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S.M. le Roi, Amir Al Mouminine, préside la deuxième causerie religieuse du mois sacré du Ramadan

Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, que Dieu L’assiste, accompagné de S.A.R. le Prince Héritier Moulay El Hassan, de S.A.R. le Prince Moulay Rachid et de S.A. le Prince Moulay Ismail, a présidé, mardi au Palais Royal à Rabat, la deuxième causerie religieuse du mois sacré du Ramadan.

Cette causerie a été animée par Dikr Arrahmane, professeur universitaire et directeur du Centre culturel islamique indien à New Delhi, sur le thème «L’éducation à la responsabilité» en s’inspirant du verset coranique : «Nous avons effectivement donné à Luqmân la sagesse : “Sois reconnaissant à Allah, car quiconque est reconnaissant, n’est reconnaissant que pour soi-même ; quant à celui qui est ingrat... En vérité, Allah se dispense de tout…”» (Sourat Luqmân).

Le conférencier a d’abord placé son propos sur l’éducation en Islam dans le contexte de quatre paramètres. Le premier est que le Saint Coran, avec ses dispositions, ses histoires, sa morale et ses enseignements, est plein de compassion envers l’Homme que le Créateur a anobli.

Le deuxième paramètre, a-t-il poursuivi, est que les religions et les doctrines philosophiques de par le monde n’ont eu de cesse de proposer des systèmes éducatifs, dont certains reposent sur le pragmatisme matériel, alors que d’autres privilégient la paix spirituelle de l’individu, notant que les musulmans de l’Inde cohabitent avec certaines de ces tendances.

Le troisième paramètre, a-t-il ajouté, consiste à ne pas faire mauvais usage de la liberté pour affaiblir la morale, alors que le dernier consiste pour les musulmans à identifier, dans la morale religieuse, cette quête actuellement en vogue de par le monde d’asseoir les bases d’une paix avec soi-même et de réduire la pression et l’angoisse.

Ces paramètres ainsi perçus démontrent que l’éducation à la responsabilité est une éducation à la liberté dès lors qu’il n’y a pas de liberté sans responsabilité, a-t-il expliqué, mettant l’accent sur l’intérêt d’inculquer aux enfants cette vérité dès leur jeune âge, particulièrement dans un contexte où les relations entre les enfants et les parents sont menacées de velléités de déliquescence et de rébellion.

Dans ce sens, le conseil de Luqmân est plein de sagesse du fait qu’il a été béni, en tant qu’homme pieux, de cette faculté de puiser dans ses propres ressorts la sagesse d’introspection avant de guider les autres, a-t-il signalé, notant que la sagesse est tributaire de la connaissance de la vérité des choses telles qu’elles sont.

Aussi, a-t-il rappelé, le fils de Luqmân était un polythéiste et son père n’a cessé de lui livrer des conseils jusqu’à ce qu’il finît par croire en Dieu, relevant que le procédé utilisé pour ce faire est le même que celui prôné par la chariâa, en l’occurrence les croyances, les actions, le comportement et la bonne conduite.

Après avoir fait le tour des principes de la croyance, le conseil s’est attelé à l’apprentissage des bonnes actions, celles-là même qui comportent l’obéissance au Créateur et l’accomplissement des bonnes actions, l’ossature des bonnes œuvres, a-t-il relevé.

Il a poursuivi que Luqmân a donc guidé son fils à faire le bien et à le répandre parmi les gens, puis il lui a intimé de s’éloigner du mal et de rester patient devant l’adversité, avant de lui recommander la bonne conduite avec ses semblables, en se comportant comme un des leurs.

C’est dans cet esprit justement que Luqmân a mis son fils en garde contre les travers de l’arrogance du fait qu’un bon comportement est l’expression d’une bonne conduite, dans la façon de marcher comme celle de parler, les deux manières les plus éloquentes qui révèlent la nature de l’individu.

Ce conseil englobe des sujets d’ordre global mais intrinsèquement reliés, car tout éducateur ne fait qu’endosser une responsabilité à l’apprenti, en lui révélant les bienfaits de s’en tenir aux principes de la bonne conduite et les méfaits de s’en départir, a expliqué le conférencier, ajoutant que l’éducation à la responsabilité en bas âge équivaut à habiliter l’apprenti à en assumer les charges à l’âge adulte.

Si la responsabilité dans le Saint Coran renvoie essentiellement à une reddition des comptes dans l’Au-delà, cette même responsabilité est en Islam liée à la charge suprême, celle de la foi, a-t-il fait observer, précisant que la responsabilité est dans ce sens liée à l’honneur dont le Créateur a entouré l’être humain et aux obligations qui s’en suivent.

