Fallouja est la première ville à être tombée aux mains du groupe État islamique (EI) avant même l'offensive jihadiste fulgurante de juin 2014. Sa reprise représente, avec celle de Mossoul (nord) et de Raqa, en Syrie, le grand objectif de la coalition internationale. L'offensive pour la reprise de Fallouja a été lancée dans la nuit de dimanche à lundi par des dizaines de milliers de combattants des forces irakiennes et des forces paramilitaires des Hached al-Chaabi, constituées principalement de milices chiites, avec le soutien de la coalition internationale. Des unités de l'armée et des services antiterroristes «progressent de façon soutenue», avec une couverture aérienne fournie par la coalition internationale sous conduite américaine, a déclaré l'armée dans un communiqué lu lundi à la télévision nationale. Des explosions et des tirs étaient entendus en provenance du quartier de Naimiya, dans le sud de Falloudja, a rapporté une équipe de Reuters Télévision.
L'ONU a jugé dramatiques les conditions des quelque 50.000 civils coincés à Fallouja, qui manquent de nourriture, d'eau potable et de médicaments. «Nous recevons des centaines de déplacés irakiens des banlieues de Fallouja qui sont totalement épuisés, effrayés et affamés», a indiqué dans un communiqué Nasr Muflahi, le directeur pour l'Irak du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC). Depuis le lancement de l'offensive des forces irakiennes pour reprendre Fallouja, environ 3.000 personnes ont pu sortir des banlieues de la ville «épuisées, effrayées et affamées», selon le Conseil norvégien pour les réfugiés qui a mis en place ce camp. Le Premier ministre irakien, Haïdar al Abadi, espère reprendre Mossoul d'ici la fin de l'année, ce qui signerait la fin de l'État islamique en territoire irakien. Au moment du lancement de l'assaut, 11 personnes ont été tuées et 18 autres blessées dans l'explosion d'une voiture piégée dans le nord de Bagdad.