Cette année, la Journée mondiale de la santé, célébrée chaque 7 avril, intervient dans une conjoncture inédite, puisque le monde est marqué par la pandémie du nouveau coronavirus, Covid-19, qui fait des ravages à tous les niveaux. Un monde qui fait face aujourd’hui à un grand défi pour assurer la santé de la population. Selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles mardi à 9h45 GMT, « la pandémie de nouveau coronavirus a fait au moins 75.000 morts dans le monde, dont près des trois quarts en Europe, et depuis son apparition en décembre en Chine. A ce jour, 75.538 décès ont été recensés ». Le 7 avril consacré à la Journée mondiale de la santé est une occasion pour attirer, une fois encore, l’attention de la planète sur les questions importantes liées à la santé mondiale, « l’un des droits fondamentaux de tout être humain, quelles que soient sa race, sa religion, ses opinions politiques, sa condition économique ou sociale», souligne l’OMS qui insiste sur le fait que : « chacun devrait avoir accès aux services de santé dont il a besoin, au moment où il en a besoin et là où il en a besoin, sans être confronté à des difficultés financières ».
Dans une récente de déclaration, le directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus a souligné que « La meilleure défense contre une flambée épidémique est un système de santé solide. La COVID-19 révèle combien sont fragiles nombre de systèmes et de services de santé dans le monde, et les pays sont obligés de faire des choix difficiles pour répondre au mieux aux besoins de leur population. ». L’organisation recommande aux pays de définir « les services essentiels qui auront la priorité dans les dispositions prises pour garantir la continuité des services et procéder à des réorientations stratégiques pour que la population retire un maximum de bénéfices de ressources de plus en plus limitées. Ils doivent aussi respecter les précautions les plus strictes, surtout en matière d’hygiène, et fournir du matériel en quantité suffisante, y compris des équipements de protection individuelle. Pour cela, une planification rigoureuse et des mesures coordonnées entre les pouvoirs publics et la direction des établissements de santé sont indispensables » Et d’ajouter que qu’ « un système de santé, bien organisé et bien préparé, peut continuer à offrir un accès équitable aux services essentiels pendant toute la durée d’une urgence sanitaire, en limitant la mortalité directe et en évitant une hausse de la mortalité indirecte ».
Pour aider les pays à faire face aux difficultés liés à cette pandémie, l’OMS insiste sur le renforcement des personnels de santé à l’échelle mondiale. En témoigne le nouveau rapport intitulé « La situation du personnel infirmier dans le monde (2020) » examinant en profondeur le corps de métier le plus largement représenté parmi les personnels de santé et qui signale d’importantes lacunes et identifie les domaines prioritaires d’investissement.
Comment prévenir une pénurie planétaire des personnels de santé
Le rapport de l’OMS estime que « les pays qui y sont déjà confrontés doivent augmenter le nombre total de diplômés en soins infirmiers de 8 % par an en moyenne, mais également les rendre plus à même de trouver un emploi et de le conserver au sein du système de santé. Cela représenterait un investissement d’environ 10 dollars des États-Unis par habitant et par an ».
Selon la Présidente du Conseil international des Infirmières, Annette Kennedy. « Chaque centime investi dans le personnel infirmier permet d’augmenter le bien-être des individus et des familles de façon tangible et évidente pour tout un chacun ».
Afin que le monde dispose du personnel infirmier dont il a besoin, l’OMS et ses partenaires recommandent que tous les pays :
- Accroissent le financement en vue de former et de recruter un plus grand nombre d’infirmiers et d’infirmières ;
- Renforcent leurs capacités de collecte, d’analyse et d’action en matière de données relatives aux personnels de santé ;
- Suivent la mobilité et les migrations du personnel infirmier et les gèrent de façon responsable et éthique ;
- Offrent au personnel infirmier une formation initiale et continue dans les domaines scientifiques, technologiques et sociologiques, afin d’en faire un moteur de progrès dans les soins de santé primaires ;
- Créent des postes de responsables, notamment un poste de directeur général des soins infirmiers au niveau de l’administration centrale, et soutiennent le renforcement des compétences de direction parmi les jeunes infirmiers et infirmières ;
- Fassent en sorte que le personnel infirmier des équipes de soins de santé primaires utilise l’éventail complet de ses compétences, notamment pour la prévention et la prise en charge des maladies non transmissibles ;
- Améliorent les conditions de travail, notamment en assurant des effectifs de personnels suffisants, une rémunération juste, et en respectant le droit à la santeÌ et à la sécuritéÌ au travail ;
- Mettent en œuvre des politiques relatives au personnel infirmier qui soient soucieuses de l’égalitéÌ des genres ;
- Modernisent la réglementation de la profession en harmonisant les normes relatives à la formation et aux pratiques, ainsi qu’en utilisant des systèmes capables de reconnaître et de vérifier les compétences professionnelles du personnel infirmier à l’échelle mondiale ;
- Renforcent le rôle du personnel infirmier au sein des équipes de soins en faisant collaborer différents secteurs (santé, éducation, immigration, finance et travail) avec les parties prenantes du secteur infirmier en vue de l’établissement d’un dialogue stratégique et de la planification des effectifs.