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La Crimée en voie de partition

La Crimée a demandé à Vladimir Poutine son rattachement à la Russie. «Une décision illégitime pour Kiev». «La Crimée est l'Ukraine», martèle John Kerry

La Crimée en voie de partition
L'organisation d'un référendum en Crimée sans l'accord de Kiev a été dénoncé par Obama qui a estimé qu'il «violerait la Constitution ukrainienne et le droit international». Ph : AFP

La Crimée a demandé à Vladimir Poutine son rattachement à la Russie, nouvelle étape vers une partition de l'Ukraine, suivie jeudi soir d'un entretien téléphonique d'une heure entre les présidents américain et russe.

Les Occidentaux ont annoncé de nouvelles sanctions économiques et diplomatiques contre Moscou, que Barack Obama a justifiées auprès de Vladimir Poutine.

«Le Président Obama a insisté sur le fait que la Russie agit en violation de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine, ce qui nous a conduits à prendre des mesures de représailles, en coordination avec nos partenaires européens», a indiqué la Maison-Blanche.

Poutine a rappelé au Président américain l'importance des relations américano-russes qui «ne devraient pas être sacrifiées par des problèmes internationaux isolés, bien qu'extrêmement importants», selon le Kremlin.

De son côté, le secrétaire d'Etat américain John Kerry à vivement condamné la demande du Parlement de Crimée de rattachement à la Russie. «La Crimée est une partie de l'Ukraine, la Crimée est l'Ukraine», a-t-il martelé à Rome dans un point de presse en marge d'une conférence internationale sur la Libye.

Sur le terrain, 40 observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont dû rebrousser chemin après avoir été empêchés par des hommes armés d'entrer en Crimée, contrôlée depuis le 28 février par des forces russes.

A l'issue d'une nouvelle réunion infructueuse du Conseil de sécurité de l'ONU à New York jeudi soir, Washington a demandé à Moscou de faciliter l'entrée d'observateurs internationaux en Crimée, tout en dénonçant le référendum.

Les électeurs de la péninsule de deux millions d'habitants à majorité russophone stratégique pour Moscou auront le choix, au cours de cette consultation prévue le 16 mars, entre un rattachement à la Russie ou une autonomie nettement renforcée, a indiqué à l'AFP le député Grigori Ioffe.

Dès jeudi, le conseil municipal de Sébastopol, qui abrite le quartier général de la Flotte de la mer Noire, a voté en faveur du rattachement immédiat à la Russie.

De leur côté, les Tatars de Crimée, minorité musulmane persécutée et déportée sous Staline, qui étaient retournés sur la péninsule après 1991, commencent à fuir par centaines pour rejoindre Lviv (ouest de l'Ukraine).

Les Européens ont très mal accueilli la demande de rattachement de la péninsule à Moscou. C'est «un sérieux pas dans la mauvaise direction», a commenté le Premier ministre britannique David Cameron. Obama a estimé qu'il «violerait la Constitution ukrainienne et le droit international».

C'est «une farce, un crime contre l'Ukraine commis par les militaires russes», s'est insurgé le président ukrainien par intérim, Olexandre Tourtchinov.

Alors que Kiev a lancé la procédure de dissolution du Parlement local de Crimée, Washington et Bruxelles ont été plus précis sur les sanctions envisagées contre la Russie.

Obama, engagé dans la plus grave épreuve de force avec Moscou depuis la chute de l'URSS, a ordonné des restrictions de visas pour «un certain nombre de responsables et d'individus», tenus pour «responsables ou complices de menacer la souveraineté de l'Ukraine».

Le Président américain a, également, autorisé des gels d'avoirs, visant potentiellement des responsables russes et ukrainiens.  

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