Le ministre français du redressement productif, Arnaud Montebourg, a affirmé mardi qu'il se rendra en septembre au Maroc pour développer avec le gouvernement marocain «une stratégie gagnant-gagnant» en matière de «localisation» des emplois.
Montebourg dont la volonté de rapatrier des centres d'appels du Maroc et de Tunisie en France suscite des inquiétudes quant au risque de fragiliser l'emploi dans ces deux pays où ils représentent respectivement 40.000 et 15.000 emplois, a assuré qu'il souhaite «développer une stratégie gagnant-gagnant avec ces pays frères et amis», dans un entretien au journal français «Libération».
«Je vais me rendre en septembre à Tunis et à Rabat pour discuter avec les gouvernements» dans ce sens, a affirmé le ministre qui fait état d'une intensification de la localisation des emplois vers le Maghreb, avec notamment la création de 7.000 emplois à Tanger grâce à l'installation de la nouvelle usine du constructeur automobile français Renault.
Montebourg avait lancé en juin dernier l'idée d'encourager le rapatriement des activités des Centres d'appels français installées à l'étranger, suscitant un tollé des professionnels du secteur.
«Certes, la nouvelle n'a pas surpris, car elle avait déjà été évoquée durant la campagne précédant l'élection présidentielle», mais «ce qui est surprenant, c'est que ce soit le premier secteur interpellé, alors que c'est là que le rapatriement est le moins justifié», avait déploré alors Youssef Chraïbi, président de l'Association marocaine de la relation client (AMRC).
Il considère que les entreprises françaises seraient les premières perdantes et «se tireraient une balle dans le pied, d'autant qu'avec l'arrivée du quatrième opérateur mobile (Free) elles ne sont pas au mieux de leur forme».
Réagissant à cette polémique, le ministre de l'Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies, Abdelkader Amara, avait dit espérer que la France «en restera au niveau des souhaits».
«Au-delà des relations franco-marocaines privilégiées, il faut d'abord voir l'offshoring comme servant la compétitivité des entreprises françaises», avait-il souligné sur les colonnes du journal français Les Echos du 19 juin.