Les huit candidats à la tête de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) passent à partir de mercredi leur grand oral devant les 164 membres de l'institution, attaquée par Washington et confrontée à d'énormes défis en pleine crise économique mondiale.
Les prétendants, parmi lesquels la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala et le Britannique Liam Fox, disposeront ensuite de quelques semaines -jusqu'au 7 septembre- pour courtiser les capitales, avant que les Etats ne trouvent un consensus pour désigner le successeur du Brésilien Roberto Azevedo.
Au cours des trois prochains jours, chacun des huit prétendants, trois Africains, deux Asiatiques, deux Européens et un Latino-américain, va exposer sa candidature devant les pays membres au cours d'une réunion privée à Genève.
En plein marasme économique mondial causé par la pandémie de Covid-19, plusieurs chantiers de taille attendent le futur patron de l'OMC : préparer la conférence ministérielle qui devrait avoir lieu en 2021, donner un coup de fouet aux négociations qui piétinent et dénouer les conflits opposant l'organisation aux Etats-Unis.
Washington a menacé de quitter l'OMC, dont il réclame la refonte, et paralyse depuis décembre le tribunal d'appel de l'organe de règlement des différends (ORD) de l'OMC.
C'est dans ce contexte que Roberto Azevedo a annoncé à la surprise générale mi-mai qu'il quitterait ses fonctions fin août, un an avant la fin de son mandat, pour «raisons familiales».
Après son départ, un des directeurs adjoints de l'OMC dirigera l'organisation en attendant que le successeur du Brésilien soit désigné.
A compter du 8 septembre, les candidats seront éliminés au fur et à mesure selon un mécanisme consensuel qui peut durer environ deux mois.
L'Afrique n'ayant jamais eu de représentant à la tête de l'OMC, le continent espère avoir ses chances mais il n'existe pas de règles sur la nationalité du chef de l'organisation.
Et le continent part divisé, avec trois candidats: l'ancienne ministre des Finances et des Affaires étrangères du Nigeria, Ngozi Okonjo-Iweala, l'Egyptien Hamid Mamdouh, ancien haut fonctionnaire de l'OMC, et l'ancienne ministre kényane des Sports Amina Mohamed, qui a présidé les trois organes les plus importants de l'OMC par le passé.
Cinq autres candidats sont en lice: la ministre du Commerce de Corée du Sud Yoo Myung-hee, l'ancien ministre britannique du Commerce international Liam Fox, l'ancien ministre saoudien de l'Economie, Mohammed Al-Tuwaijri, l'ancien chef de la diplomatie moldave Tudor Ulianovschi, et Jesus Seade Kuri, ancien directeur général adjoint de l'OMC.