dans la ville de Salé, en commémoration de l'Aïd Al Mawlid Annabaoui Acharif.

Salé à l'heure de la procession des cierges
Promouvoir la culture à travers l'encouragement du dialogue entre les cultures et les civilisations ainsi que le soufisme. (Photo : Kartouch)
Ce cortège est parti de la place Achouhada (Bab Bouhaha) en direction du mausolée de Sidi Abdellah Benhassoun, en sillonnant les principales artères de la ville.

Le moussem, organisé cette année sous le thème «La grandeur du Maroc et le patrimoine authentique», se poursuivra jusqu'au 11 février.

En tête du cortège marchent les descendants du mystique Sidi Abdellah Benhassoun, suivis des ouléma et prédicateurs puis viennent ensuite les porteurs de cierges et la population.

Le cortège est formé suivant un ordre protocolaire: en tête marchent les Chorfa Hassouniyine suivis des Ouléma, les adeptes de la Zaouia Hassouniya, les cierges, les confréries religieuses ainsi que le folklore local.

Avant le départ du cortège de la place Achouhada, il a été procédé à l'exécution de l'hymne national et la présentation des troupes participant à ce Moussem, en présence du ministre des Habous et des affaires islamiques, Ahmed Taoufiq, du ministre de la Culture, Mohamed Amine Sbihi, du wali de la région Rabat Salé-Zemmour-Zaërs, Hassan Amrani, du gouverneur de la préfecture de Salé, Alami Zbadi, du président du Conseil de la région, Bouâmar Taghouane, du président du Conseil de la ville de Salé, Noureddine Lazrak, des délégations invitées, des autorités locales et d'autres personnalités.

A cette occasion, les Chorfas Hassounis ont imploré Le Très-Haut de préserver S.M. le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, et de le combler en la personne de SAR le Prince Héritier Moulay El Hassan, de SAR le Prince Moulay Rachid et de l'ensemble des membres de l'illustre Famille royale.

Ils ont, également, prié Dieu d'entourer de Sa Sainte Miséricorde feu S.M. Mohammed V et feu S.M. Hassan II, et de les accueillir dans Son Vaste Paradis parmi les Prophètes, les saints, les martyrs et les vertueux.

La procession des cierges remonte au règne du Sultan saâdien Ahmed El Mansour Addahbi (1578-1603), qui avait été très impressionné, lors de son séjour en Turquie en compagnie de son frère Abdelmalek Essaadi, par les festivités marquant l'Aïd Mawlid Annabaoui, particulièrement par la procession des cierges. Il décida alors de consacrer et faire valoir cette tradition ottomane d'Istanbul.

La première célébration de cette procession dans plusieurs villes marocaines remonte à l'an 986 de l'hégire.

En effet, la ville de Fès fit des oriflammes peintes, Marrakech en papier et Salé en cire et c'est dans cette dernière cité que cette tradition perdure faisant naître sur la rive droite de Bouregreg, ce prestigieux et pittoresque Moussem des cierges de Sidi Abdellah Benhassoun, que les générations se sont relayées pour le faire revivre tous les ans.

Le Sultan Ahmed El Mansour Addahbi chargera le soufi Sidi Abdellah Benhassoun (1515-1604) de veiller au bon déroulement de ce moussem, devenu par la suite l'apanage de sa descendance.

Né à Fès en 920 h/1515, Sidi Abdellah Benhassoun Abou Mohamed Abdellah Ben Hassan Alkhaldi Al Hassani Al Idrissi, plus connu sous le nom de Benhassoun fut une sommité de son temps. Il avait puisé et affiné son savoir auprès de grands ouléma de Fès, tels Abdelouhad Al Ouencharissi et Abderrahmane Doukkali, deux imams et prédicateurs de la Qaraouyine, ou Abdallah Habti, cheikh de la Zaouia du Jbel Lach'hab, dans les environs de Chefchaouen.

