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Sa Majesté le Roi, Amir Al-Mouminine, préside la quatrième causerie religieuse du mois sacré du Ramadan

Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Amir Al-Mouminine, que Dieu L’assiste, accompagné de S.A.R. le Prince Héritier 

Moulay El Hassan, de S.A.R. le Prince Moulay Rachid et de S.A. le Prince Moulay Ismaïl, a présidé, jeudi au Palais Royal à Casablanca, la quatrième causerie religieuse du mois sacré de Ramadan.

Cette causerie a été animée par Saad Ben Thaql  Al-Ajmi, professeur à l’instance générale de l’enseignement au Koweït, sur le thème «La question de la contestation dans l’esprit des pieux ancêtres», à la lumière du verset coranique : «Puis, si vous vous disputez en quoi que ce soit, renvoyez-le à Allah et au Messager, si vous croyez en Allah et au Jour dernier. Ce sera bien mieux et de meilleur aboutissement» (Sourat An-Nisa).

Le conférencier a commencé son intervention par l’évocation d’un sujet qui préoccupe particulièrement les musulmans en cette époque, en l’occurrence l’autorité de référence à travers laquelle certains semblent vouloir établir une source de raisonnement et de déduction aux côtés des sources fondamentales déjà convenues par les musulmans que sont le Livre Saint et la Sunna de Son messager-Prière et Salut sur lui-, notant que cette question concerne la contestation aussi bien verbale que pratique et rompt avec la tradition judicieuse pratiquée par les pieux prédécesseurs en matière d’exégèse, d’interprétation, de classification et de déduction.

Il a rappelé, par la suite, que la Oumma est restée, des siècles durant, attachée en ce qui concerne sa référence intellectuelle, à des fondements scientifiques constants, tels qu’explicités et tirés des textes univoques de la révélation divine par l’un des grands disciples de l’Imam Malik, en l’occurrence Al Imam Mohamed Ben Idriss Achafii, relevant que ces fondements ont formé la première constitution islamique pour la compréhension du Saint Coran et de la Sunna, en ce sens que ces fondements sont bâtis sur l’analyse complète des versets univoques, des textes de la sunna, des règles de la langue arabe et des démarches d’induction, en prenant en compte des enseignements établis par les grands érudits parmi les ancêtres.

Le conférencier a fait observer, à ce propos, que ces fondements dédiés à la compréhension du Livre d’Allah et de la sunna n’ont nullement été contestés par qui que ce soit durant la période des Gens de la Sunna et du Consensus (Ahl As-Sunna oua Al Jama’a).

Ces fondements constituaient en revanche le point de rupture avec les autres groupes et communautés ayant adopté des fondements différents, et dont la raison d’être principale fut leur déviation par rapport aux fondements doctrinaux, a-t-il expliqué, notant que cette déviation s’est répercutée en conséquence sur leurs instruments méthodologiques de raisonnement et de déduction.

Il a indiqué, en outre, que ces fondements légitimes qui sont unanimement admis et auxquels l’on se réfère en cas de divergences sont au nombre de quatre : Le Coran, la Sunna, le consensus, et l’analogie, affirmant que la Oumma a gardé en profonde vénération la période des prédécesseurs à tel point qu’elle a fait des concepts hérités de cette période, au demeurant valables pour leur époque, une sorte de chaînes qui limitent l’étendue de sa compréhension du Livre d’Allah et de la Sunna du Prophète qui sont, eux, valables en tout temps et en tout lieu.

M. Al-Ajmi s’est interrogé dans ce sens si toute interprétation ou exégèse attribuées à cette époque vertueuse devait avoir force de loi en matière de religion. Autrement dit, tout savant ayant perfectionné ses outils d’interprétation en étant bien au fait de la réalité de son époque et de son pays, doit-il se conformer à l’interprétation des ancêtres qui est née d’une réalité et de données différentes, ou devra-t-il user de ses outils d’interprétation pour déduire des jugements à la faveur de sa connaissance de la réalité qui l’entoure ? Le conférencier a précisé, par ailleurs, que l’exégèse s’appuie sur trois piliers, en l’occurrence la compréhension du texte religieux, la connaissance de la réalité et une mise en application du texte religieux, attirant l’attention sur l’absence du deuxième et du troisième piliers chez ceux qui limitent la compréhension du texte à l’interprétation faite par les prédécesseurs.

