Les comportements socio-économiques et préventifs des ménages face à la pandémie du nouveau coronavirus (covid-19) engagent plusieurs réflexions. Une catégorie des épargnants voient en cette crise un terrain propice aux bonnes affaires et aux investissements. D'autres privilégient la précaution.
En fonction de la situation financière et des objectifs patrimoniaux de chacun, la question d’investir ou de mettre son argent à l’abri s’impose au moment de placer ses économies.
Pour les professionnels de la gestion du patrimoine, l’épargne de précaution est une décision sage. Compte tenu du contexte de crise actuelle où les risques subsistent toujours, ils incitent les ménages à placer leur argent avec beaucoup de prudence.
L’épargne de précaution, que les professionnels conseillent d’utiliser en cas de force majeure, peut être placée ou simplement préservée sur un compte bancaire, pour être ensuite orientée vers une épargne financière pour mieux valoriser, voire protéger son capital.
Il s’agit notamment de fructifier son épargne auprès de compagnies d'assurances, de caisses de retraite ou encore de banques qui proposent plusieurs produits dont l’assurance-vie, les dépôts à terme et les comptes sur carnets.
Cette catégorie de produits d’épargne est réputée pour sa sécurité, selon les spécialistes de l’épargne, qui expliquent que les fonds déposés auprès de ces organismes, sont adossés à des mécanismes de protection qui garantissent ces produits en cas de crise financière ou de faillite.
Parmi les acteurs structurellement épargnants au Maroc, les sociétés de gestion des Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières (OPCVM) qui continuent d’avoir la cote auprès des épargnants, malgré la crise. Ces actifs générateurs de revenus réguliers, qui regroupent des titres diversifiés permettant une meilleure gestion de risque, ont démontré leur résilience avec un encours sous gestion avoisinant les 500 milliards de dirhams (MMDH) à fin juin 2020.
A contrario, le placement de l’épargne signifie une perte d'argent et s’avère être moins rémunérateur pour certains, qui préfèrent largement miser sur des investissements plus rentables, quitte à prendre des risques.
En effet, en réponse au ralentissement de la croissance économique, les banques centrales à travers le monde, ont mis en œuvre des politiques monétaires très accommodantes, en faveur de la baisse des taux, notamment Bank Al-Maghrib (BAM) qui a décidé d’abaisser son taux directeur en le ramenant à 1,5%.
Une baisse qui agit indéniablement sur le rendement et la rémunération des différents produits d’épargne, et par la force des choses sur les taux servis aux épargnants, puisque le taux directeur conditionne l’évolution du coût de l’argent.
Cette diminution devrait profiter, dans une autre mesure, à l’économie réelle en facilitant l’accès aux crédits, grâce à la baisse des taux d’intérêts desservis par les banques commerciales, qui se refinancent à moindre coût auprès de la Banque centrale.
Elle permettrait également un ajustement à la hausse de la demande sur les biens de consommation et d’équipement en cette période de crise. Une bonne nouvelle pour les futurs investisseurs qui souhaitent recourir à la dette pour s’enrichir et se constituer un capital, ou investir leurs fonds propres dans des projets rentables, aux dépens de placer leurs épargnes.