Lors de ce moussem, il sera procédé à l'inauguration des expositions à la bibliothèque d'«Al Masjid Al Aâdam» et une exposition de photographie du jeune artiste Hamza Mhimdat.

Cette procession, sera suivie dans la soirée par des festivités marquées notamment par la tenue d'un festin auxquels sont conviés tous les participants et les familles nécessiteuses, l'exécution de la «danse de la cierge» et l'interprétation de chants de la musique andalouse avant de procéder à la cérémonie de l'allumage des cierges qui sera accompagnée de chants du samaa et du madih.

Le programme de ce moussem sera marqué par l'organisation d'une soirée musicale à la zaouïa (confrérie) Hassounia, des veillées soufies et des lectures collectives du Saint-Coran dédiées aux âmes des martyrs marocains.

Figurent au menu de cette manifestation, l'organisation d'une conférence sous le thème «Renouvellement de la foi à travers la sounna du Prophète Sidna Mohammed», outre l'organisation d'un festival du madih et du samaa.

Les organisateurs ont, également, prévu une exposition de livres, des ateliers, une exposition sur la calligraphie arabe, des cérémonies de signatures de livres.

Le soufisme, valeur de la paix entre les peuples


Le moussem des cierges de Moulay Abdallah Benhassoun, organisé à Salé en commémoration de la fête de Aïd Al Mawlid Annabaoui, constitue une tradition ancestrale à préserver et un «patrimoine immatériel» susceptible d'accompagner l'évolution de la société, a indiqué le doyen des Chorfa Hassouniyines, Abdelmajid Hassouni.

Dans une déclaration à la MAP, à l'occasion du début de cette manifestation, samedi à Salé, Hassouni a souligné que ce Moussem, organisé cette année sous le thème «La grandeur du Maroc et le patrimoine authentique», est de nature à contribuer à la consolidation et à la préservation de l'identité face à la mondialisation et aux changements que connaît la société.

Cierges de Salé, un patrimoine immatériel
L'organisation de cette manifestation vise l'enrichissement intellectuel, l'animation mais également à enraciner l'amour de Dieu et du prophète dans les esprits des musulmans et à participer à l'éducation des jeunes générations, a-t-il ajouté.

La confrérie Hassouni veille, depuis sa création à Salé, à jouer un important rôle pour promouvoir la culture à travers notamment l'encouragement du dialogue entre les cultures et les civilisations ainsi que le soufisme, dont le besoin est de plus en plus grandissant, et qui offre une sérénité en se vouant au Tout-Puissant, a poursuivi le doyen de cette confrérie.

La culture soufie, a-t-il rappelé, véhicule des valeurs de fraternité, d'amour, de solidarité ainsi que la paix entre les peuples.

Il est temps, a-t-il dit, d'inscrire le Moussem des cierges de Moulay Abdellah Benhassoun dans la liste du patrimoine immatériel de l'Organisation des Nations unies pour l'Education, la Science et la culture (Unesco) mais également d'introduire cette manifestation dans les manuels scolaires en vue de toucher les générations futures.

Le choix du thème de cette année n'a pas été fortuit, a tenu à préciser le doyen de cette confrérie, qui a souligné que ce choix traduit la diversité que connaît le Maroc authentique et riche de son patrimoine notamment les monuments historiques, architecture ainsi qu'une mosaïque de genres musicaux (musique andalouse, Melhoun, Aita Issaoua, Gnawa et l'art du Madih et Samaa).

Le programme du moussem organisé jusqu'au 11 février sous le Haut patronage de S.M. le Roi Mohammed VI , comprend notamment des veillée soufies et une soirée de musique andalouse.

Une conférence sera également organisée sous le thème «Le renouvellement de la foi par la tradition prophétique» en plus de la tenue d'une soirée de Madih et Samaa, des ateliers sur la calligraphie arabe ainsi qu'une caravane du livre et une exposition regroupant des photographies de portes historiques de la ville de Salé.
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