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Annonce à Marrakech de la création de la Fondation Belkahia

Une pléiade d'intellectuels et d'artistes à Marrakech pour annoncer la création de la Fondation Belkahia. Promouvoir à l'international l'œuvre de l'artiste qui est l'un des grands peintres de l'après-guerre.

Une pléiade d'intellectuels, d'artistes et de représentants d'institutions culturelles se sont rencontrés, samedi à Marrakech, pour annoncer la création de la Fondation Belkahia, une initiative pour perpétuer l'œuvre d'un artiste hors pair et un pionnier de l'art contemporain au Maroc. 

Pionnier de l'art contemporain et moderne du Maroc, feu Farid Belkahia a assuré avec fierté et engagement la mission d'ambassadeur de la continuité artistique au Royaume avec une œuvre qui traduit un rapport original entre la tradition primordiale et la modernité, son axe de pensée privilégié. 

Durant sa longue et prolifique carrière, l'artiste a révolutionné l'art contemporain arabe et islamique et s'est imposé comme artiste international, reconnu par de nombreux collectionneurs et musées tant dans le Monde Arabe qu'en Europe. 

La Fondation Farid Belkahia se propose de perpétuer le rayonnement de cette œuvre en axant son travail sur la visibilité des créations de l'artiste à différentes périodes de sa carrière ainsi que sur la recherche autour de son œuvre à travers l'octroi de bourses à des étudiants et à des chercheurs. 

«Ce projet était le mien depuis plus de 15 ans. Mais, par pudeur, Farid Belkahia n'a jamais osé le réaliser de son vivant. Il était entendu entre nous que si je ne partais pas la première, je le réaliserais», a dit la présidente de la Fondation Rajae Benchemsi.

La Fondation Farid Belkahia, dans le respect de l'esprit de feu Farid Belkahia, est un acte de passion pour la sauvegarde d'un patrimoine culturel inestimable et le rayonnement de l'œuvre d'un grand précurseur qui a porté l'art marocain contemporain à travers le monde, a-t-elle dit dans un poignant témoignage sur l'artiste, sa vie, sa passion et son œuvre qui constitue un pan entier de l'histoire des arts plastiques marocains.

Le devoir de mémoire envers ce grand artiste prend sa mesure aussi au vu de son militantisme pour l'identité marocaine et la préservation du patrimoine culturel du Royaume à une époque où il a été fragilisé par l'occupation coloniale, a-t-elle dit. Depuis les années 50 Belkahia était préoccupé par la question de comment être un contemporain tout en s'affranchissant de l'hégémonie de la culture coloniale et surtout en préservant ses traditions et son identité, a-t-elle expliqué. Et de relever que Belkahia a ainsi réussi, à travers son œuvre, à concilier remarquablement modernité et traditions dans un style unique qui est parvenu à s'affirmer à l'international.

Apportant son témoignage, Jean Hubert Martin, commissaire d'expositions et ex-directeur du Centre Georges Pompidou, a salué l'initiative de cette Fondation qui aura le mérite de perpétuer l'œuvre d'un grand artiste qui décline une style exceptionnel, une connaissance approfondi de l'héritage culturel et africain et marocain. Il a formulé le vœu de voir la Fondation continuer à promouvoir à l'international l'œuvre de l'artiste qui est l'un des grands peintres de l'après-guerre.

Hamid Triki, historien et spécialiste du patrimoine marocain, a évoqué l'aspect militant de l'œuvre de Belkahia qui s'est dressé contre l'idée d'un Maroc coupé de ses racines culturelles lors de la période coloniale et à l'aube de l'indépendance. L'artiste, dont le travail a toujours été une rigueur absolue et une recherche permanente, a su décliner, à travers ses œuvres, l'identité, les traditions et le patrimoine marocain qu'il a judicieusement concilié avec la modernité et l'ouverture sur le monde.

Alexandre Kazerouni, politologue et spécialiste de l'art contemporain dans le monde arabe, a évoqué l'aspect d'ouverture sur les différentes cultures chez l'artiste qui a sillonné différentes régions du monde. Son œuvre atteste de cette ouverture sur l'autre et il a été aussi un témoin de son époque à travers des œuvres qui ont immortalisé des évènements historiques et dénoncé la violence des hommes, a-t-il dit.

Farid Belkahia a commencé à peindre à l'âge de 15 ans à peine. Après des études à l'école des Beaux-Arts de Paris (1954-1959), il dirigea l'école des Beaux-Arts de Casablanca (1962-1974) où introduit l'enseignement des arts traditionnels du Maroc afin de réinscrire l'identité marocaine, fragilisée par le protectorat, dans l'enseignement académique des arts. 

 

    

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