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Le Maroc perd un intellectuel et un de ses sages

Né en 1919, Abdelkrim Ghallab, figure emblématique du mouvement national, s’est éteint dimanche à El Jadida. Militant engagé dans les rangs du Parti de l’Istiqlal, intellectuel et journaliste, le défunt sera inhumé mardi après-midi à Rabat.

Le Maroc perd  un intellectuel et un de ses sages
Le grand journaliste et écrivain marocain Abdelkrim Ghallab s’est éteint à El Jadida. Ph : DR

La triste nouvelle est tombée dans la matinée d’hier comme un couperet. Abdelkrim Ghallab s’est éteint dimanche soir dans la ville d’El Jadida. Journaliste de la première heure et figure emblématique du mouvement national, le défunt a dirigé le Journal «Al-Alam», organe du Parti de l’Istiqlal, pendant plusieurs décennies jusqu'au début des années 2000. «Militant pour l’indépendance du Maroc et des pays de l’Afrique du Nord aux côtés de plusieurs nationalistes arabes, le défunt a joué des rôles importants après l’indépendance, et ce dans plusieurs domaines. Journaliste durant plusieurs décennies, intellectuel avec des ouvrages diversifiés, il était également un homme d’État», témoigne Abdelwahed Radi, ancien premier secrétaire du l’USFP.
Politiquement engagé dans les rangs du parti de Allal Al Fassi, feu Abdelkrim Ghallab était membre du conseil de la présidence de l’Istiqlal. Militant engagé, journaliste et écrivain de renom, il a reçu des prix prestigieux aussi bien au niveau national qu’à l'international. Ses œuvres sont considérées à juste titre comme des classiques de la littérature marocaine arabe. Parmi ses illustres ouvrages, on peut citer notamment «Nabadat Fikr», «Fi Athaqafa Wa Al Adab» et «Fi Al Fikr Assiassi», outre nombre de romans, notamment «Dafana Al-Madi», «Lem'allam Ali» et «Akhrajaha mina Al Janna».
Né en 1919 à Fès, feu Abdelkrim Ghallab a entamé ses études supérieures à l’Université Al Qaraouiyine avant de les poursuivre en Égypte à l'Université du Caire. Faisant partie des fondateurs de l'Union des écrivains du Maroc (UEM), le défunt a présidé cette institution pendant huit années de 1968 à 1976. Également membre de l'Académie du Royaume du Maroc, il avait reçu, en début d’année, le Prix d’honneur de cette institution prestigieuse en signe de récompense de l'ensemble de ses œuvres littéraires et culturelles et de son parcours patriotique et politique.
«Sa mort est d’autant plus difficile pour nous qu’elle intervient peu de temps après la disparition de Si Mhammed Boucetta. Mais Dieu en a décidé ainsi. C’est une icône du parti qui part malheureusement à un moment crucial. Il nous quitte alors que nous avons besoin de lui, parce que le parti est en difficulté. Nous avons besoin de lui pour renforcer et relancer notre formation. À la veille du prochain congrès, nous avons énormément besoin d’une telle sommité au sein du Parti de l’Istiqlal», déplore Taoufiq Hjira, président du conseil national du Parti de l’Istiqlal.

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Abdelwahed Radi, ancien premier secrétaire du Parti de l’Union socialiste des forces populaires
«Le Maroc a perdu l’une des grandes personnalités de son Histoire moderne»

«Feu Abdelkrim Ghallab était connu depuis sa jeunesse par son engagement au sein du mouvement national. Militant pour l’indépendance du Maroc et des pays de l’Afrique du Nord aux côtés de plusieurs nationalistes arabes, le défunt a joué des rôles importants après l’indépendance, et ce dans plusieurs domaines. Journaliste pendant plusieurs décennies, intellectuel avec des ouvrages diversifiés, il était également un homme d’État. Il a en effet occupé plusieurs fonctions qu’il a toutes menées à bien avec brio, que ce soit à la tête de l'Union des écrivains du Maroc (UEM) ou au sein de son parti. Je peux dire que l’homme avait des compétences dans plusieurs domaines. Avec sa mort, le Maroc a perdu l’une des grandes personnalités de son histoire moderne.»

