Les participants à un séminaire organisé dans le cadre de la cérémonie de clôture de la célébration du «50e anniversaire de l'Office national des chemins de fer (ONCF) et du centenaire du rail au Maroc», ont souligné que le transport ferroviaire occupe une place de choix dans le développement socioéconomique durable dans les pays africains.
Les intervenants dans le cadre de cette rencontre initiée par l'ONCF en collaboration avec l'Union internationale des chemins de fer (UIC), sous le thème «Les chemins de fer entre le passé, le présent et l'avenir», ont mis en relief les avantages du transport ferroviaire dont une baisse des coûts du transport, une sécurité optimale, la protection de l'environnement ainsi que ses impacts positifs sur le développement économique dans le continent noir.
S'exprimant à la cérémonie d'ouverture de ce séminaire, le ministre du Transport, de l'Equipement et de la Logistique, Aziz Rebbah a relevé que le secteur des chemins de fer est un acteur majeur pour le développement et qu'il importe d'accélérer les réformes pour relever les défis actuels liés au secteur des transports et au renforcement de la compétitivité.
Dans une allocution lue en son nom par le ministre délégué auprès du chef du gouvernement chargé des Affaires générales et de la Gouvernance, Mohamed Najib Boulif, Rebbah a souligné que «le secteur des chemins de fer au Maroc ne cesse d'accomplir des résultats économiques et financiers encourageants», ajoutant l'ONCF est un acteur majeur dans la mise en œuvre de la stratégie nationale du transport.
Ce rôle majeur est conforté par une volonté quotidienne de l'ONCF d'améliorer la qualité de ses services et ses indicateurs de satisfaction auprès de sa clientèle, ainsi que le souci d'assurer une sécurité optimale à ce secteur du transport, a souligné Rebbah.
«Nous affirmons notre volonté pour l'extension du réseau et son renforcement à moyen et long terme, de même que nous envisageons de développer un pôle régional des industries et de maintenance des trains», a-t-il ajouté.
Et de poursuivre que le Maroc se penche actuellement sur la création d'un pôle régional de formation dans le domaine ferroviaire, ce qui est de nature à préparer de nouvelles générations de jeunes managers dans ce secteur et, du même coup, répondre aux besoins des réseaux ferroviaires africains en matière de ressources humaines qualifiées, a-t-il annoncé.
Convaincu de l'importance de ce secteur du transport pour le développement socioéconomique, le Royaume a énormément investi durant la dernière décennie dans le renforcement des infrastructures du réseau ferroviaire, a-t-il ajouté.
Il a présenté, à cette occasion, le modèle marocain dans le secteur ferroviaire, ses enjeux et ses atouts. Le Maroc a cumulé une grande expérience dans le développement du secteur des chemins de fer et le Royaume est disposé à faire bénéficier les pays africains de cette expérience, a-t-il dit, rappelant que le gouvernement a signé plus de 20 accords de coopération avec des pays africains dans le domaine ferroviaire.
Il a fait savoir, à ce sujet, que le Royaume forme annuellement plus de 300 cadres africains dans le secteur des chemins de fer.
«L'adhésion du Maroc à l'UIC, dont il assure la présidence de sa section-Afrique depuis 2010, relève de son souci d'harmoniser son système avec les standards internationaux en la matière», a souligné le ministre.
De son côté, le ministre des transports du Cameroun, Robert Nkili, a présenté l'expérience camerounaise dans le développement du transport ferroviaire de son pays depuis le protectorat allemand et français.
Le responsable camerounais a fait savoir que le trafic de marchandises dans son pays est en augmentation annuelle de 30% alors que le trafic des voyageurs progresse de 10%.
«Le développement de l'Afrique passe inévitablement par l'interconnexion des capitales à travers les réseaux ferroviaires», a-t-il affirmé.
«Je rêve qu'un jour Yaoundé et Rabat soient reliées par la voie ferrée», a-t-il dit, faisant savoir que la Camrail et l'ONCF signeront prochainement un accord-cadre de coopération.
Pour sa part, le directeur général de l'ONCF, Rabie Khlie, a souligné que la dynamique d'amélioration continue adoptée par l'ONCF a permis de dépasser largement les objectifs d'ordre économique, financier, commercial et technique arrêtés dans les différents contrats-programmes Etat-ONCF.
Khlie, également président de l'UIC-région Afrique, a relevé que plusieurs indicateurs et performances témoignent du progrès du secteur au Maroc, dont la progression continue du trafic ferroviaire, une situation économico-financière de l'ONCF saine, un réseau moderne avec un niveau de productivité considérable.
Le directeur général de l'UIC, Jean-Pierre Loubinoux, a quant à lui, rappelé que le monde ferroviaire s'appuie sur de fortes valeurs de solidarité, d'unité, d'universalité que l'UIC a défini comme ses 3 valeurs fondamentales.
La célébration du 50e anniversaire de l'ONCF représente une occasion pour rendre hommage au génie, à la créativité, à la hardiesse et au courage de tous les pionniers qui ont mis au point et développé un nouveau mode de transport, innovant, performant, et ouvert des perspectives considérables au développement économique et social des pays, a-t-il ajouté.
L'heure du renouveau a sonné avec l'émergence de nouvelles technologies, la conception de nouveaux systèmes d'exploitation dont le Train à grande vitesse (TGV), a relevé Loubinoux, rappelant que les chemins de fer du Maroc, participent à cette dynamique universelle, en étant le premier réseau africain à introduire la grande vitesse et ses nouvelles technologies, ouvrant la voie à une nouvelle ère du ferroviaire pour l'Afrique.
Les participants ont rendu un vibrant hommage aux femmes cheminotes, qui sont plus de 400 au Maroc et des milliers de par le monde.
En marge de ce séminaire des conventions de coopération ont été signées entre l'ONCF et les sociétés des chemins de fer du Gabon et du Djibouti. A cette occasion, Barid Al-Maghreb a présenté le timbre-poste commémoratif du cinquantenaire de l'ONCF. Le timbre-poste émis, qui porte la valeur faciale de 3,50 dhs, sera disponible dans les agences de Barid Al-Maghrib à partir de ce jeudi.
Au programme de cette rencontre figurent trois tables rondes qui vont permettre de porter un éclairage sur trois domaines où l'UIC et ses membres essaient de fédérer au mieux leurs forces pour se préparer ensemble aux défis du transport ferroviaire du 21e siècle.
La première porte sur l'organisation de la coopération au sein des 6 principales Régions de l'UIC, la deuxième est consacrée à des thèmes relatifs à l'harmonisation internationale, aux innovations techniques et la standardisation. La troisième table ronde porte quant à elle, sur le thème des grands défis sociétaux qui se posent en termes de financement des projets ferroviaires, de développement durable, de sûreté, d'éducation et de management.
Ce séminaire qui se veut une plateforme d'échanges et de partage autour de l'évolution du système ferroviaire et des enjeux y afférents, met l'accent sur les visions de la revitalisation des chemins de fer à travers le monde, les dimensions managériales dans le transport ferroviaire.
Des réunions à caractère régional et continental seront tenues en marge de ce séminaire, à savoir la 31e session du Comité des transports ferroviaires du Maghreb (CTFM), et le Comité exécutif de l'UIC-région Afrique, présidé par le Maroc.
La 31e session du CTFM réunira les directeurs généraux des réseaux ferroviaires de la Tunisie, de l'Algérie, de la Libye et de la Mauritanie. Figure également au programme de ce séminaire, une visite d'expositions portant sur différentes thématiques liés au domaine du transport ferroviaire.
