Dans le cadre des activités marquant la 7ème édition du Festival maghrébin du film d'Oujda, les organisateurs ont choisi de se pencher sur le rôle du cinéma dans l'éducation. Le thème du colloque a suscité un vif débat entre chercheurs, cinéastes et enseignants qui ont mis l’accent sur l’importance et l’intérêt qu’il faut accorder à l’éducation et à l’image, par l’image.
Ils ont préconisé dans ce sens l’impératif de la mise en place d’une stratégie intégrée en vue de donner à l’éducation par l’image sa véritable dimension et sa valeur réelle, faisant remarquer que si le cinéma fait parti du programme de l’éducation et de la formation, c’est toujours l’éducation qui reste le centre d’intérêt de l’action.
Invité à partager son expérience avec l’assistance à travers ses films d'animation sur les «contes africains», le réalisateur et producteur algérien, Djilali Beskri, a noté que l’éducation à l’image constitue un enjeu fondamental pour la transmission de la culture et des connaissances. Et de poursuivre que l’image, vu son importance, doit être décodée selon des méthodes adéquates, afin d’éviter la surexposition de l’information, la saturation de la visibilité et l’interprétation inappropriée, d’où parfois la nécessité d’accompagner l’œuvre artistique par des supports pédagogiques qui seront mis à la disposition des enseignants.
A travers le cinéma, a encore ajouté Djilali Beskri, «nous avons affaire à la diffusion de la culture, et par conséquent le film en tant qu’œuvre artistique sera enrichi par l’outil pédagogique qui permettra à l’apprenant, à la fois de comprendre et de partager son regard critique avec les autres». Revenant sur son expérience avec le cinéma d’animation, il a fait savoir dans son intervention intitulée : «Cinéma et éducation, approches et expériences», que le choix des contes dans la conception de son ouvrage Tales of Africa (Contes africains) n’est pas fortuit, car il répond au triptyque : divertir, éduquer et sauvegarder le patrimoine culturel africain par la valorisation.
Par son enchantement, a-t-il dit, le conte en film d’animation, exerce un pouvoir de séduction sur l’enfant tout en enrichissant ses expériences pour l’aider à mieux développer son esprit critique sur son microcosme et assimiler les autres formes de cultures. «Le conte est un outil didactique par excellence, un privilège dans l’éducation», a estimé ce spécialiste de la BD (Bande dessinée), relevant toutefois que ce patrimoine immatériel d’une valeur inestimable est en voie de disparition.
Placée sous le thème «Le cinéma, un langage universel», la 7e édition du Festival maghrébin du film d'Oujda, dont le Liban est l'invité d'honneur, livre un programme riche et varié alliant des projections, des débats, ainsi que des sessions de formation au profit des jeunes cinéastes de la région animées par des experts et formateurs qualifiés. Six long-métrages et douze court-métrages sont en lice pour s’adjuger l’un des prix du festival qui prévoit aussi la projection de deux films hors compétitions.
Le jury de la catégorie long-métrages est présidé par le dramaturge Abdelkrim Berchid, alors que la présidence du jury de la catégorie court-métrage a été confiée à la journaliste Fatima Ifriqui.