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Abdellah Bakkali, parlementaire et président du Syndicat national de la presse marocaine
«C’était homme politique avec des principes et des positions claires»

«J’ai connu Abdelkrim Ghallab en tant que journaliste avec une identité arabe et islamique pure. Il a formé plusieurs générations à l’exercice du métier et je suis fier de faire partie de ceux qui ont appris le métier à ses côtés. Je l’ai également connu en tant que grand intellectuel et grand écrivain. Il a continué à écrire jusqu’à ses derniers jours avec une forte mémoire et un style unique. J’ai également connu le défunt au sein du Parti de l’Istiqlal, notamment au sein du comité exécutif. C’était un homme politique avec des principes et des positions claires. Il n’avait pas peur de dire la vérité et vous ne trouverez jamais dans son parcours un moment où il a hésité à prendre position pour être du côté des causes justes.»

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Taoufiq Hjira, président du conseil national du Parti de l’Istiqlal
«Il nous quitte alors que le parti, en difficulté, a besoin de lui»

«Avec la mort de Abdelkrim Ghallab, un des piliers du Parti de l’Istiqlal s’en va. Nous sommes tristes et nous éprouvons beaucoup d’amertume à cause de cette séparation affligeante. Malgré son âge, il était d’une grande sérénité, il tenait un discours d’un contenu très dense. Il est resté égal à lui-même jusqu’aux derniers moments de sa vie. Sa mort est d’autant plus difficile pour nous qu’elle intervient peu de temps après la disparition de Si Mhammed Boucetta. Mais Dieu en a décidé ainsi. C’est une icône du parti qui part malheureusement à un moment crucial. Il nous quitte alors que nous avons besoin de lui, parce que le parti est en difficulté. Nous avons besoin de lui pour renforcer et relancer notre formation. À la veille du prochain congrès, nous avons énormément besoin d’une telle sommité au sein du Parti de l’Istiqlal. La dernière grande apparition du défunt à laquelle j’ai eu le plaisir et l’honneur d’assister était l’hommage qui lui avait été rendu à l’Académie du Royaume. Sur le plan politique, on se rappellera que sa dernière sortie était pour défendre le renouvellement de la direction du Parti de l’Istiqlal.»

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Khalid Naciri, membre du bureau politique du Parti du progrès et du socialisme
«J’ai eu l’occasion d’apprécier la hauteur humaniste du personnage»

«Abdelkrim Ghallab qui nous a quittés est un élément constitutif fondamental du champ politique national. Il a traversé le 20e siècle et une partie du 21e aux commandes de son journal “Al Alam” et aux commandes du Parti de l’Istiqlal où il a traduit ses convictions profondes pour un Maroc de libertés et de justice. La différence d’âge entre lui et moi ne me permettait pas de bien le connaître, mais j’ai eu quand même l’occasion de l’approcher et de voyager avec lui. J’ai eu l’occasion d’apprécier la hauteur humaniste du personnage. C’est quelqu’un qui a toujours fait preuve d’une grande ouverture d’esprit, loin de toute approche sectaire ou dogmatique. Raison pour laquelle j’apporte ma contribution humaine à l’hommage rendu à ce grand personnage qui, incontestablement, aura marqué de son empreinte humaine le 20e siècle.»

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Abbas El Jirari, intellectuel et membre de l'Académie du Royaume du Maroc

«La mort de Abdelkrim Ghallab est une grande perte pour le pays et pour la culture au Maroc»

«La mort de Abdelkrim Ghallab est une grande perte pour le Maroc et pour la culture au Maroc compte tenu de la place prépondérante qu'occupait le défunt sur la scène politique et littéraire», estime Abbas El Jirari, intellectuel et membre de l'Académie du Royaume du Maroc. M. El Jirari a tenu à mettre en avant par ailleurs «le rôle du regretté au service de la littérature marocaine et arabe
en tant qu'écrivain, romancier, président de l'Union des écrivains marocains et vice-président des écrivains arabe (1968-1981)». M. El Jirari a mis en outre l'accent sur «la contribution du défunt à l'enrichissement du champ médiatique marocain en tant que directeur du quotidien “Al Alam”, secrétaire général du SNPM, et vice-président de l'Union des journalistes arabes». 

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