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Très difficile, la situation des personnes bloquées à l’extérieur de leurs pays de résidence suite à la fermeture des frontières à cause de la pandémie Covid 19 fait couler beaucoup d’encre. Particulièrement celle de centaines de belgo-marocains dont les histoires sont aussi pénibles les unes que les autres, et qui se sentent délaissés par les autorités de leurs deux pays.
Faisant de leur plateforme internet (Belgo-Marocains bloqués au Maroc/Coronavirus) un outil collectif pour exposer leur souffrance et faire entendre leur voix, ils ne ménagent aucun effort pour braquer les projecteurs sur leur situation difficile. Partages d’informations et de conseils, tapage médiatique, envois de courriels à plusieurs responsables belges et marocains. Pour eux, toutes les pistes sont bonnes pour trouver une issue à leur peine. «Mettre sur pied urgemment des vols humanitaires dans les cinq jours et trouver une solution pour tous pour le 24 avril au plus tard...», viennent-ils de demander, dans un courriel, à Philippe Goffin, ministre belge des Affaires étrangères, lui rappelant qu’ils ont depuis une semaine reçu ses explications, tant par courriels que via les médias et le Parlement. Dans sa lettre, le responsable notait que "c’est le Maroc qui procède au blocage" et qu'il serait "prêt à rapatrier nos ressortissants sans distinction d’origine, à partir du moment où le Maroc marque son accord".
D’après nos informations, le Maroc n’est pas contre le rapatriement des binationaux, vu qu’il ne procède pas en deux poids deux mesures. Ce sont les ambassades et les consulats des pays des citoyens à rapatriés qui se chargent des opérations de rapatriement. D’autres citoyens, notamment français, espagnols et canadiens, y compris des binationaux, ont bel et bien été rapatriés sans problèmes avant la fermeture totale des frontières.
Les circonstances sont certes très difficiles pour les personnes bloqués loin de chez elles et qui souffrent doublement, mais le monde entier est en situation de crise, voire de guerre. Le Covid 19 est extrêmement dangereux et en cas de force majeure, les difficultés sont hors normes, les priorités changent et sont choisies en fonction des mesures de sécurité, dont dépendent la vie de plusieurs milliers de personnes.
Pour rappel, plus de 16.800 Marocains sont actuellement bloqués dans des pays étrangers en raison de la fermeture des frontières et la suspension des liaisons aériennes. Ce sont la France (plus de 4.400), la Turquie (plus de 1.800), l'Espagne (1.400), la Belgique (800) et les Emirats Arabes Unis (plus de 700) qui comptent le plus de Marocains dans cette situation. Près de 2.600 d’entre eux ont affiché leurs difficultés financières, et sont donc pris en charge par les services marocains des Affaires étrangères en termes d’hébergement, de nourriture, de médicaments et de soutien psychologique.
Décidément, en ces temps difficiles de pandémie, les choix deviennent inexistants et la patience peut s’avérer salutaire. Mais bon, «c’est plus facile à dire qu’à faire», dirait l’autre.