En matière d’éducation à la responsabilité, a-t-il dit, il importe de souligner la valeur de la liberté magnifiée par l’Unicité qui, plus qu’un sujet de débat théologique, est une force spirituelle qui remplit les tréfonds de l’être humain et garantit la présence du Créateur et Sa force à ses côtés.

La même éducation à la responsabilité suppose de tenir les principes de la religion et son exégèse auprès des érudits avérés, avec tout ce que cela implique en termes d’attachement à la communauté pour s’immuniser contre les discordes ayant parsemé l’histoire des musulmans.

S’agissant des bonnes actions recommandées dans ce conseil, le conférencier a souligné la vertu d’honorer les proches et les parents, selon une démarche qui irradie, en cercles concentriques, sur l’ensemble de la communauté, du peuple, de la patrie, et de l’humanité tout 

entière.

Cette éducation magnifie le travail et célèbre ses bienfaits, bannit l’oisiveté et la paresse, et tend vers la réalisation des nobles objectifs que prône le labeur assidu pour que se répandent les fruits des bienfaits sur soi-même, comme sur les autres, a-t-il indiqué.

Il a relevé que le conseil de Luqmân a également mis l’accent sur quatre vertus cardinales, la première consistant à rejeter l’égoïsme, la deuxième à honorer ses obligations, la troisième à abaisser l’aile de l’humilité sans humiliation, et la quatrième à faire valoir la coopération pour le bien et la piété.

Autant dire combien il importe pour les parents et les enseignants de s’inspirer de la sagesse de Luqmân, a-t-il dit, relevant l’intérêt didactique de cette sagesse qui fait intervenir les connaissances de l’environnement et ses procédés de persuasion et qui, loin de verser dans le dogmatisme ou la coercition, font appel à l’apprentissage par l’exemple, et révèlent le bien-fondé scientifique et les bienfaits psychologiques de la foi.

C’est dans cet esprit qu’il importe d’évoquer des exemples de la vie réelle et de donner des illustrations de la vie du Prophète Sidna Mohammed, de Ses compagnons et des hommes de piété, tout en faisant valoir la dimension sociale et son impact et la dimension politique dans la création d’une forte cohésion cimentée par la bonne citoyenneté, qui constitue le socle de l’identité religieuse et des valeurs universelles, a-t-il poursuivi.

Il a aussi mis l’accent sur l’importance pour les éducateurs de s’inspirer de l’empathie de Luqmân, le Sage dans son procédé, pour mener à bien leur mission éducative, soutenant que toute négligence des responsabilités préconisées dans l’apprentissage de la religion crée un vide qu’il faut combler.

Si la reddition des comptes dans la majorité des versets coraniques est une question liée au Jugement dernier, il n’empêche, a-t-il noté, que la quintessence de l’éducation coranique est basée sur la modération entre la vie terrestre et l’Au-delà.

Sous ce prisme, l’évocation de la mort ne devrait pas être synonyme de tristesse, de désolation et d’abattement, mais plutôt d’espoir en le Très-haut, Créateur de vie et de mort pour mettre à l’épreuve qui d’entre Ses créatures aura accompli les bonnes actions, a-t-il affirmé.

Auparavant, le conférencier avait entamé son intervention en émettant l’espoir de voir les causeries religieuses, actuellement traduites en anglais, français, espagnol et russe, traduites également en ourdou, une langue que parle près d’un demi-milliard de musulmans dans la péninsule indienne.

A l’issue de cette causerie, S.M. le Roi a été salué par Cheikh Mohamed Ahmed Mohamed Houssein, grand mufti d’Al Qods et de la Palestine, Mohamed Ali Ibrahim Zaghoul, enseignant universitaire (Jordanie), Hassan El Menai, professeur à l’Université Zaytouna et membre du Conseil islamique supérieur de Tunisie, Mohieddine Jonaidi Achmaoui, enseignant universitaire et président du Conseil indonésien des oulémas, Abdellah Ben Ali Salem, magistrat et président du Conseil d’administration de l’Université de Nouakchott, Ismail Lutfi Japakiya, président de l’Université de Fatoni en Thaïlande, et Ibrahim Ahmed, membre du Conseil supérieur de la fatwa islamique à la République des Maldives.

Le Souverain a été également salué par Sana Cheik Khaled Saif Al Islam, un des grands oulémas du Burkina Faso, Mohamed Lamine Touray, membre de la section de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains (Gambie), Cheikh Ismael Ibrahim Kroma, président de la section de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains au Sierra Léone, et Oumarou Camara Abou Bakr, président de la section de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains au Liberia. 

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