Il a fait savoir qu’à travers la méditation sur la question de la contestation dans l’esprit des pieux ancêtres, l’individu se trouve face à un slogan renfermant à la fois la pensée religieuse et la finalité politique, notant qu’au lieu que l’appartenance aux ancêtres soit un cadre global de la nation, dans ses différents écoles et courants, l’on constate aujourd’hui qu’il ne s’agit que d’une faction ne représentant qu’une petite minorité de la Oumma qui veut encadrer toute la nation, selon sa compréhension étroite des connaissances de cette époque, au point que cela est devenu une arme de différenciation et de division brandie devant les courants de la Oumma, ses écoles et ses tariqas, bâtis par les Imams érudits et perpétués par les successeurs.

Le professeur a également mis l’accent sur les grandes constantes, la Doctrine Ash’aari, la jurisprudence Malékite et la méthode de l’imam Junaid, qui se dressent face aux idées extrémistes qui altèrent la réalité tolérante de la Chariaa, relevant que l’extrémisme et le terrorisme sont le fruit du fanatisme.

Il a, en outre, relevé la place de choix occupée par les ancêtres de la Oumma et leurs grandes vertus et juridictions régies par la compréhension du Saint Coran et de la Sunna, avant d’aborder la contestation dans l’esprit des pieux ancêtres, répartie en plusieurs axes : le premier consiste à se référer au savoir acquis par les compagnons du Prophète, pour ce qui est des questions religieuses et 

pratiques.

Le deuxième volet porte sur la référence à la compréhension authentique des ancêtres, à travers celle des Califes, et le recours à la Sunna, en s’interrogeant que si les grands imams s’accordent sur une telle question, pourrait-on la considérer ou pas comme argument dans la religion qu’on ne pourrait pas contredire, avant de s’arrêter sur le constat que la compréhension des ancêtres n’est pas un argument légal, par référence au verset coranique, thème de la causerie.

Pour ce qui est du troisième volet, il porte sur le Hadith rapporté par le Compagnon Mouâd, quand le Prophète l’a envoyé en mission au Yémen et lui a demandé comment il allait statuer dans les différends, ce dernier a répondu par le Coran, par la sunna, ou par mes propres efforts, Qiyas.

Quant au quatrième volet, il porte sur le Consensus qui permet aux compagnons d’avoir des points de vue divergents les uns des autres, le cinquième sur l’absence de preuve d’infaillibilité, et le sixième sur les ancêtres de la Oumma, compagnons et autres.

Concernant le 7e volet, le conférencier a indiqué que les ancêtres n’avaient pas incité les gens à suivre leurs concepts, alors que le 8e relatif au répertoire de la contradiction, stipule que les divergences entre les compagnons étaient connues et courantes et qu’ils n’attribuaient en aucun cas leur juridiction à Dieu ou au Prophète, paix et salut soient sur lui.

Le conférencier a conclu qu’après ces réponses et preuves qui conduisent au choix de la réponse judicieuse en ce qui concerne la question de la contestation dans l’esprit des ancêtres, il s’avère que l’affirmation la plus probable est que la compréhension des pieux prédécesseurs ne saurait avoir force de loi en matière de religion, notant que ce constat est partagé par la majeure partie des oulémas et partant personne ne peut se distinguer parmi la Oumma et ses oulémas par un quelconque alibi, idée, habit ou concept sous des prétextes infondés ou en apportant des preuves inacceptables.

À l’issue de cette causerie, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a été salué par Cheikh Ibrahim Saleh Al-Hussaini, président de l’instance de la Fatwa et du Conseil islamique du Nigéria, Othmane Ben Mohamed Battikh, mufti de la République tunisienne, Mohamed Mansour Sy, l’un des oulémas du Sénégal, Rafik Moukhametchine, recteur de l’Université islamique russe, Najib Abdelouahab Al-Fili, de l’université des Émirats, Amine-eddin Mohamed, président du Conseil islamique du Mozambique, et Cheikh Omar Massoud Mohamed Massoud, doyen de la faculté des affaires administratives de l’Université internationale d’Afrique au Soudan.

Le Souverain a été également salué par Benyamin Erol, membre du conseil supérieur des affaires religieuses en Turquie, Zoltan Sulok, président de l’instance des Musulmans en Hongrie, Muhammad Bashar Arafat, professeur et président du conseil d’échange et de coopération civilisationnelle dans l’État de Virginie (USA), le professeur Jimo Ahmed Rijima, mufti de la capitale du Monténégro, le professeur Mohamed Khater Issa, président de la section de la fondation Mohammed VI des oulémas au Tchad et le professeur Nzibou Youssef Abdourrahmane, président du conseil supérieur des musulmans du Kenya. 

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