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Le doyen des journaux du Nicaragua, ‘’La Prensa’’, a publié ce vendredi une page Une blanche, pour la première fois en 93 années d'existence, pour protester contre le gouvernement qui bloque les livraisons de papier et d'encre d'importation indispensables à sa confection.
Une seule inscription en Une : "Imaginez-vous vivre sans information ?". Le journal affirme que le papier et l'encre qui devraient lui être livrés sont bloqués en douane depuis septembre dernier. "Aujourd'hui, cela fait 20 semaines que la direction générale des douanes bloque la matière première de notre entreprise, arrivée au Nicaragua en septembre 2018", explique La Prensa en page 2. Cet "embargo douanier" met en danger la publication du journal et constitue "une menace pour la liberté d'information et d'expression des Nicaraguayens", dénonce encore le quotidien.
Hoy, l'autre quotidien du groupe La Prensa, créé en 2003 avec une ligne éditoriale plus populaire, est également affecté par le blocage en douane de papier, d'encre et de pièces de rechange pour la maintenance des rotatives.
Ce sont un total de 92 tonnes de papier, de plaques pour rotatives, de révélateur et autres fournitures destinées au groupe La Prensa, pour une valeur de 132.000 dollars, qui sont bloquées en douane, avait souligné le quotidien la semaine dernière.
Si ce matériel ne leur est pas livré rapidement, les deux journaux auront épuisé leurs réserves et seront contraints de ne plus publier leurs informations que sur leur site internet, selon le groupe de presse.
Depuis novembre dernier, le régime du président Ortega a multiplié les attaques contre les journalistes et la presse indépendante qui ont suivi la crise politique, économique et sociale secouant le pays. Deux journalistes, Miguel Mora, le directeur de la chaîne de télévision 100% Noticias, et sa directrice de l'information Lucia Pineda, ont été incarcérés et affirment ‘’être soumis à des mauvais traitements’’ en prison.
