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Le CNDH dévoile les grandes lignes de son rapport sur les « manifestations d’Al Hoceima »

Le très attendu rapport du Conseil national des droits de l’homme(CNDH) sur les « les manifestations » d’Al Hoceima vient d’être rendu public. Adopté lors de la dernière assemblée générale du conseil, le document de 400 pages (le Matin détient copie d’un résumé synthétique de 60 pages) est le fruit d’un travail « pénible» qui a duré plusieurs mois. Et le mot « pénible » est un euphémisme, tient à préciser la présidente du CNDH. Amina Bouayache, qui était accompagné du SG du Conseil, a exposé en effet devant quelques journalistes dimanche dans l’après-midi les principales conclusions de ce rapport. « c’est le résultat de plusieurs mois d’investigations, de collectes d’informations, de recoupement de témoignages, d’analyses de rapports et de visites des familles et des détenus… notre objectif est de présenter de manière transparente et objective le déroulement chronologiques des faits», souligne-t-elle ajoutant qu’il s’agit d’un descriptif des événements sans partis pris ni prises de positions mais à travers une approche droits de l’hommiste basée sur les normes reconnues sur le plan international. A cet égard, le choix des termes utilisés est d’une importance primordiale. A commencer par l’intitulé du rapport. S’agit-il de « événement », de « Hirak du Rif» ou de « manifestations ». Pour le CNDH, le terme idoine est « Manifestations ». Car, « Hirak » comporte une connotation idéologique malvenue, ajoutez à cela que les faits ont eu lieu uniquement à Al Hoceima qui est une partie du Rif. Donc parler de « Hirak du Rif » est exagéré, selon le Conseil.

Chronologiquement, le rapport distingue entre trois phases des « Manifestations » : la première a été marquée par des manifestations pacifiques, la deuxième étapes a été émaillée d’actes de violences (jets de pierres contre les forces de l’ordre, en réaction aux dispersions des attroupements..). La troisième phase a été marquée des violences graves et par des affrontements avec les forces de l’ordre.

Le rapport revient également sur l’arrestation de Nasser Zefzafi. Là, la conclusion du CNDH ne souffre pas la moindre ambigüité : M. Zefzafi s’est mis dans son tort en faisant irruption dans la mosquée en plein rituel de la prière. « Nous avons considéré au sein du CNDH que cet acte est une atteinte à la liberté de culte et de croyance. S’il avait critiqué l’Imam en dehors de la mosquée, on aurait considéré cela comme l’expression d’une opinion et don comme un droit. Mais le fait est qu’il est entrée dans lieu de culte et tout le monde sait que les lieux de culte partout dans le monde ont un statut particulier et qu’ils doivent être protégés par les pouvoirs publics, ce faisant il a attenté aux droits des autres ».

S’agissant des allégations de tortures que certains détenus mettent en avant, le CNDH affirme dans son rapport qu’il a tenu à vérifier chaque cas, en se rendant sur les lieux de détention et en faisant examiner les détenus par des médecins légistes ou en encore en menant ses propres investigations. Le conseil affirme aussi qu’il a visité les lieux de détentions pour vérifier leur conformité aux normes en vigueur sur le plan international. Les conclusions, estime Mme Bouayach, sont claires et sans équivoques : Il n’y a pas eu d’actes de tortures et les conditions de détentions sont normales et s’alignent sur les normes internationales. Les cas de violences constatées sont consécutifs au fait que les détenus ont fait de la résistance au moment de leur arrestation ».

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