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Affaire Ghosn: Renault signale de nouveaux éléments à la justice

Affaire Ghosn: Renault signale de nouveaux éléments à la justice
Ph. SHUTTERSTOCK

Renault a signalé à la justice plusieurs millions d'euros de paiements suspects réglés par la présidence du constructeur français sous Carlos Ghosn, son ancien patron inculpé au Japon pour abus de confiance, a indiqué lundi une source proche du dossier.
Selon cette source, ce signalement a été effectué vendredi auprès du parquet de Nanterre (Hauts-de-Seine), qui avait déjà été saisi et avait ouvert une enquête sur le financement du mariage de Carlos Ghosn au château de Versailles en octobre 2016.
Les montants suspects, pour "plusieurs millions d'euros", ont été versés à la société qui distribue les véhicules du groupe Renault à Oman. Ils ont été révélés par l'enquête interne lancée par le constructeur après l'arrestation de son ancien PDG en fin d'année dernière au Japon.
Les auditeurs chargés d'éplucher les comptes ont été surpris de voir des dépenses de marketing à Oman affectées au centre de coût de la présidence du groupe à Paris, alors que ces dépenses sont normalement imputées sur le budget des régions concernées.
Des flux financiers similaires avaient déjà été détectés chez Nissan, le partenaire japonais de Renault dont M. Ghosn était président. Ils sont soupçonnés d'avoir été utilisés pour des dépenses personnelles n'ayant aucun lien avec l'activité de l'entreprise.
Libéré le 6 mars sous caution après plusieurs mois de prison, Carlos Ghosn, qui n'a pas le droit de quitter le Japon, a été inculpé dans ce pays pour minoration d'une partie de ses revenus pour un montant de 9,23 milliards de yens (74 millions d'euros) entre 2010 et 2018, dans les rapports de Nissan remis aux autorités boursières. Il a également été inculpé pour divers abus de confiance.
En France, l'ancien patron, déchu de toutes ses fonctions chez Renault et Nissan, est soupçonné d'avoir obtenu la location du château de Versailles et du Grand Trianon pour l'organisation de son mariage, une prestation évaluée à 50.000 euros, en contrepartie d'une convention de mécénat signée entre l'établissement public et la marque au losange.
L'enquête, confiée à l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (Oclciff), fait suite à un signalement de Renault à la justice début février.
 

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