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La course pour l’obtention du vaccin candidat contre le COVID 19

La course pour l’obtention du vaccin candidat contre le COVID 19

Thami EL OUAZZANI

A lire les articles, dont le nombre va en crescendo, sur l’obtention du vaccin candidat contre le COVID 19, je me suis rendu compte que l’enjeu est de taille et qu’il faut réagir et surtout éviter de se cloitre dans un mutisme non justifié. Mon devoir de citoyen m’accule à réagir, pour s’informer, poser des questions et mieux comprendre et ce, en l’absence de données publiques sur les actions que prévoient les pouvoirs publics pour s’acquérir du vaccin candidat contre le COVID 19, une fois disponible.  

De mes récentes lectures sur la question, j’en ai déduit à s’y méprendre que le nombre de transactions de vaccins contre le coronavirus se multiplient de jour au lendemain, qu’il s’agisse des engagements d’achat de doses, des accords de licence de production ou d’acquisition de participations directes.

Certains pays annoncent ouvertement les transactions abouties et celles en cours ou prévues alors que d’autres s’activent secrètement.

La ruée vers le vaccin s’est particulièrement accélérée à partir de la dernière semaine de juillet avec l’annonce par le Royaume-Uni de sa signature d’un contrat avec Pfizer Inc et BioNtech pour l’obtention de 30 millions de doses et avec le groupe français Valneva pour l’acquisition de 60 millions de doses et ce, outre deux contrats pour deux autres types de vaccins, soit un total de 230 millions de doses. Il en est de même pour les États-Unis qui ont dévoilé un accord avec la société pharmaceutique AstraZeneca portant sur un montant de $1,2 milliard pour s’assurer 300 millions de doses. La même société a signé le 15 juin avec un ensemble de pays européens (France, Allemagne, Italie et Pays-Bas) un contrat pour mettre à leur disposition 400 millions de doses. Plus récemment, soit le vendredi 31 juillet, le Japon a fait savoir qu’il a conclu un accord avec Pfizer Inc et BioNtech pour l’obtention de 120 millions de dose.  De son côté, la Commission européenne a annoncé avoir réservé au nom des 27 Etats membres 300 millions de doses en préparation par le groupe Sanofi et que des discussions intensives se poursuivent avec d'autres fabricants de vaccins.

A cette liste, je suppose qu’une multitude d’ententes concernant d’autres vaccins candidats en cours de développement, vraisemblablement moins médiatisées, s’y ajoutent.

Dans ce cadre, où en sommes-nous, que prévoyons-nous, « l’avenir appartient à ceux qui savent anticiper ». Certes, la contrainte financière limite peut-être la marge de manouvre des décideurs politiques et décourage certainement les acteurs économiques et ce, pour ne me limiter qu’à ce facteur. Cela étant, la problématique ne devrait pas être occultée, elle mériterait d’être posée sur la table et avec acuité et en discuter les tenants et les aboutissants en associant un grand nombre de parties prenantes. Mettre en place, par exemple, un Comité mais cette fois-ci restreint, à l’instar du Comité de veille interministériel qui pourrait être élargi notamment aux représentants des parlementaires, des chercheurs scientifiques et des sociétés pharmaceutiques.

Encore une fois, je ne suis pas un spécialiste en la matière mais le sens commun me pousse à se demander si nous devrions compter aveuglement sur les programmes de CEPI « Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies », GAVI « Alliance Globale pour les Vaccins et l’Immunisation » et COVAX dont l’objectif « est d’accélérer le développement et la fabrication des vaccins COVID-19 et de garantir un accès juste et équitable pour tous les pays du monde ».

Devrions-nous, nous contenter de l’assertion recensée par les organisations internationales selon laquelle « personne n’est en sécurité, à moins que tout le monde ne soit en sécurité » ou encore de la déclaration du SG de l’ONU Antonio Guterres lors du Sommet mondial sur les vaccins, le 4 juin que « tout futur vaccin contre le COVID-19 devrait être accessible à tous et considéré comme bien public mondial ».

N’étant que profane en la matière, je ne suis pas en mesure d’y répondre à cette question. Néanmoins, le pragmatisme dicte que les pays riches ne partageront les vaccins avec les pays pauvres que lorsqu’ils n’en ont plus besoin. Cela étant, j’estime que le multilatéralisme et la coopération internationale sont les voies les plus indiquées pour endiguer cette pandémie. D’ailleurs, notre pays a toujours accordé une grande importance à la coopération bilatérale, régionale et internationale.  Devrions-nous, à cet égard, s’orienter vers les pays amis et alliés et nous s’inspirer de l’action initiée par philippines en fin juillet, au titre de laquelle ce pays a demandé à la Chine de l’aide pour obtenir l’accès à un vaccin contre le coronavirus, une fois disponible.

A ce jour, notre pays a bien géré cette situation exceptionnelle d’une manière exemplaire, sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Que Dieu L’assiste. Le Maroc a ainsi lancé plusieurs initiative, il s'agit notamment de la mise en place d’un Comité technique et scientifique consultatif, déploiement d’un Fonds spécial pour la gestion de la pandémie piloté par un Comité de veille interministériel, de la création dernièrement, d’un Fonds d’investissement stratégique d’un montant équivalent de 11% du PIB, de la généralisation de la protection sociale à tous les marocains au cours des cinq prochaines années, des campagnes de sensibilisation pour le respect des gestes barrières, de la distanciation sociale, d’hygiène et de port du masque, du confinement précoce et fermeture des frontières au temps opportun, etc.

En revanche, il y a un manque d’informations sur la stratégie au regard de l’acquisition du vaccin. D’ailleurs en début de juin et en dépit de la participation du Maroc au Sommet Mondial sur la Vaccination, aucune information détaillée n’en est suivie à l’exception d’un bref communiqué de presse.

Il me semble que cette question relative à l’approvisionnement d’un vaccin candidat constitue la pièce manquante au puzzle de la stratégie des pouvoirs publics pour faire face à cette pandémie. Peut-être, une telle stratégie existe bel et bien mais malheureusement sa communication en fait défaut. Il est temps de se rattraper dans ce contexte marqué par l’anxiété liée au nombre élevé des cas enregistrés au Maroc ces derniers jours. Il va sans dire que la population est dans le grand besoin de se rassener contre l’inquiétude.

Enfin, cet article aurait atteint son objectif si des plumes s’activent pour me corriger, m’informer et me compléter.

Ainsi, Mesdames et Messieurs, je vous saurais gré de bien vouloir donner libre cours à vos plumes !!!!!

Je ne peux conclure sans avoir une pensée à celles et ceux qui sont sur le front qui risquent leur vie jour et nuit pour nous tous, petits et grands, femmes et hommes. Pour notre part, nous citoyens, nous devons se montrer responsables et être imprégnés de notre devoir civique que requiert la lutte contre à cette pandémie.

 

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