Le futur smartphone haut de gamme de Huawei, le Mate 30, ne disposera pas de la version enrichie d'Android avec les applications embarquées telles que Google Maps, Gmail ou encore YouTube, mais les futurs propriétaires des appareils pourront toujours les télécharger.
Il s'agit de la première conséquence pratique de la décision américaine d'inscrire Huawei sur la liste des entreprises étrangères avec lesquelles les groupes américains n'ont pas le droit d'échanger de technologie.
Selon un porte-parole de Google, ce smartphone ne peut intégrer la version du géant américain d'Android ni aucune des applications livrées avec du fait de l'interdiction visant le groupe chinois. Une interdiction qui s'applique quand bien même Huawei a obtenu plusieurs sursis, de 90 jours à chaque fois, le dernier datant du 19 août.
Interrogé par l'AFP, le groupe chinois a assuré que "nous continuerons à utiliser Android et son écosystème si le gouvernement américain nous y autorise. Dans le cas contraire, nous continuerons de développer notre propre système d'exploitation".
De sources concordantes, les appareils disposeront cependant toujours du magasin d'applications PlayStore, également développé par Google, ce qui permettra aux possesseurs du Mate 30 de télécharger eux-mêmes les applications Google s'ils le souhaitent.
Le Mate 30, et sa version évoluée le Mate 30 Pro, sont les appareils très haut de gamme du constructeur chinois, taillés pour concurrencer la gamme des Galaxy Note de Samsung. Ils devraient être présentés officiellement le 18 septembre prochain à Munich, mais aucune date de commercialisation n'a encore été annoncée.
En réaction à l'interdiction américaine, Huawei a présenté en début de mois HarmonyOS, son propre système d'exploitation susceptible de remplacer Android sur ses appareils mais qui n'équipera pas le Mate 30.
Selon une étude publiée mi-août par le cabinet d'études singapourien Canalys, Huawei, numéro 2 mondial sur le marché du smartphone, a vu ses ventes reculer de 16% en Europe sur le deuxième trimestre, dans la foulée de l'annonce de l'interdiction américaine.
Sur l'ensemble des six premiers mois de 2019, le groupe basé à Shenzhen (sud) a malgré tout vu son chiffre d'affaires progresser de 23%, à 401,3 milliards de yuans (52,3 milliards d'euros) et vendu 118 millions de smartphones dans le monde (+24% sur un an).