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Alternative forcée à la fermeture de tous les établissements scolaires nationaux dans le cadre de la lutte contre la propagation du Covid 19, l’enseignement à distance a suscité beaucoup d’enthousiasme à son lancement (www.lematin.ma). Le pays est en crise sanitaire exceptionnelle et toutes les forces vives devraient contribuer à trouver des solutions à cette situation inédite. Chaines de télévision dédiées, plateformes internet et groupes WhatsApp ont rapidement été lancées à cet effet. Responsables, corps enseignant, parents d’élèves et élèves se sont mobilisés pour réussir les cours à distance et ce afin d’assurer la continuité de l’enseignement et la perte de temps pour les élèves.
Si pour certains élèves les cours à distance se déroulent plus ou moins bien, notamment ceux des établissements scolaires privés, pour d’autres, ils sont un peu plus compliqués. Premier obstacle : le non accès de tous les élèves à Internet. En effet, plusieurs parents d’élèves ont fait savoir qu’ils ne peuvent pas, faute de moyens, assurer la connectivité à leurs enfants. Selon une enseignante dans un lycée public casablancais, plusieurs de ses élèves ont été incapables de suivre les cours qu’elle leur prodigue via whatsApp. N’était-ce pas juste un prétexte de leur part pour échapper aux cours ? «Absolument pas», affirme l’enseignante qui explique que ces élèves sont parmi les plus studieux de sa classe et qu’elle connait très bien leur grande implication. «C’est dommage. Je trouve qu’ils sont lésés par ce système. J’aurais aimé que les sociétés de télécommunication leur fassent un geste, mais bon…», regrette-t-elle.
Autre obstacle, l’inexpérience des intervenants de ce nouveau système, aussi bien les enseignants que les élèves. «La plupart des enseignants ne sont pas formés, ni préparés pour ce genre de cours. Aussi bizarre soit-il, y’en a qui ne savent même pas manipuler un ordinateur ou une tablette. D’autres trouvent beaucoup de difficultés à enregistrer des cours en vidéo ou à bien maîtriser des cours sur wattsApp. Mais nous faisons de notre mieux pour aider les élèves et traverser cette crise inédite», témoigne une autre enseignante.
De leur côté, certains élèves n’arrivent pas à bien se concentrer pendant ce genre de cours, vu que le contrôle est presque impossible et que certains élèves ont pris cet arrêt forcé provisoire pour des vacances. D’autres prennent les choses à la légère, ne respectent pas les horaires des séances et trouvent un malin plaisir à déranger leurs camarades et le cours normal des séances. «C’est difficile d’imposer le respect et de capter à cent pour cent l’attention des élèves, qui est déjà difficile à saisir même dans les classes de cours normaux», admet notre enseignante, mais qui reconnait aussi que certains enseignants je-m’en-foutistes ou qui estiment que leurs «sacrifices» ne sont pas reconnus à leur juste valeur, refusent de fournir plus d’efforts pour mieux s’impliquer dans ce nouveau système de cours.
L’implication des parents des élèves n’est pas en reste pour réussir les cours à distance. En plus de leurs efforts financiers pour assurer les moyens à leurs enfants (ordinateurs, tablettes, téléphones et connexion internet), les parents sont priés de surtout les contrôler à la maison et de les pousser à se surpasser pour réussir cette expérience inédite.
Comme tous les autres secteurs vitaux en ce temps de pandémie Covid 19, comme la santé, la sécurité, le transport de marchandise, le commerce…, l’enseignement est aussi fondamental.
Preuve en est, le ministère de l'Education nationale, de la Formation professionnelle, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a même décidé d’annuler les vacances scolaires de printemps et de poursuivre les cours à distance pour l’ensemble des cycles.
Responsables, corps enseignants, parents d’élèves et élèves sont donc priés de s’impliquer davantage pour réussir cette expérience.
