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«Un décès sur huit en 2012»

●«La pollution atmosphérique est devenue le principal risque environnemental de santé dans le monde». un décès sur huit a été provoqué par la pollution atmosphérique en 2012
●«Instaurer la gratuité des vélib et des transports publics seraient des mesures également souhaitables», Dr Carlos Dora, coordonnateur de l'OMS pour la santé publique

«Un décès sur huit en 2012»
«Les récentes décisions françaises d'instaurer la circulation alternée à Paris, où la pollution atmosphérique avait atteint des sommets, sont une bonne mesure», a déclaré pour sa part le Dr Carlos Dora. Ph : city-paris.org

La pollution atmosphérique a tué 7 millions de personnes en 2012 dans le monde et il est urgent de prendre des mesures pour réduire les émissions toxiques qui provoquent des maladies mortelles, a averti mardi l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).

«La pollution de l'air est clairement devenu le principal risque environnemental de santé dans le monde», a déclaré le Dr Maria Neira, directrice du département santé publique à l'OMS, au cours d'une conférence de presse à Genève pour présenter cette étude de l'organisation internationale.

Ces 7 millions de morts en 2012, notamment en Chine et en Inde, représentent 12,5% des décès dans le monde, soit 1 mort sur 8.

L'Inde est parmi les pays qui souffrent le plus de cette pollution, surtout les femmes et les enfants, en raison des formes de cuisson traditionnelles, sur des feux ouverts, utilisant du bois ou du charbon.Il y a eu en 2012, selon l'Onu, 1,7 million de décès prématurés en raison de la pollution intérieure, en Asie, avec l'Inde en première ligne.

«La plupart de ces décès prématurés ont été provoqués par des maladies non-transmissibles, telles que les maladies cardiaques, les attaques, les maladies pulmonaires», indique l'OMS, qui indique que la pollution intérieure «est aussi responsable d'un nombre important de malades pulmonaires graves chez les jeunes enfants».

Pour l'OMS, en Inde, «beaucoup de femmes ne réalisent pas que la fumée émise par les fours traditionnels en brique ou en argile, appelé 'chulhas' mettent leur vie et celles de leur famille en danger». Elles utilisent pour chauffer leurs fours un mélange de bois, de charbon, de résidus de récoltes et de bouse de vache, dont les fumées contiennent beaucoup «de dangereux polluants, tels que des particules fines et du monoxyde de carbone», ajoute l'OMS.

«Avoir un feu ouvert dans sa cuisine, c'est comme griller 400 cigarettes par heure», a déclaré le Dr Kirk Smith, professeur de santé environnemental à l'Université de Californie, à Berkeley, qui a commencé dès les années 70 à mesurer la pollution de l'air provoquée par l'exposition à des fours chauffés par biomasse.

«Malheureusement, nous n'avons pas fait beaucoup de progrès lors des dernières décennies, et la pollution de l'air domestique est toujours le plus grand facteur de risque de santé individuel pour les femmes et les filles en Inde», a-t-il ajouté.

On estime qu'environ 700 millions de personnes en Inde préparent toujours leurs repas sur des fours traditionnels, en dépit de l'impact négatif sur leur santé.

En Chine, l'épais brouillard de pollution des métropoles, qui provoque de nombreux décès prématurés ainsi que de graves problèmes de santé, engendre des coûts annuels estimés entre 100 et 300 milliards de dollars, selon un rapport officiel publié mardi par la Banque mondiale.

Selon un rapport cité dans la revue médicale Lancet en décembre dernier, plus de 500.000 décès par an en Chine sont dus à la pollution.

Pour l'OMS, les résultats de l'étude publiée mardi montrent que «les risques dus à la pollution de l'air sont désormais plus importants qu'on ne le pensait, en particulier en ce qui concerne les cardiopathies et les accidents vasculaires cérébraux, peu de risques ont un impact supérieur sur la santé mondiale à l'heure actuelle que la pollution et de l'air (...) et il faut une action concertée pour rendre l'air que nous respirons plus propre».

La précédente étude de l'OMS sur cette question date de 2008, mais est difficilement comparable, car la méthodologie n'est pas la même, et elle ne portait que sur les régions urbaines, alors que celle de 2012 concerne aussi les régions rurales.

 Paris a pris de bonnes mesures 

En 2008, l'OMS avait indiqué que 1,3 million de personnes étaient décédées des suites de la pollution de l'air extérieure (2,6 M en 2012) et 1,9 million suite à la pollution intérieure (3,3 millions en 2012).

Les chiffres de 2012 «sont très inquiétants», a indiqué le Dr Maria Neira. Les récentes décisions françaises d'instaurer la circulation alternée à Paris, où la pollution atmosphérique avait atteint des sommets, sont une «bonne mesure», a déclaré pour sa part le Dr Carlos Dora, coordonnateur de l'OMS pour la santé publique. «Instaurer la gratuité des vélib et des transports publics» seraient des mesures également souhaitables, a-t-il ajouté.

Selon lui, «une pollution atmosphérique excessive est souvent la conséquence des politiques non durables menées dans des secteurs tels que les transports, l'énergie, la gestion des déchets et l'industrie».

En 2012, 3,7 millions de personnes sont décédées en raison d'effets liés à la pollution extérieure et 4,3 millions en raison de la pollution de l'air domestique. Beaucoup de gens sont exposés aux deux. En raison de ce chevauchement, on ne peut pas ajouter la mortalité attribuée à ces deux sources.

L'OMS a, également, relevé mardi que les régions les plus touchés par la mortalité liée à la pollution atmosphérique sont l'Asie et le Pacifique, avec 5,1 million de morts.

Le diesel est actuellement dénoncé par l'OMS. L'OMS complètera cette étude avant la fin de l'année avec la publication d'un tableau de 1.600 villes dans le monde, classées selon leur niveau de pollution atmosphérique.

 

 

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