Un an après son voisin letton, la Lituanie intégrera le 1er janvier 2015 l'Union économique et monétaire (zone euro) et en deviendra le 19e Etat membre.
La Lituanie a, officiellement, fait acte de candidature à la zone euro dès 2006, soit tout juste deux ans après avoir rejoint l'UE.
Cette volonté de passer le plus tôt possible du litas à l'euro s'explique par le fait que les autorités lituaniennes considéraient que l'euro renforcerait le poids politique du pays au sein de l'UE et constituerait un nouveau rempart face au puissant voisin russe.
Cependant, les difficultés à maîtriser son inflation dans un premier temps puis l'impact de la crise économique et financière de 2008, ont différé cette perspective. Le pays peinait à remplir les critères de convergence.
La Commission européenne avait en effet émis en 2006 un avis négatif quant à l'adhésion de la Lituanie à la zone euro. Dans son rapport, l'Exécutif européen avait insisté sur l'absence de maîtrise de l'inflation, notant que si le déficit public ne dépassait pas 0,5% du PIB et la dette publique 20% de la richesse nationale, l'inflation atteignait 3,8% au moment de l'évaluation.
De plus, la Commission européenne s'inquiétait d'une aggravation de l'inflation en raison de l'augmentation des salaires et de la demande interne qui en découlait mais aussi de la progression des prix de l'énergie dans un contexte de tensions récurrentes avec la Russie dont la Lituanie importe gaz, pétrole et électricité.
Ce n'est que huit ans plus tard (4 juin de cette année) que la Commission européenne a conclu que ce pays balte remplissait les conditions pour rejoindre l'Union économique et monétaire ouvrant ainsi la voie à l'adoption de l'euro par la Lituanie.
Lors de son évaluation de la candidature lituanienne à la zone euro, le taux d'inflation moyen de celle-ci s'est établi à 0,6%, largement inférieur au niveau de référence de l'époque qui était de 1,7%.
Ainsi, l'adhésion de la Lituanie à l'euro zone vient couronner les efforts entrepris par le pays pour juguler la crise économique et financière qui l'a considérablement fragilisé en 2008, et se réformer sans jamais perdre de vue la perspective de l'euro.
Elle vient aussi conforter la stratégie européenne d'un pays dépendant pour partie de l'économie russe et qui subit directement les conséquences de son soutien aux pays membres du Partenariat oriental et à la politique de sanctions à l'égard de la Russie.
Pour la Commission européenne, l'intégration de la Lituanie au sein de la zone euro marque une avancée majeure tant pour ce pays balte grand de 65.000 km2 et qui compte 3,3 millions d'habitants que pour la zone euro dans son ensemble.
L'adhésion d'un 19e membre vient en effet confirmer, un an après la Lettonie, la capacité d'attraction de la zone euro et apporter une preuve supplémentaire quant à la viabilité du modèle européen.