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La sonnette d'alarme tirée

«La sécurité routière, un enjeu majeur qui requiert des mesures urgentes et la mobilisation de tous», Benacer Boulaajoul

La sonnette d'alarme tirée
«L'accident tragique d’Al Haouz qui a coûté la vie à 43 personnes doit être considéré comme un cas d'école pour identifier les problèmes pour que ce genre d'accident ne se reproduise plus sur nos routes. (Photo : AFP)

La sécurité routière est un enjeu majeur qui requiert des mesures urgentes et la mobilisation de tous les acteurs concernés, a affirmé le secrétaire permanent du Comité national de prévention des accidents de circulation (CNPAC), Benacer Boulaajoul.

Dans un entretien à la MAP, Boulaajoul a tiré la sonnette d'alarme, exhortant tous les acteurs essentiellement les professionnels, les responsables, les corps de contrôle ainsi que le simple citoyen à travailler la main dans la main pour arrêter cette hémorragie, rappelant le chiffre alarmant de 4.222 tués sur les routes marocaines en 2011.

L'accident tragique survenu récemment à Al Haouz et qui a coûté la vie à 43 personnes doit être considéré comme un cas d'école pour agir avec vigueur et identifier les problèmes et les dysfonctionnements pour que ce genre d'accident ne se reproduise plus sur nos routes, a averti Boulaajoul. En accidentologie, a-t-il poursuivi, un accident n'est jamais le résultat d'un seul facteur mais d'une constellation de plusieurs facteurs, soulignant que le grand défi aujourd'hui pour le CNPAC, est comment agir sur l'élément humain et le comportement des citoyens. Le programme du CNPAC pour l'année 2013 s'articulera autour de campagnes relookées de sensibilisation et de communication sur la sécurité routière, en adoptant en cela une approche participative qui implique toutes les parties et acteurs concernés, a-t-il indiqué. 

Dans une société, on ne peut pas changer de comportement du jour au lendemain mais faut-il faut s'inscrire dans la durée. Pour ce faire, a-t-il dit, le Comité a opté pour une approche participative qui fait impliquer tous les acteurs et tous les partenaires pour que ces derniers soient associés à la mise en place de toute politique de communication ou d'éducation à la sécurité routière.

Pour préparer l'année 2013, nous avons enclenché une série de contacts avec nos partenaires les transporteurs, les établissements d'auto-écoles, les centres de visite technique et la société civile pour qu'on puisse identifier ensemble un certain nombre de projets sur lesquels on va travailler ensemble , a-t-il fait savoir. On est même en train d'impliquer les corps de contrôle pour qu'ils soient associés à ces projets pour qu'ils ne soient pas seulement des récepteurs à qui on impose des programmes, a-t-il expliqué, ajoutant que le fait de les impliquer va les motiver et les responsabiliser davantage.

Au niveau des messages de communication, «nous pensons qu'il faut dépasser le stade de donneurs de leçons à l'élaboration d'un message de communication qui soit convivial et adapté au langage du citoyen marocain, en tenant compte de ses spécificités culturelle et religieuse». Il a souligné à cet égard que le CNPAC est entrain de travailler, en concertation avec d'autres acteurs, sur de nouveaux créneaux comme l'art et la religion en tant que vecteurs de communication.

Un autre acteur majeur auquel le Comité prête une attention particulière, c'est la société civile, a fait savoir Boulaajoul, mettant l'accent sur les atouts de cette composante notamment sa crédibilité auprès de la population et surtout son large réseau dans les différentes régions du Royaume, en plus qu'elle soit dotée d'une bonne volonté pour participer activement à l'amélioration de la sécurité routière. Au CNPAC, nous misons aussi sur tout ce qui est information digitale et Internet , a-t-il indiqué, rappelant que le Maroc compte près de 16 millions d'internautes, avec un taux de pénétration des plus élevés en Afrique (49%) (3e en termes de population ayant accès à Internet, derrière le Nigeria et l'Egypte).

Internet peut être un levier extrêmement intéressant pour communiquer et mettre en place une véritable campagne de communication, a-t-il fait savoir, soulignant à cet égard l'importance des réseaux sociaux tel que Facebook avec 4.400.000 facebookers sur le niveau national. Ce réseau social peut constituer une plateforme de discussion et d'échange pour faire passer les messages de sensibilisation qui soient rationnels et ayant une certaine crédibilité scientifique mais qui font aussi appel à des valeurs de civisme et de citoyenneté.

Pour tout ce qui est télévision et radio, le CNPAC envisage un repositionnement en ce qui concerne la communication via la télévision. On essaie de réduire le nombre de spots diffusés et se limiter aux périodes de campagnes de communication, expliquant cela par les faibles résultats enregistrés sur ce support auparavant . «Nous allons concentrer la diffusion de spots TV ou radio sur les périodes de campagnes de communication et investir le montant réservés jadis à ces spots pour la mise en place de programmes tv qui soient des rendez-vous quotidiens ou hebdomadaires au niveau des différentes chaînes, et ce pour fidéliser les téléspectateurs et les auditeurs.

Pour la radio, le CNPAC compte adapter les messages selon la vocation de chaque station radio (jeunes, femmes au foyer, conducteurs, sports) pour mettre en place de véritable programmes de sensibilisation ciblés et adaptés à chaque frange de la société. Concernant le volet éducation, a poursuivi Boulaajoul, il faut dire qu'il s'agit d'un travail de longue haleine, ajoutant qu'une attention particulière sera accordée aux lycéens, puisque le lycée est généralement le dernier passage à l'école avant l'obtention d'un permis de conduire.

Le CNPAC va travailler également sur la création de messages adaptés aux enfants avec le support ludique et pédagogique nécessaire pour que ça ne soit pas ennuyeux, mais également pour qu'il soit accrocheur pour l'enfant. Et de souligner que l'éducation routière est un chantier extrêmement intéressant qu'il ne faut pas perdre de vue et dans lequel on doit investir avec force dans le cadre de partenariat avec tous les acteurs concernés.

Par ailleurs, nous sommes entrain de préparer pour la rentrée une campagne de communication sur la sécurité dans les passages à niveau , la vitesse et l'Aïd Al adha du fait de la forte mobilité de la population durant cette période qui sera une occasion pour intervenir au niveau des gares routières pour la sensibilisation et des passagers et des conducteurs.

Boulaajoul a tenu également à démentir une information relayée par la presse nationale relative au classement du Maroc en termes du nombre d'accidents, selon laquelle le Maroc aurait occupé la première place dans le monde arabe en termes de nombre d'accident et troisième dans le monde». C'est complètement faux», a-t-il souligné, ajoutant que le rapport de l'organisation arabe de la sécurité routière auquel la presse s'était référée n'existe nulle part. On a fait les contacts et les investigations nécessaires avec cette organisation dans laquelle nous sommes membres, il n'y a pas eu de rapport de ce genre. Par contre, la seule organisation responsable de la publication de données de la sécurité routière est l'OMS qui a publié son dernier rapport en 2010, selon lequel le Maroc est classé 12e dans la région Mena en termes du nombre de tués rapportés à un million d'habitants.  

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