Le Bureau du Conseil de la Fifa a maintenu, jeudi soir, la souplesse introduite fin août pour la mise à disposition des joueurs internationaux en vue des rassemblements d'octobre, un compromis lié au contexte sanitaire.
Alors que les clubs sont d'ordinaire obligés de laisser leurs joueurs rejoindre leurs sélections lors des périodes internationales régies par la Fifa, ils pourront, comme en septembre, tenir compte des mesures de quarantaine ou des restrictions de déplacement liées à la pandémie du coronavirus. Car le Covid-19 a exacerbé les tensions habituelles autour des trêves internationales: non seulement le calendrier s'en trouve densifié mais, outre les risques ordinaires de blessures, les joueurs peuvent tomber malades ou devoir s'isoler.
Les clubs pourront donc les conserver si « une quarantaine d'au moins cinq jours est obligatoire à compter de l'arrivée » sur le lieu « où est censé se disputer le match de l'équipe nationale » du joueur ou sur le lieu du club de celui-ci à son retour, selon l'instance mondiale du football dans un communiqué. La mise à disposition ne sera pas obligatoire non plus s'il « existe une restriction de voyage vers ou en provenance d'un des lieux précités ». La Fifa précise toutefois que cela ne s'appliquera que dans le cas où une exemption de ces mesures sanitaires n'aura pas été accordée pour les équipes nationales par les autorités locales.
Tout en « saluant » la décision de l'instance, le Forum mondial des ligues (WLF) a réclamé vendredi un assouplissement supplémentaire: pour les matches amicaux qui ont remplacé certaines rencontres internationales en compétition, « l'obligation de libérer les joueurs devrait être levée », écrit l'organisation. La mise à disposition des internationaux était depuis plusieurs semaines l'enjeu de négociations en sourdine entre les instances du football, d'une part, et les représentants des joueurs et des clubs, d'autre part.
Côté instances, on entendait organiser comme prévu entre le 7 et le 15 octobre les rencontres de la Ligue des nations ainsi qu'une série de matches amicaux, en Europe, mais également entamer les qualifications au Mondial-2022 pour la zone Amérique du Sud, alors que nombre de joueurs concernés évoluent en Europe ou en Amérique du Nord.
Mais l'Association européenne des clubs (ECA) et le syndicat mondial des joueurs (FIFPro) avaient appelé en août à dispenser les joueurs de se rendre dans un pays ou une destination s'il y existe « des risques justifiables pour la santé ou la sécurité », aussi bien en club qu'en sélection.
La semaine dernière, affirme le New York Times, la ligue nord-américaine de foot (MLS) avait fait savoir à la fois aux fédérations paraguayenne et péruvienne qu'elle ne libérerait pas leurs joueurs pour les éliminatoires du Mondial afin de préserver leur santé.
Enfin, le magazine Kicker affirmait jeudi que les clubs allemands rechignaient à laisser leurs internationaux se rendre en "zone à risque" de Covid-19, au point de compromettre par exemple la tenue du match de Ligue des nations prévu le 10 octobre à Kiev entre l'Ukraine et l'Allemagne.