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Un marché porteur économiquement

Le secteur du bois, un marché porteur qui pèse lourdement sur les ressources forestières

Un marché porteur économiquement
«Les produits issus des forêts marocaines assurent l'approvisionnement de 60 unités industrielles et plus de 6.000 artisans». (Photo : velomadfr.blogspot.com)

Le secteur du bois au Maroc revêt, en dépit de la conjoncture morose qui marque le marché international, une grande importance et constitue un secteur porteur pour l'économie marocaine. Toutefois, une exploitation excessive en cette matière première est susceptible de nuire aux ressources forestières et de créer des effets marginaux indésirables.

Sur l'échelle nationale, l'activité du bois a su marquer une certaine résilience face à la crise internationale, grâce notamment au secteur de l'immobilier et aux grands chantiers structurants, lancés au cours de ces dernières décennies, qui ont épaulé l'activité du secteur, en tirant la consommation de bois vers le haut.

Dans une déclaration à la MAP, le chef de la Division de l'économie forestière au Haut-commissariat aux Eaux et Forêts et à la lutte contre la Désertification (Drefc), Driss Baba, a indiqué «qu'en plus du rôle écologique, environnemental et sociétal de la forêt, cette dernière joue également un rôle économique», et ce à travers «la production de divers biens et services marchands et non marchands, fournissant ainsi d'importants apports directs et indirects à l'économie nationale et locale».

«Les produits issus des forêts marocaines assurent l'approvisionnement de 60 unités industrielles et plus de 6.000 artisans (bois d'œuvre et d'industrie, liège, plantes aromatiques et médicinales, champignons...), et couvrent 30% du besoin du pays en bois d'œuvre et d'industrie», a-t-il fait savoir. Il a, en outre, précisé que les ressources forestières marocaines qui sont soumises à de multiples pressions naturelles et anthropiques, doivent être gérées de manière durale avec une organisation optimale des filières et une valorisation très poussée à l'échelle locale.

Selon les données du Drefc, les quantités annuelles moyennes de bois, issu des forêts Marocaines, cédées au cours des 10 dernières années, totalisent près de 1.190.000 m3. Il s'agit notamment d'une cession de près de 210.000 m3 de bois d'œuvre constitués (à hauteur de 50%) du bois de cèdre produit essentiellement dans le Moyen Atlas et accessoirement dans le Haut Atlas et le Rif, et du bois de pins, produit essentiellement dans le Gharb-Mamora et le Rif, destiné à alimenter les petites unités de sciage, de caisserie et palette et de menuiserie. 

Le bois d'industrie et de service représentent, de leur côté, 354.000 m3 du bois cédé, précise le Drefc, ajoutant que leur production provient des plantations d'eucalyptus principalement dans les plaines atlantiques nord, avec près de la moitié du volume de bois d'industrie est destiné à la fabrication de pâte à papier. 

Le reste du bois d'eucalyptus et les petits bois de pins sont destinés à la construction, aux mines, à la caisserie et palette, à la trituration (panneaux de particules) et à la carbonisation. Quant au bois de feu, issu du chêne vert et des autres essences mises en exploitation, il participe avec 626.000 m3 aux opérations de cession, relève le Haut-commissariat, notant qu'il est en partie consommé comme bois de chauffage, et en partie transformé en charbon de bois. 

En dépit de la croissance «soutenue» que connaît le secteur, les ressources forestières en matière de bois restent très limitées, d'où le recours à l'importation en vue de satisfaire la demande nationale.

Dans une déclaration à la MAP, Fadoua El Abbadi, haute responsable à la société d'importation et de commercialisation de bois «Abbadi Maroc Bois», a souligné une baisse de l'activité de sa compagnie, tout en mettant l'accent sur la concurrence acharnée que connait le secteur. Elle a, en outre, appelé à réguler l'activité à travers notamment une limitation des importateurs et à réglementer les opérations de paiements dans le secteur.

Fadoua El Abbadi a, également, invité les professionnels dans le domaine à une coopération, une concertation et une collaboration, de manière à garantir l'épanouissement des différents acteurs et la promotion de l'activité dans le secteur. 

Pour sa part, Abdelaziz, un menuisier qui a accumulé 20 ans d'expériences dans le domaine, a indiqué à la MAP, que le bois importé est le plus utilisé sur le marché marocain, en raison de son bon rapport qualité-prix, comparativement au bois national dont la qualité est très élevé et le prix est «très cher».

«Nous travaillons essentiellement avec du bois rouge, du bois blanc et avec de l'hètre, tous des bois importés, tandis que le bois national est destiné essentiellement à l'exportation en raison de son prix très élevé, le prix d'un m3 du bois du genévrier et du cèdre dépasse les 15.000 DH», a expliqué le menuisier en déplorant la rareté des ressources nationales en bois. 

Ainsi, le défi majeur pour le secteur du bois réside en la conciliation des impératifs de pérennisation des ressources avec les besoins immédiats en cette matière première, à la recherche d'un équilibre soutenu, une équation difficile à résoudre mais non pas impossible. 

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