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Le tour des dossiers chauds de l’Education nationale

Le tour des dossiers chauds de l’Education nationale

La réunion qui devait se tenir aujourd’hui entre le ministre de l’Education nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Saïd Amzazi, et les représentants des centrales syndicales les plus représentatives du secteur a été ajournée au 25 février prochain.

Un report qui n’a pas été du goût des deux syndicats nationaux de l’enseignement affiliés à la CDT et à la FDT et de la Fédération nationale de l’enseignement, tendance démocratique (FNE) qui n’ont pas tardé à réagir via un communiqué commun où ils ont exprimé un grand mécontentement face à ce deuxième report, après celui de décembre dernier, accusant le département de tutelle d’attiser ainsi des tensions déjà assez vives.

Tout en appelant le ministre à plus de sérieux et d’engagement dans le traitement de leurs dossiers revendicatifs, les syndicats ont réitéré leur appel à l’ensemble de leurs adhérents d’investir en force les rues de Rabat à l’occasion de la grève nationale programmée pour ce mercredi 20 février.

Au cours d’une récente rencontre avec Saïd Amzazi, «Le Matin» s’était enquis des dossiers chauds qui attendent sur la table du ministre. «Chaque catégorie professionnelle de ce secteur a un dossier revendicatif. C’est une des difficultés qui se dressent aujourd’hui devant les réformes que nous essayons de déployer», avait déploré le ministre.

Dans la liste ces dossiers épineux figure celui des enseignants de l’échelle 7, 8 et 9. «Aujourd’hui, nous avons une population d’enseignants très hétérogène, chacun ayant été recruté selon un mode différent. L’objectif pour nous est de pouvoir permettre à cette catégorie d’arriver à l’échelle 11 de façon à avoir au final une retraire confortable», a-t-il expliqué. Et d’ajouter : «il s’agit d’un dossier épineux qui est posé sur notre table et nous avons affiché notre volonté de le résoudre. Mais cela ne dépend pas que de nous, mais également du ministère des Finances, du ministère de la fonction publique et de la volonté du chef du gouvernement».

L’autre dossier évoqué par le ministre est celui de la promotion par le diplôme. «Depuis 2015, sur décision du gouvernement précédent, cette mesure n’existe plus. Mais il y a toujours des enseignants qui demandent la promotion par le diplôme. En plus, la majorité d’entre eux sont dans le primaire et veulent accéder aux collèges et aux lycées grâce à cette promotion. Mais le problème qui se pose réside dans la grosse demande qu’il y a dans le primaire. Par contre, ce qu’on peut faire, c’est leur permettre d’évoluer dans leur carrière au sein de ce cycle».  En effet, explique le ministre, ces enseignants sont bloqués au niveau de l’échelle 11. «Si on arrive à débloquer cette situation pour leur permettre à accéder au niveau hors échelle, je pense que le problème sera réglé. Mais c’est aussi une décision où intervient également les deux ministères sus-cités».

Les cadres pédagogiques des académies, plus connus sous le qualificatif de ‘’contractuels’’, font partie des dossiers qui ont fait couler beaucoup d’encre. A ce sujet, M. Amzazi a tenu à souligner qu’à ce niveau, les choses sont très claires : ces cadres relèvent des académies qui sont des établissements publics ayant toute la latitude et l’autorité de recruter leur personnel enseignant et administratif dans le cadre de leur statut. «Nous avons établi un statut du personnel des académies qui octroie à cette catégorie tous les avantages octroyés aux autres cadres et enseignants. Le jour où postulants ont passé le concours, ils ont signé un engagement où ils reconnaissent la tutelle académique et ils ne pas peuvent plus revenir en arrière», a affirmé le responsable.

«Aujourd’hui, il n’est absolument pas question de les remettre dans la fonction publique que nous essayons de désengorger du fonctionnariat», insiste-il. «Ils profitent du fait qu’ils constituent une masse pour mettre la pression sur nous» a-t-il déploré avant de rappeler que c’était une décision du précédent gouvernement «que nous avons adopté puisque c’est la décision la plus sage pour l’avenir du secteur».

L’autre front est celui relatif aux revendications des inspecteurs qui sont recrutés au niveau des académies, qui assurent des missions d’inspection au niveau des lycées des différentes directions provinciales, et demandent de changer la tutelle. «Les inspecteurs ne veulent plus dépendre de des académies au niveau régional mais de l’inspection centrale du ministère», précise le ministre. Mais, «dans le cadre de la déconcentration et en tant que pouvoir central, le ministère, est en train de se désengager de tout pour se consacrer à la stratégie et la politique. De ce fait, toute la mission pédagogique revient aux académies».

Les directeurs des établissements d’enseignement ont aussi ne sont pas en reste. Ils veulent conserver leurs statuts de directeurs après l’expiration de leur mandat. «Un directeur est à la base un enseignant qui a postulé pour occuper ce poste. Alors une fois son mandat terminé, il doit reprendre sa fonction et son statut d’origine, celui d’enseignant», fait savoir M. Amzazi. Pour remédier à cet état de fait, un décret a été élaboré pour permettre aux intéressés de pouvoir accéder à la fonction et au statut de directeur après une année de formation. Les anciens directeurs, eux, doivent valider un programme de formation de quelques modules pour conserver leur statut. Une solution qu’ilz rejettent, préférant un passage automatique et inconditionnel.

Les docteurs de l’éducation nationale ont aussi leur doléance : ils réclament des postes de professeurs assistants dans l’éducation nationale. «C’est une aberration !», s’indigne le ministre. «Il s’agit pour nous d’un corps important : ce sont les coordonnateurs pédagogiques des différentes disciplines. Ils veulent devenir des professeurs assistants pour quitter l’éducation nationale et pouvoir accéder à l’enseignement supérieur. Ce sera pour le cycle fondamental une grande perte», regrette le ministre. «Nous sommes en train de réfléchir sur les moyens d’améliorer leur situation et de les rendre plus acteurs de la question pédagogique au niveau des lycées et collèges», a-t-il informé.

«Nous avons un chantier de réformes extraordinaire, très riche et très intéressant qui va permettre un sursaut de notre système d’éducation et de formation. Mais pour pouvoir le réussir, il faut absolument que l’acteur principal de ce système, qui est l’enseignant, puisse s’impliquer et se mobiliser. Aujourd’hui, c’est un enseignant que nous ne pouvons que saluer pour ses efforts considérables», a-t-il conclu.

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