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Les révélations de la première sortie médiatique de Chakib Benmoussa

Construire un socle commun, bâtir un référentiel, développer une vision partagée, fédérer les bonnes volontés, libérer les énergies, proposer des ruptures… tels sont les maîtres mots de l’intervention de Chakib Benmoussa au cours d’un point de presse tenu hier à Rabat. M.Benmoussa qui a été nommé par S.M. Le Roi président de la commission spéciale sur le modèle de développement, a donné à cette occasion un tour d’horizon de cette Commission, évoquant tour à tour sa composition, sa méthodologie, ses attributions, les sujets qu’elle traitera ainsi que le délai de remise de son rapport.

Soutien Royal
Revenant sur l’audience que lui a accordée S.M. Le Roi lors de sa nomination, Chakib Benmoussa a rappelé qu’elle a porté sur trois points. Le premier était la communication par S.M. Le Roi des termes de référence de la commission, la seconde était les orientations du Souverain en ce qui concerne l’esprit dans lequel cette commission devrait travailler et la troisième à trait au soutien et à la bénédiction royaux.
Les membres de la commission nommés par S.M. Le Roi dans les jours qui viennent
La commission sera plurielle et se composera de compétences marocaines de toutes sensibilités ainsi que de Marocains de la diaspora et ce, afin de partir des réalités maroco-marocaines. Les critères de choix tiennent au parcours et à la formation des membres, avec une diversité d’origines, de profils, de compétences et d’expériences. La jeunesse et le genre seront autant que faire se peut, respectés. Selon le président de la commission royale, ce ne sera pas la juxtaposition d’expertises individuelles mais plutôt l’expression d’une intelligence collective qui doit travailler en interaction avec le reste de la société, en vue de construire une vision partagée. Mais tout en se montant circonspect au terme «Expert» ou «Technocrate», M.Benmoussa a estimé que si le technocrate est celui qui se met au service de l’intérêt général et est capable d’organiser la réflexion collective, il est le bienvenu. En revanche, il ne doit pas être, précise-t-il, la personne coupée de la société. S’agissant de la taille de la commission, on apprend qu’elle ne sera ni réduite ni trop importante alors que ses membres vont travailler dans le cadre du bénévolat selon un programme qui sera défini. Une commission d’accompagnement permanente est prévue avec un coordonnateur, en l’occurence M. Mehdi Gaouane, cadre détaché du Ministère des affaires étrangères et de la coopération internationale. On apprend également que la commission élira domicile aux anciens locaux du conseil consultatif de l’éducation et de la formation à Hay Riad.
Le rapport final sera soumis à S.M. Le Roi le 30 juin 2020
Ce n’est pas trop court ni trop long. M. Benmoussa est conscient que les attentes sont fortes mais il estime que le délai est raisonnable pour formuler un plan exhaustif et profond. C’est le temps nécessaire pour arrêter une méthodologie, organiser le mode de fonctionnement, de réflexion, de concertation et de production de contenus, en somme trouver les mécanismes de mise en place de l’interaction entre les membres de la Commission Royale. Le rapport final doit élaborer une feuille de route pour un modèle de développement global et intégré. Une fois le rapport remis, la commission aura achevé sa mission. Durant les prochains sept mois, la commission communiquera avec la presse et le public sur l’avancement des travaux mais ne rendra pas public son rapport. Fonctionnement et objectifs de la commission M. Benmoussa annonce la couleur : ce sera une approche participative, inclusive et ouverte sur les contributions de tous les acteurs, institutions, partis, patronat, syndicats, monde associatif et académique avec une approche innovante et audacieuse. La méthodologie à adopter inclura le cas échéant des tables rondes ou des contributions du grand public via des plateformes dédiées. Plus il y aura de concertation, plus le modèle sera approprié. Ce dernier s’inscrit d’ailleurs sur un horizon de 10 – 15 ans. Ce n’est donc pas un plan quinquennal ni un programme prospectif sur un horizon lointain de 30 ou 40 ans. Conformément aux orientations de S.M. Le Roi, l’Homme est au cœur du modèle de développement et le cadre de référence est la constitution qui a consacré les choix d’ouverture du Royaume, avec une économie régulée pour prendre en considération la dimension sociale.
Une commission à vocation consultative
L’idée est de produire un référentiel sur lequel il y a un consensus, en partant de l’existant et en fixant un cap, avec en toile de fond une relance de la croissance et de l’emploi, une redistribution des richesses et une réduction des inégalités. Des mesures urgentes à court terme (Quick Wins) pourraient être proposés mais la Commission n’a pas vocation à détailler les chiffres ni à se substituer aux instances existantes, précise son président. Il va sans dire que les points de blocages seront identifiés ainsi que les leviers qu’il conviendra d’actionner, en formulant des initiatives et des propositions concrètes, réalistes et faisables avec des mécanismes de mise en œuvre et de suivi. Toutefois, le rôle de la commission reste consultatif et ne s’inscrit pas dans l’exécution. « Il s’agit de raisonner en termes d’impact et non de moyens et trouver des réponses originales et inédites, il faut être ‘’ out of de box ‘’ » martèle M. Benmoussa.
Quid des projets existants ? Ne pas démolir pour reconstruire
Le président de la Commission opte pour la consolidation des chantiers et la capitalisation sur les réformes en cours tout en s’interrogeant sur les moyens d’accélérer et/ou de généraliser. Il faut capitaliser sur les acquis, souligne-t-il. Citant le cas de la réforme du système de l’éducation, il rappela qu’elle a fait l’objet d’un large débat, qu’une loi-cadre a été approuvée et les chantiers majeurs identifiés. Il n’est pas indiqué de revenir dessus, mais il est possible de formuler des recommandations qui pourraient être considérées comme des compléments.
Et le débat sur les libertés individuelles ?
Ce sujet dépendra également de l’impact qu’il aura ou non sur le modèle de développement, indique M. Benmoussa rappelant que le Maroc dispose de plusieurs instances d’arbitrage. « Il est possible que sur certains sujets, la commission renvoie tel ou tel sujet à l’instance la mieux indiquée pour se prononcer, sachant qu’il n’y a aucun sujet tabou ».
Le modèle de développement et le politique, quels liens ?
M. Benmoussa rattache les questions politiques au chapitre de la gouvernance. Il estime que la commission pourrait, si elle l’estime nécessaire, formuler des recommandations sur le sujet. Il plaide ainsi pour un processus de transformation continue tant les multiples bouleversements impactent notre société en permanence. Citant les conflits commerciaux ou les questions liées aux changements climatiques ainsi que les transformations induites par les évolutions technologiques, il juge impératif d’en tenir compte lors de la construction d’un modèle pour la décennie ou la quinzaine à venir.
La Moudawana comme exemple d’arbitrage Royal
Répondant aux craintes concernant un éventuel manque de consensus des parties prenantes, quant aux conclusions du rapport de la commission spéciale sur le modèle de développement, M. Benmoussa rappelle les circonstances qui avaient présidé à la réforme du code de la famille. Il évoque ainsi la décision de S.M. Le Roi de confier la mission à une commission consultative présidée par feu M’hamed Boucetta, qui avait soumis ses propositions au Souverain, lesquelles une fois validées S.M. le Roi, ont permis de dépasser les clivages et d’apaiser les ardeurs des différents courants.

 

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