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L’Ivoirien Josué Guébo remporte à Assilah l’édition 2014

L'Ivoirien Josué Guébo remporte, à Assilah, le 10e Prix Tchicaya U Tam'si de la poésie africaine pour son engagement envers le continent. Josué Guébo est l'auteur de cinq recueils de poésie, dont «L'or n'a jamais été un métal» (Editions Vallesse, 2009), «D'un mâle quelconque» (Editions Apopsix, 2010) et «Songe à Lampedusa» (Editions Panafrika, 2014).

L’Ivoirien Josué Guébo remporte à Assilah l’édition 2014
Le poète ivoirien Josué Guébo a remporté le Prix de poésie Tchicaya U Tam'si 2014 pour son recueil «Songe à Lampedusa». Ph : ville-seclin.fr

Le poète, nouvelliste et universitaire ivoirien Josué Guébo a reçu, samedi soir, le Prix Tchicaya U Tam'si de la poésie africaine lors d'une cérémonie tenue dans le cadre du 36e Moussem culturel international d'Assilah (8-22 août).

Le prix, qui perpétue la mémoire de l'éminent poète congolais Félix Tchicaya U Tam'si et qui souffle cette année sa 10e édition, récompense l'engagement de Josué Guébo en faveur des grandes causes de l'Afrique, perceptible notamment dans son recueil «Songe à Lampedusa» dédié à la mémoire de centaines de clandestins africains ayant fait naufrage en octobre 2013 près de l'île italienne éponyme.

Après avoir dit toute sa joie d'être sacré à Assilah, «une ville qui célèbre la mer, la vie et la rencontre» et dont feu U Tam'si était un grand passionné, Josué Guébo a rendu hommage à cet «humaniste et icône de l'histoire et de la littérature africaines» qu'était l'écrivain congolais.

Il s'est dit honoré de rejoindre les autres lauréats de ce prix décerné tous les deux ans, dont le Sud-africain Mazisi Kunene, le Congolais Jean-Baptiste Tati Loutard et le Nigérian Niyi Osundare (Nigeria), estimant que le prix «a donné une nouvelle vie et un second souffle» à l'œuvre du défunt et que «la mémoire de Tchicaya U Tam'si est entre de bonnes mains».

Dans une allocution de circonstance, le secrétaire général de la Fondation du Forum d'Assilah, Mohamed Benaissa, a rendu hommage à «cette fidélité aux origines et cette appartenance africaine viscérale qui ont sous-tendu l'œuvre de feu Tchicaya U Tam'si et qui trouvent leur prolongement dans celle de Josué Guébo».

«Je garde toujours le souvenir de Tchicaya U Tam'si comme un pionnier de la poésie africaine et un chantre de la fraternité entre les peuples de l'Afrique qui a consacré sa vie à plaider et à œuvrer pour le rapprochement entre les écrivains et artistes africains et à jeter des ponts de communication avec les intellectuels d'autres continents», a-t-il dit.

Sur la relation spéciale qu'entretenait feu U Tam'si avec la ville d'Assilah, Mohamed Benaissa a évoqué, sur le même ton nostalgique, «un bohémien qui déambulait seul dans les rues d'Assilah, aimait à regarder le coucher du soleil sur la plage tout en chantant, avec son accent franco-africain, des airs de la musique arabe qu'il affectionnait tant».

S'attardant sur la profonde dimension humaine du recueil «Songe à Lampedusa» pour lequel Josué Guébo a remporté le prix, le président du jury et président de l'Association des écrivains du Sénégal, Alioune Badara Beye, a indiqué qu'il s'agit à la fois d'un «cri de détresse, un appel à l'espoir et un plaidoyer pour une jeunesse africaine porteuse d'une nouvelle conscience et de l'espoir en une nouvelle vie».

En cela, a-t-il ajouté, Guébo, «un écrivain talentueux et rompu aux techniques souterraines de la poésie», marche sur les traces de Tchicaya U Tam'si dont l'œuvre est «une des plus accomplies, car reflétant éloquemment les inquiétudes, joies et émotions de toute une génération».

Selon Alioune Badara Beye, l'édition 2014 du prix a connu un engouement et une participation inédits, de par la qualité des postulants et la diversité continentale des auteurs, avec, à la clé, 103 ouvrages représentant l'Afrique, l'Asie, l'Amérique et le Maghreb, dont seulement quatre ont été retenus en présélection.

Au terme de la cérémonie de remise du prix, qui s'est déroulée en présence d'écrivains et de chercheurs du Maroc et d'autres pays africains, l'assistance a été invitée à visiter le jardin Tchicaya U Tam'si, situé en plein centre-ville.

Né en 1972 à Abidjan, Josué Guébo, docteur en histoire et philosophie des sciences, se présente comme une figure de la poésie ivoirienne avec à son actif cinq recueils de poésie lyrique et engagée dont «L'or n'a jamais été un métal» (2009), «D'un mâle quelconque» (2010), «Carnet de doute», «Mon pays, ce soir» (2011) et «Songe à Lampedusa» (2014). Il est président de l'Association des écrivains de Côte d'Ivoire depuis 2011.

La 36e édition du Moussem culturel international d'Assilah, placée sous le Haut patronage de S.M. le Roi Mohammed VI et dont le Bahreïn est l'invité d'honneur, se poursuit jusqu'au 22 août avec au programme des colloques sur «Les arabes demain: attentes et sort» et «L'art contemporain arabe: enjeux et défis», outre des ateliers artistiques, des expositions d'arts plastiques, des défilés de mode, des projections de documentaires, un salon de livre et des concerts de musique. 

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