Menu
Search
Samedi 20 Décembre 2025
S'abonner
close
Samedi 20 Décembre 2025
Menu
Search

Une brique verte et peu énergivore, c'est possible

Une étude de terrain réalisée par l'Agence de coopération allemande GIZ, a concerné six briqueteries basées à Berrechid, Salé, Meknès, Marrakech et Mohammedia, s'est fixée l'objectif d'évaluer l'efficacité de l'utilisation de l'énergie en comparaison avec la consommation moyenne usuelle sur le plan international

Une brique verte et peu énergivore, c'est possible
L'étude note, que les briqueteries au Maroc disposent d'une bonne base concernant les matières premières. Les gisements contiennent des minéraux argileux différents en concentration suffisante. Ph : DR

Les briqueteries marocaines doivent s'adapter aux changements des conditions externes notamment sur le plan de qualité des matières premières, les normes environnementales, l'évolution du prix de vente, l'augmentation des prix d'énergie ou encore la disponibilité des pièces de rechange, selon les conclusions d'une étude réalisée par l'agence de coopération allemande GIZ.

Cette étude de terrain qui a concerné six briqueteries basées à Berrechid, Salé, Meknès, Marrakech et Mohammedia, s'est fixée l'objectif d'évaluer l'efficacité de l'utilisation de l'énergie en comparaison avec la consommation moyenne usuelle sur le plan international, tout en proposant des mesures pour améliorer l'efficacité énergétique par l'optimisation des procédés et ce, afin de réduire la consommation d'énergie qui est très importante dans ce secteur en plein essor au vu du dynamisme que connaît le bâtiment au Maroc .

Grand consommateur d'énergie d'origine fossile et source importante de la pollution atmosphérique, l'industrie de la brique en terre cuite ne pourrait tirer pleinement profit de cet essor sans réelles qualifications permettant des économies d'énergie tout en préservant les ressources, l'environnement et la qualité des produits, et de faire face à la concurrence des produits en béton commercialisés par les multinationales du ciment, note cette étude réalisée par la composante industrielle du programme environnemental de la coopération technique maroco-allemande (PGPE).

L'étude révèle que les briqueteries visitées sont toutes dotées d'une technologie relativement moderne avec un four continu (four tunnel) et un séchoir continu (principalement d'un séchoir Anjou) avec des capacités comprises entre 450 et 1100 t/j. Aucune des briqueteries ne travaille à son régime maximal. Le régime moyen de fonctionnement des briqueteries visitées était de 58%, ce qui signifie que les capacités de production existantes n'étaient utilisées qu'à 58%. Dans les usines équipées de 2 lignes de production, l'un des deux fours était en arrêt, selon l'étude qui indique que les briqueteries marocaines fonctionnent actuellement à un régime variant de 41% à 94%.

Explication : La capacité réduite de production des briqueteries est due à la baisse du marché suite à une faible conjoncture actuelle de construction générée par une forte concurrence entre les fabricants. Le prix pour les briques est de l'ordre de 30 euros par tonne et l'énergie constitue 39% des coûts de revient d'une briqueterie au Maroc.

Autre constat : Les briqueteries visitées sont exclusivement des briqueteries équipées d'une technologie relativement moderne avec des fours tunnels et des séchoirs continus dont l'état différait d'une briqueterie à l'autre. Il y avait des équipements simples en mauvaise condition avec chargement et déchargement manuel des wagons du four, mais aussi des usines avec fonctionnement entier en automatique et pilotées par un système de contrôle des processus du séchoir et du four. Certaines vieilles briqueteries sont équipées d'une technologie relativement ancienne.

L'étude note, en revanche, que les briqueteries au Maroc disposent d'une bonne base concernant les matières premières. Les gisements contiennent des minéraux argileux différents en concentration suffisante. De la chaux est également souvent présente et il n'y a que de faibles quantités de matières nuisibles ou d'impuretés organiques risquant de créer des émissions. La composition des mélanges d'exploitation a une influence sur les équipements et les coûts au niveau de la préparation et du mélange des matières premières, suivant le type d'équipement du four et du séchoir et sur la consommation d'énergie.

Les installations mécaniques de préparation étaient en partie dans un très bon état, ce qui décèle un entretien et une maintenance bien organisés. Les conditions pour la fabrication de produits de haute qualité étaient présentes dans ces usines vue la préparation intensive.

Dans ses recommandations, l'étude préconise des mesures d'économie d'énergie à court terme facilement réalisables ainsi que des mesures à long terme plus coûteuses. Pour l'immédiat, l'étude souligne que l'amélioration de l'étanchéité du four contre l'air parasite réduit la consommation d'énergie du four (2 pc d'économie), de même pour la réduction des rebuts par l'amélioration de la préparation et du réglage des processus thermiques (5% d'économie). Quant aux mesures à long terme qui sont certes coûteuses mais ont l'avantage d'assurer une optimisation durable du processus de production, on note notamment l'amélioration du réglage du four et du séchoir par l'utilisation des systèmes de contrôle modernes (15% d'économie), l'extension du four qui permet de réduire l'aspiration d'air de refroidissement (10%) ou mieux encore le séchage à l'air ambiant qui permet une grande économie d'énergie (50 à 80%) et réduit ostensiblement les émissions de CO2.

Les promoteurs de cette étude notent cependant que l'expérience avec les pratiques d'audit d'efficacité énergétique au Maroc a montré que l'adoption ou encore l'investissement dans des pratiques et des technologies énergétiquement efficaces demeurent encore faibles, dans un pays encore très dépendant énergétiquement mais ayant toutefois des perspectives prometteuses et reconnues sur le plan international dans les domaines des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique.

Présente au Maroc depuis 1975, l'Agence de coopération allemande anciennement appelée GTZ, intervient principalement dans les secteurs de développement économique durable, de la gestion de l'eau et de l'environnement et changement climatique. Elle soutient également l'intégration de l'approche genre dans les politiques de développement économique et social. 

Lisez nos e-Papers