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S.M. le Roi, Amir Al Mouminine, préside la première causerie religieuse du mois sacré du Ramadan

Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, que Dieu L’assiste, accompagné de S.A.R. le Prince Héritier Moulay El Hassan, de S.A.R. le Prince Moulay Rachid et de S.A. le Prince Moulay Ismail, a présidé, vendredi au Palais Royal à Rabat, la première causerie religieuse du mois sacré du Ramadan.

Cette causerie a été animée par le ministre des Habous et des affaires islamiques, Ahmed Toufiq, sur le thème : «Investir les valeurs de la religion dans le modèle de développement» en s’inspirant du verset coranique : «Vous êtes la meilleure communauté qu’on ait fait surgir pour les hommes vous ordonnez le convenable, interdisez le blâmable et croyez à Dieu» (Sourat Al Imrane).

M. Toufiq a entamé son intervention en soulignant que l’économie joue un rôle important dans une société islamique, en ce sens que si cette économie fonctionne bien et repose sur la modération, elle sera en mesure de garantir la sécurité de la oumma, de satisfaire les besoins des nécessiteux et d’instaurer la paix sociale, en veillant à une utilisation à bon escient de l’argent par les plus nantis de cette société.

Il a relevé que la relation entre la religion et les valeurs n’est guère appréhendée sous un angle philosophique, puisque les valeurs de la religion englobent du point de vue de l’islam l’ensemble des vertus et recommandations citées dans le Saint Coran et la Sunna.

Après avoir passé en revue les concepts du «développement» et du «modèle» selon plusieurs approches, le conférencier a souligné que la religion est en soi un modèle de développement et que le mode de vie que cette religion propose ne peut être qu’exemplaire.

Il a ajouté que le verset coranique : «Vous êtes la meilleure communauté qu’on ait fait surgir pour les hommes, vous ordonnez le convenable, interdisez le blâmable et croyez à Dieu» donne la signification exacte et profonde de ce que doit être le modèle et l’exemplarité de la vie de la oumma, précisant que le «convenable» s’applique à toutes les bonnes œuvres et les actions encadrées par les lois et les institutions adoptées par la communauté pour gérer ses affaires, à condition de ne pas se placer aux antipodes de la religion.

Ainsi, a-t-il expliqué, le concept de l’appel au «convenable» est d’une grande importance en invitant les musulmans à une vigilance constante pour bâtir la société, entreprendre les réformes et lutter contre toutes les formes de mauvaise gestion des affaires de la oumma.

Selon M. Toufiq, ce verset coranique trace les contours d’un modèle où l’État est appelé à jouer un rôle prépondérant dans la conduite de la réforme, un modèle encadré par la foi et basé sur la justice dans son sens large qui englobe la satisfaction des droits du Créateur, de soi et d’autrui, au même titre que le «blâmable» signifie l’injustice envers le Très-Haut, envers soi et les autres.

Le conférencier a ajouté que le Coran n’interdit pas la propriété, encourage l’efficacité commerciale, condamne la fraude et les manipulations, bannit l’exploitation de la pauvreté des gens en pratiquant des taux d’intérêt élevés et recommande la zakat en tant que moyen de valorisation de l’argent et d’assistance aux démunis.

Concernant la relation entre les valeurs et l’économie dans les pays non musulmans, il a fait remarquer que l’évolution des sociétés occidentales a fait naître des courants matérialistes qui prônent la séparation entre la religion et la gestion des affaires de la communauté, en particulier en ce qui concerne les questions économiques et la richesse faisant la part belle à la logique des chiffres aux dépens des croyances religieuses.

Il a également noté que l’utilisation des valeurs de la religion dans le modèle de développement a pour objectifs d’augmenter les richesses de la nation et de réduire l’impact de la pauvreté, précisant que le devoir d’investir les valeurs de la religion incombe à l’État qui a pour compétence d’ordonner le «convenable» et d’interdire le «blâmable».

Outre l’État, a-t-il poursuivi, les oulémas sont investis de la mission de répondre aux questions posées par les croyants en leur expliquant par exemple que la finalité de la Zakat est d’ordre social comme expliqué dans le Coran, alors que les impôts sont payés par les contribuables en contrepartie des services rendus par les collectivités et constituent de ce fait un devoir qu’il faut accomplir.

Le conférencier a attiré l’attention sur la nécessité de distinguer entre la religion et l’appropriation des recommandations de cette religion par les croyants, précisant que la religion ne constitue pas un handicap pour le développement dans la mesure où le faible niveau de développement met en lumière les dysfonctionnements dans la pratique et l’appropriation des préceptes de la religion.

Le ministre des Habous et des affaires islamiques a fait savoir que le programme fondateur de la bei’a inclut le capital immatériel qui peut être investi dans le renforcement d’un modèle de développement visant à augmenter la richesse, rendant hommage à la pertinence de la politique menée par S.M. le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, et qui se décline à travers la mise en place des institutions de réforme -une action qui s’inscrit dans le cadre de la recommandation du convenable-, l’intérêt accordé aux oulémas pour la vulgarisation des préceptes de l’islam, le soutien aux nécessiteux par le biais de programmes sociaux et l’encouragement de la solidarité entre les riches et les pauvres.

À l’issue de cette causerie, S.M. le Roi a été salué par le grand mufti d’Égypte, Shawki Allam, le vice-président de l’Université islamique Darul Huda en Inde, Bahauddeen Muhammed Nadwi, le directeur de l’institut de la civilisation islamique à Moscou, Saïd Hibatullah Kamilev, le membre de la section de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains en Côte d’Ivoire, Cheikh Younous Touré, le président de la section de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains au Bénin, Abderahim Chiit Than, et l’ex-professeur universitaire soudanais, Cheikh Abdelkader Abou Arki.

Le Souverain a également été salué par le président de la section de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains dans l’Union des Comores, Yahya Mohamed Ilyas, le président de la section de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains au Rwanda, Musa Sindayigaya, et le membre de la section de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains en Angola, Matete Nzola.

Par la suite, M. Toufiq a présenté à S.M. le Roi un enregistrement sonore de 20 lectures complètes du Saint Coran réalisées par des mémorisateurs marocains, dont 17 ayant accompli chacun un enregistrement complet du Coran selon la lecture Warch, le plus ancien étant feu Hadj Abderrahmane Benmoussa, ainsi qu’un enregistrement commun à 4 mémorisateurs et une trentaine de mémorisatrices ayant enregistré chacune deux Hizb, outre une lecture collective du Hizb Al Ratib faite dans 60 mosquées du Royaume.

L’enregistrement met en exergue la Haute sollicitude dont SM le Roi, Amir Al Mouminine, entoure le Saint Coran, sa diffusion et sa mémorisation suivant les traditions ancestrales du Royaume du Maroc. 

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