Les supporters du Raja aspiraient à une sortie de crise, vendredi en soirée à l’issue d’une AG ordinaire puis extraordinaire qui devait connaître l’élection d’un nouveau président. Finalement, ces assises n’ont fait que consacrer le chao dont lequel se morfond la gestion de cette « locomotive du football national ». Ayant débarqué avec deux heures de retard, Saïd Hasbane s’est présenté avec un bureau dirigeant constitué d’un responsable communication et d’un vice-secrétaire général.
Le président le plus conspué de l’histoire du club a ensuite mis les mains et les pieds pour faire adopter le rapport moral, puis financier, bien que l’auditeur ait relevé, entre autres, une «créance injustifiée de 11 milliards». Rien que ça ! Pour savourer ce succès bien comme il se doit, le président du RCA s’est permis le luxe de «lever l’audience» à la suite d’une querelle avec l’ancien président Mohamed Boudrika, qui a ouvertement traité Hasbane de menteur, l’accusant de ramener «un auditeur de comptes n’ayant pas été nommé par l’assemblée». Résultat : l’AG extraordinaire vole en éclat et les adhérents commencent à crier au scandale et à la mise en scène. Ces mêmes adhérents qui, quelques instants auparavant, se sont abstenus de discuter les deux rapports lorsque l’occasion leur était donnée.
Pas un seul affilié n’a osé contredire les chiffres affichés par le rapport financier, bien que plusieurs d’entre eux se disaient révoltés par la «dette gonflée» avant l’entame des travaux de l’AG. Le représentant de la Fédération Royale marocaine de football viendra ensuite officialiser le report de l’assemblée extraordinaire, en «l’absence de candidatures à la présidence». Bref, les prémonitions de M’hamed Fakhir, qui s’exprimait quelques jours avant l’assemblée sur le plateau d’une télé marocaine, étaient des plus justes : «je ne crois pas qu’il y aura du changement vendredi… à la dernière minute, le président va sortir une prédication, un peu comme ces magiciens qui font jaillir un lapin de leur chapeau !».