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«Obscurtion par la reprise économique anémique»

«Les perspectives de réélection de Barack Obama obscurcies par une reprise économique «anémique» et la crise dans la zone Euro»

«Obscurtion par la reprise économique anémique»
«Le chemin de la victoire pour Obama reposera moins sur les efforts visant à discréditer le candidat républicain, Mitt Romney, et davantage sur une bataille d'idées avec ce dernier». (Photo : AFP)

La crise qui mine les économies de la zone Euro avec le risque de faire imploser la «bulle» européenne, et l'«anémie» de la reprise économique aux Etats Unis, comme en témoigne un taux de chômage renouant avec sa tendance haussière (8,2%), ont obscurci considérablement les perspectives de réélection du Président Barack Obama pour un deuxième mandat.

A ce constat viennent s'ajouter les «désaccords» palpables au sein du camp démocrate quant à la stratégie à suivre en vue de «décrédibiliser» le rival républicain Mitt Romney aux yeux des Américains, en faisant prévaloir son passé de patron du fonds d'investissements «Bain Capital». Des proches d'Obama l'avaient décrit comme étant un capitaliste «prédateur» qui court derrière la plus value sans tenir compte de l'intérêt général.

L'ancien Président Bill Clinton a pris de court le camp démocrate, du moins Team Obama en qualifiant de «haute facture» le bilan de Romney à la tête de ce fonds d'investissements et en soulignant que ce dernier, grâce à son passé de gouverneur de l'état du Massachussetts, «dispose des qualités le qualifiant pour assumer les fonctions essentielles de la présidence».

Bien que faisant part de son intime conviction qu'Obama finirait par gagner en novembre prochain, il n'en reste pas moins que les républicains ont saisi cette opportunité inespérée pour faire avancer la cause de leur candidat Romney.

D'autres ténors du parti démocrate ont montré leur désaccord avec cette stratégie qui risque de mettre à dos les institutions financières et envoyé des signaux négatifs aux marchés boursiers. Beaucoup d'observateurs ont vu dans ces sorties contradictoires une différence de fond entre démocrates clintoniens, proches des milieux des finances et des affaires, et ceux qui forment, pour la plupart l'état-major de campagne d'Obama, qui sont plus à gauche de l'échiquier politique.

A cela vient s'ajouter la victoire sans appel du gouverneur républicain du Wisconsin, Scott Walker, à l'issue d'un vote-test mardi dernier, envoyant ainsi «des ondes de choc au camp démocrate» à cinq mois de l'élection présidentielle de novembre.

Le gouverneur républicain, très contesté à gauche et par les syndicats proches du parti démocrate, a remporté ce scrutin avec 58% des voix contre 41% pour son adversaire démocrate Tom Barrett, compliquant davantage les calculs de l'équipe de réélection du président Obama qui aspire à remporter cet Etat stratégique lors de la présidentielle de cette année, d'autant plus que ce scrutin était considéré comme une répétition générale avant la bataille finale de novembre.

Le scrutin présidentiel aura «essentiellement valeur de référendum» sur le bilan du Président sortant, note à ce propos le ‘Washington Post’, en soulignant que «le chemin de la victoire pour Obama reposera moins sur les efforts visant à discréditer le candidat républicain, Mitt Romney, et davantage sur une bataille d'idées avec ce dernier».

Avec seulement 69.000 emplois crées au mois de mai, relève la publication, l'affirmation de l'Administration Obama selon laquelle l'économie est sur la voie de la relance se trouve sérieusement mise à mal, en mettant en avant le sérieux défi auquel le Président doit faire face pour démontrer qu'il est le seul à pouvoir sortir l'économie des Etats-Unis de l'ornière. 

Par ailleurs, le Président Obama, conscient que la crise de la zone Euro qui risque de miner sérieusement ses chances de réélection, peine à convaincre la chancelière allemande, Angela Merkel, à prendre des mesures visant à endiguer l'enlisement du marché européen qui retentit immanquablement aux Etats-Unis.

«Si la bulle européenne implose, Obama ne sera probablement pas réélu», estime Gary Smith, d'American Academy, un groupe de recherche qui fait la promotion des relations transatlantiques, cité par Bloomberg News, en faisant observer «que toute aide apportée au Président US ne serait pas dans la liste des priorités de Merkel, car il y a une différence fondamentale d'approches sur la solution à apporter».

Pour illustrer cette différence, il convient de rappeler qu'Obama a rejoint le concert des chefs d'Etat européens qui critiquent le plan de sortie de crise de Merkel, essentiellement basé sur des programmes d'austérité. Bien que l'Allemagne puisse éventuellement soutenir la création d'emplois dans la zone Euro, elle oppose une fin de non recevoir à toute proposition de nature à accentuer les déficits.

La réélection du Président Barack Obama se fera donc au prix d'un «combat titanesque», admet David Axelrod, l'un des principaux stratèges de la campagne de réélection du chef de l'Exécutif américain. Empruntant à la métaphore nautique, Axelrod a souligné qu'Obama entame sa campagne de réélection avec un «vent de face» étant donné le taux de chômage endémique, le déficit fédéral et la baisse du pouvoir d'achat des Américains.

«En 2008, nous avions le vent en poupe», se rappelle nostalgique Axelrod, qui était l'un des principaux architectes de la victoire historique d'Obama à la dernière élection présidentielle, ajoutant que «cette fois, nous partons avec un vent de face, le même vent de face dont souffre le peuple américain».

Convaincus que l'économie sera le facteur qui déterminera l'issue des élections de 2012, Mitt Romney et ses soutiens, qui ont l'intention de surfer sur la vague de la crise économique, croient pour leur part que la Maison-Blanche est plus que jamais à leur portée.

Obama sera en effet plombé par tous les désavantages du Président sortant qui doit défendre son bilan, qui plus est dans une conjoncture économique très pénalisante pour le bien-être des Américains. 

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