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L'ONU appelle à une inclusion numérique pour tous

Une action est nécessaire au niveau mondial afin que les retombées de l’économie numérique profitent au plus grand nombre, en particulier les pays d’Afrique et d’Amérique latine, qui accusent un retard considérable, souligne la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced).

L'ONU appelle à une inclusion numérique pour tous
Faire une utilisation intelligente des nouvelles technologies, consolider les partenariats et renforcer le leadership intellectuel pour redéfinir les stratégies de développement numérique et les contours à venir de la mondialisation. Ph : AFP

Si rien n'est fait, le fossé qui sépare les pays sous-connectés des pays hypernumérisés se creusera et aggravera les inégalités, tel est le constat qui ressort du premier Rapport sur l’économie numérique publié mercredi par la Cnuced.

La création de richesses dans l’économie numérique est concentrée dans les mains d’un petit nombre de plateformes implantées aux États-Unis et en Chine.

Les deux pays cumulent à eux seuls 75% des brevets relatifs à la technologie de la chaîne de blocs, 50% des dépenses consacrées à l’Internet des objets, plus de 75% des parts du marché des services informatiques en nuage et pas moins de 90% de la capitalisation boursière des 70 premières plateformes numériques au monde.

Si les politiques et les réglementations actuelles sont maintenues, cette tendance va vraisemblablement se poursuivre et contribuer à l’accroissement des inégalités, a averti le secrétaire général de l’Onu, António Guterres.

«Plus de la moitié de la population mondiale n’a pas ou guère accès à Internet, et nous devons nous efforcer de résorber cette fracture numérique. L’inclusion est essentielle au développement d’une économie numérique qui profite à tous», a souligné António Guterres dans le rapport.

Le secrétaire général de la Cnuced, Mukhisa Kituyi, estime pour sa part qu’»il nous faut répondre à la volonté qu’ont les populations des pays en développement de faire partie intégrante de ce nouveau monde numérique, pas seulement comme utilisateurs et consommateurs, mais aussi en tant que producteurs, exportateurs et innovateurs, pour créer et capter davantage de valeur dans leur recherche d’un développement durable».

Les entreprises bâties sur le modèle de la plateforme numérique disposent d’un avantage considérable dans l’économie fondée sur les données.

En jouant à la fois les rôles d’intermédiaire et d’infrastructure, elles sont en mesure d’enregistrer et d’extraire les données relatives aux activités, aux interactions et aux transactions en ligne des utilisateurs.

Près de 40% des 20 premières entreprises au monde, en termes de capitalisation boursière, reposent sur le modèle commercial de la plateforme numérique. Sept «superplateformes», à savoir Microsoft, Apple, Amazon, Google, Facebook, Tencent et Alibaba, représentent deux tiers de la capitalisation boursière des 70 premières plateformes.

La valeur globale des plateformes numériques dont la capitalisation boursière était supérieure à 100 millions de dollars a dépassé 7.000 milliards de dollars en 2017, progressant de 67% par rapport à 2015.

Certaines plateformes ont acquis une position dominante sur des créneaux clefs. Google détient environ 90% du marché des recherches sur Internet, tandis que Facebook représente les deux tiers du marché mondial des médias sociaux et se classe en tête des réseaux sociaux dans plus de 90% des pays du monde.

Ces entreprises assoient leur position concurrentielle au moyen de stratégies agressives, notamment en prenant le contrôle de leurs concurrents potentiels et en étendant leur offre à des produits ou services complémentaires.

Ils peuvent aussi faire pression auprès des cercles de décision nationaux et internationaux et établir des partenariats stratégiques avec des entreprises multinationales des secteurs traditionnels, y compris des secteurs de l’automobile, des semi-conducteurs et du commerce de détail.

La Cnuced estime que les pouvoirs publics ont un rôle essentiel à jouer pour cadrer l’économie numérique en définissant les règles du jeu. Pour ce faire, ils devront adapter les politiques, lois et réglementations existantes, et en adopter de nouvelles dans de nombreux domaines, au niveau national et dans le cadre d’une action concertée internationale.

«Il faut faire une utilisation intelligente des nouvelles technologies, consolider les partenariats et renforcer le leadership intellectuel pour redéfinir les stratégies de développement numérique et les contours à venir de la mondialisation», a déclaré Mukhisa Kituyi.

La Cnuced souligne que plusieurs des problèmes liés à la création et à la captation de valeur dans l’économie numérique ne peuvent être traités efficacement que par des politiques régionales ou internationales, avec la pleine participation des pays en développement, dans des domaines comme la concurrence, la fiscalité, les échanges internationaux de données, la propriété intellectuelle, le commerce et l’emploi.  
 

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