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Mettre en lumière le calvaire sans fin des malades

● La Journée mondiale de la maladie d'Alzheimer, une occasion de mettre en lumière un mal qui ronge la mémoire de l'Humanité

Mettre en lumière le calvaire sans fin des malades
«Il est temps que les pouvoirs publics mettent en route une politique de santé cohérente et des structures de prise en charge adaptée pour soulager ces patients et leurs familles», a relevé Dr Alaoui Faris. (Pho : DR)

Omettre un rendez-vous, oublier le nom de son interlocuteur, perdre ses repères : ces trous de mémoire pourraient paraître anodins, des troubles à mettre sur le compte de la fatigue ou l'âge, mais parfois, ce sont les signes avant-coureurs de l'Alzheimer, une terrible maladie neuro-dégénérative, qui frappe près de 36 millions de personnes dans le monde.

Cette maladie souvent associée à l'amnésie voire à la démence n'est pas très connue au Maroc bien que le nombre de cas avoisinerait les 100.000, selon le président de l'Association Maroc Alzheimer. Et ce n'est que justice rendue -à l'occasion de la Journée mondiale qui lui est consacrée par l'OMS (21 septembre)- de mettre en lumière les causes de l'Alzheimer mais aussi le calvaire des patients et de leurs familles.

«Il n'existe pas de chiffres exacts concernant la fréquence de la maladie d'Alzheimer au Maroc (...). Toutefois, le nombre de malades souffrant de la maladie d'Alzheimer est déjà important et se situe aux alentours de 100.000», a précisé Dr Mustapha El Alaoui Faris, dans un entretien à la MAP.

Bien que ses causes demeurent obscures (facteurs génétiques et environnementaux comme l'intoxication à certains métaux lourds), l'Alzheimer prend en ampleur dans le monde, notamment dans les pays en développement «peu préparés au coût élevé de cette maladie», a averti ce professionnel de la santé.

«Comme dans les autres pays en développement, la prévalence de la maladie va augmenter du fait de l'allongement de l'espérance de vie, du taux élevé de l'analphabétisme et de la fréquence des facteurs de risque vasculaires tels que l'hypertension artérielle, le diabète et les maladies cardiaques», a également mis en garde le chef du département neurologie A et neuropsychologie à l'Hôpital des spécialités à Rabat.

Pour ce spécialiste des maladies neurologiques, les estimations pour le Maroc seraient «en dessous de la réalité», étant donné qu'un grand nombre de personnes atteintes nôen sont même pas conscientes ou ont quitté ce monde sans jamais savoir, ni eux ni leurs proches, l'origine de leur mal de vieillesse.

Maladie incurable du tissu cérébral, l'Alzheimer entraîne la perte progressive et irréversible des fonctions mentales et notamment de la mémoire. Cette maladie, initialement décrite par le médecin allemand Alois Alzheimer en 1906, est la forme la plus fréquente de démence chez l'être humain.

«Malheureusement, il n'existe pas de traitement à cette maladie, mais il y a des médicaments palliatifs qui ralentissent l'évolution de la maladie et améliorent l'état du patient», a-t-il poursuivi, en déplorant le coût exorbitant de ces médicaments, qui restent hors de portée de biens des bourses. 

«Le prix de ces médicaments varie entre 500 et 1.100 DH et seuls les patients aisés ou ayant une assurance maladie y ont accès», s'est indigné cet acteur associatif, en plaidant pour un meilleur accompagnement des personnes atteintes et de leurs familles.

«Les médicaments ne constituent qu'un volet du traitement de cette maladie qui doit être global. Les malades deviennent rapidement dépendants et constituent rapidement un énorme fardeau pour leurs familles, car ils nécessitent des soins et une surveillance continue nuit et jour», a expliqué le président de l'Association Maroc Alzheimer. 

Face à cette situation de détresse permanente, il y a urgence, selon lui, de «permettre aux malades de disposer des médicaments contre cette maladie, en élargissant la couverture de l'assurance maladie à l'ensemble de la population» et de mettre des «structures ambulatoires de diagnostic et de prise en charge de ces malades».

«Il est temps que les pouvoirs publics mettent en route une politique de santé cohérente et des structures de prise en charge adaptée pour soulager ces patients et leurs familles», a relevé Dr Alaoui Faris, qui a annoncé la tenue, dans ce sens, d'une table ronde, le 5 octobre prochain, à l'occasion de la Journée mondiale de la maladie d'Alzheimer.

Cette rencontre, initiée par l'Association Maroc Alzheimer, permettra d'ouvrir le débat sur les actualités scientifiques sur la maladie et les structures de soins pour les malades.

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