Menu
Search
Dimanche 19 Janvier 2025
S'abonner
close
Dimanche 19 Janvier 2025
Menu
Search

Face à la crise, les producteurs de volailles lancent un appel de détresse

La filière de la volaille marocaine est en crise. La baisse des prix du poulet qui s’est amorcée depuis 2017 a coûté aux éleveurs des pertes colossales. Acculés, ces derniers ont décidé de lancer un appel de détresse.

Face à la crise, les producteurs de volailles lancent un appel de détresse

Les éleveurs de volailles sont aux abois. La crise qui sévit dans le secteur depuis 2017 leur a coûté des pertes colossales et a porté un coup dur à la production nationale. Et la situation ne semble pas prêt de s’arranger comme le confirme l’Association nationale des producteurs des viandes de volailles (APV). Celle-ci vient de signaler via un communiqué la profonde détresse de ses membres face à une crise qui risque d’entraîner l’effondrement total du secteur et la perte de nombreux emplois.

«La crise suffocante que connaissent les éleveurs de volailles pour la quatrième année consécutive leur a causé une perte importante et quasi-totale de leurs capitaux, comme elle a aggravé leur niveau d’endettement envers les fournisseurs et les banques», s’alarme l’APV. Elle rappelle que, exception faite de courtes périodes, les prix de la volaille n'ont généralement pas dépassé durant ces dernières années la moyenne de 12 dirhams le kilo vivant, allant jusqu’à atteindre aujourd’hui un niveau des plus bas avec moins de 9 DH le kilo.

«Ce niveau de prix ne couvre même pas le coût de production qui a varié au cours de la même période entre 11,50 et 12,50 dirhams le kilo», a-t-on déploré.

La dinde, qui représente 15% de la production nationale de viande blanche, n’a pas non plus échappé à la crise des prix bas qui font perdre aux producteurs plus de 3 dirhams par kilo en raison de la forte augmentation de la production (plus de 20%) entre 2018 et 2019. Les difficultés des éleveurs de dindes sont aggravées par les retards de paiement et les problèmes de recouvrement des dettes auprès des abattoirs industriels.

Pour ne rien arranger, une contraction notable de la demande a été enregistrée durant l’année écoulée, principalement liée au pouvoir d'achat des consommateurs, «mais aussi aux informations relayées par les médias et les réseaux sociaux mettant en cause la qualité des produits avicoles», dénonce l’APV.

L’Association a lancé un appel aux différentes parties prenantes les invitant à assumer leurs responsabilités dans cette crise, à commencer par les incubateurs de volaille qu’elle rend responsables de la surproduction de poussins qui entraine un dérèglement de l'offre par rapport à la demande. Mais aussi l’Office national de la sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), en charge de contrôler la production ainsi que la vente de poussins aux seuls éleveurs autorisés à exercer ce type d’activités.

L’APV a également sollicité le soutien des différents services administratifs et des opérateurs économiques pour sortir le secteur de ce marasme dans lequel l’a plongé la crise et qui menace non seulement le consommateur marocain mais aussi pas moins de 500.000 emplois que le secteur assure en grande partie dans le monde rural.

Lisez nos e-Papers