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Les "jeepneys", ce mode de transport qui fait partie du paysage philippin depuis des décennies, sont aujourd'hui voués à la casse. Le gouvernement philippin a décidé de s'en débarrasser progressivement, en raison de ses piètres performances en termes de pollution et de sécurité routière.
Et ces dinosaures de l'asphalte emporteront avec eux les centaines d'artistes qui gagnaient leur vie en les customisant.
N'empêche que ces singuliers minibus sont aussi et surtout des oeuvres d'art roulantes, avec leurs peintures extraordinaires, leurs lumières disco ou leurs jantes chromées.
Naguère considérés comme les "Rois de la route", ces véhicules sont un symbole culturel de Manille et des Philippines, au même titre que les taxis jaunes de New York. Depuis des décennies, ils sont aussi pour des millions d'habitants un mode de transport bon marché et prisé.
Construits au départ avec les jeeps labandonnés par les Américains après la guerre, les "jeepneys" sont effectivement une invention philippine: un toit ajouté et à l'intérieur, deux bancs parallèles.
Dans le cadre d'un plan gouvernemental, les véhicules de 15 ans et plus doivent être remplacés d'ici l'année prochaine par des "éco-jeepneys", véhicules électriques ou équipés de moteurs diesel moins polluants.
En terme de confort, les nouveaux minibus constitueront un indéniable progrès puisqu'ils seront climatisés, avec des portes et des sièges individuels, et assez grands pour permettre aux passagers de s'y tenir debout.
Ils seront produits à la chaîne, et non plus, comme les actuels "jeepneys", arrangés dans de petits ateliers selon les desiderata de leurs fiers propriétaires.
