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Le port de Tanger-Med, grâce à sa position géographique stratégique sur le Détroit, à la croisée des routes maritimes Est-ouest et Nord-sud, constitue bel et bien une plate-forme exemplaire pour le développement des échanges internationaux, à travers une connectivité importante pour les armateurs et les flux de marchandises.
Le port, connecté à l'arrière-pays par un réseau d'autoroutes et de chemins de fer, a permis aux importateurs et exportateurs marocains de capitaliser sur les avancées importantes qu'offre cette plate-forme, en termes de flexibilité et de performance logistique (délais de transit et coût).
Dès l'entrée en service en juillet 2007 de ce projet structurant, les enjeux de développement territorial ont été placés au premier rang des préoccupations, faisant ainsi l'objet d'une politique ambitieuse et résolue du Royaume, qui a investi plus de 20 milliards de dirhams dans les infrastructures d'appui permettant de connecter le port à son hinterland.
«Cette connectivité a permis de réduire les temps de transit de la marchandise de près de moitié sur le territoire asiatique, d'accompagner les accords de libre-échange et accords préférentiels signés par le Royaume et d'ouvrir de nouveaux marchés aux exportateurs nationaux, notamment le marché américain», a déclaré à la MAP, la directrice générale de l'Autorité portuaire de Tanger-Med (TMPA), Najlaa Diouri.
Le Maroc occupe désormais le 18e rang mondial au titre du classement de 2010 alors qu'en 2004 il était placé à la 78e place, s'est-t-elle réjouie, relevant que cette amélioration est due à la mise en service de 56 nouveaux services maritimes desservant de manière directe et régulière près de 120 ports dans 5 continents.
Concernant les travaux de construction du port Tanger-Med 2, dans sa première phase, ils devraient marquer «un avancement de 87% à fin 2013», a annoncé Najlaa Diouri, relevant que cet avancement est conforme au programme prévisionnel.
Cette 1ère phase consiste en la réalisation des ouvrages de protection, le quai à conteneur (1.200 ml) et les dragages du chenal d'accès au port et le cercle d'évitage, a-t-elle expliqué, soulignant que la deuxième phase de ce grand chantier est en cours de préparation.
Pour sa part, le port passagers a bénéficié depuis le démarrage de la campagne Marhaba en juin 2013 d'une infrastructure dédiée permettant de séparer les flux des véhicules entrant et sortant, de doubler la capacité de traitement et d'optimiser le transit des clients.
Ainsi, un nouveau circuit d'entrée au Maroc par le port des passagers à bord des véhicules légers a été mis en service durant cette campagne. Ce qui a permis de réduire la durée de passage au port à moins d'une demi-heure, a-t-elle assuré, notant que cet important investissement a permis de traiter durant cette phase un trafic journalier de 31.690 passagers et 8.104 véhicules.
«A fin 2013, on table sur un trafic de 2,135 millions de passagers et 693.000 véhicules», a-t-elle estimé.
L'année 2013 a été couronnée également par la mise en service de deux terminaux, hydrocarbures et véhicules. Le trafic réalisé en 2012 est de 81.000 voitures, alors que pour 2013, l'Autorité portuaire prévoit un flux de 140.000 voitures, dont 90.000 fabriqués à l'usine de Melloussa.
Quant au terminal de véhicules multiutilisateurs, mis en service en janvier 2013, il utilise deux quais avec une capacité d'accueil des navires voituriers de dernière génération, a tenu à préciser Najlaa Diouri, relevant qu'un trafic de 35.000 voitures de différentes marques est prévu pour cette première année, dont 90 pc en transbordement.
Le terminal hydrocarbures a, quant à lui, une capacité de stockage de 532.000 m3 de produits raffinés réparties dans 19 réservoirs, et assure le soutage, le transbordement et l'importation des produits raffinés. Le terminal a réalisé en 2012 plus de 1 million de tonnes (entrée et sortie) et devrait atteindre 4,2 millions de tonnes cette année, dont 55% pour l'activité de soutage des navires, selon les données de TMPA.
Pour ce qui est de la zone logistique du port Tanger-Med «Medhub», qui totalise actuellement 45 entreprises opérationnelles, elle vise à développer un hub régional par l'implantation de bases logistiques visant à couvrir l'Europe, la Méditerranée et l'Afrique. Elle est aussi un point de stockage pour la distribution à d'autres zones franches au Maroc, a-t-elle ajouté.
Najlaa Diouri a, par ailleurs, indiqué qu'une nouvelle zone de contrôle douanière sera réalisée, afin d'accompagner la croissance du trafic de fret roulant à l'export, à travers la séparation du trafic import et export, le dimensionnement d'une nouvelle infrastructure capable de traiter le trafic projeté à l'horizon 2020 et l'augmentation de la capacité de traitement des camions, tout en réduisant le temps de transit.
«Les études de réalisation de ce projet ont été engagées durant l'année 2013, alors que les travaux de réalisation s'achèveront courant 2015», a fait savoir Najlaa Diouri, notant que les prévisions de trafic relatif au transport international routier (TIR) à fin 2013 sont estimées à 196.000 camions.
La 2e phase du projet Tanger-Med 2 a, pour sa part, fait l'objet de la signature récemment des conventions de prêt et de garantie d'environ 1,5 milliard de dirhams, destinées à son financement, afin d'augmenter la capacité de conteneurs EVP (Equivalent Vingt Pieds) de 3 à 8 millions de conteneurs par an.
Selon les chiffres communiqués par l'Autorité portuaire, le trafic de conteneurs s'est établi à 2,1 millions d'EVP à fin octobre dernier, soit une progression de 42% par rapport à la même période de 2012.
Tanger-Med 2, avec une capacité de 5,2 millions de conteneurs s'ajoutant aux 3 millions de Tanger-Med 1, permettra d'ériger le complexe portuaire en un port leader en Méditerranée et Atlantique.
Le complexe portuaire Tanger-Med, dont le développement s'étalera jusqu'à l'horizon 2015-2016, correspond à un investissement global de l'ordre de 35 milliards de dirhams comprenant les ports Tanger-Med 1 et Tanger-Med 2, l'infrastructure, les superstructures et les équipements de l'ensemble des terminaux.
