Certes, les temps sont durs avec la pandémie Covid-19 et tout ce qui s’en suit : confinement sanitaire obligatoire, suspension d’un grand nombre d’activités et arrêt partiel ou total du travail. Mais, faut-il baisser les bras, se lamenter sur son sort et crier au désespoir ?
Si certains se contentent de subir leur destin et passent leur temps à ressasser leurs difficultés, d’autres prennent leur courage à deux mains et foncent dans des initiatives dans le but d’essayer de minimiser l’impact économique de la pandémie sur leur quotidien et surtout sur leurs bourses.
D’aucuns diront que c’est plus facile à dire qu’à faire. Certainement. Mais, d’autres diront que l’espoir fait vivre et que des crises naissent les bonnes idées. Et c’est sûrement ce qu’ont dit Fatima Zahra (30 ans) et Oumayma (22 ans), deux sœurs de la ville de Mohammedia, qui viennent de lancer «Kheddar Express», un service de livraison à domicile de paniers de légumes et fruits.
Sous le slogan «gless fdarek, lli htajitiha njibouha lik» (littéralement, restez chez vous, nous vous ramenons tout ce dont vous avez besoin), le service «Kheddar Express» propose des paniers mixtes de légumes ou de fruits à des prix situés entre 68 DH et 170 DH.
«C’est un petit projet familial que nous venons de lancer moi, ma sœur, mon frère et notre père», indique Fatima Zahra qui raconte que l’idée a jailli, par nécessité, suite à l’arrêt forcé des petits boulots habituels des membres de sa famille, à cause de la propagation de la pandémie Covid-19.
Chômage collectif forcé
Fatima Zahra, aide cuisinière dans un restaurant, le père, transporteur de marchandise avec triporteur, le frère, qui propose toutes sortes de lavages de bureaux, mobiliers ou voitures et enfin Oumayma, qui chôme après avoir terminé ses études, se sont tous retrouvés sans revenus. Difficile quand on a des familles à nourrir.
«Moi et Oumayma avions donc décidé de nous lancer dans la livraison à domicile, et nous avions associé notre père et notre frère, qui disposent tous les deux de triporteurs, à ce petit projet», fait savoir Fatima Zahra.
Aussitôt, les menus des paniers ont été choisis et les affichettes conçues et partagées sur les réseaux sociaux pour attirer l’attention des clients. Et ces derniers ne se sont heureusement pas trop fait attendre.
«Dès le lendemain du lancement de notre service, nous avons eu quelques clientes», affirme, très contente, Fatima Zahra, qui affirme qu’elle veille au grain à la qualité des produits qu’elle choisit soigneusement, pièce par pièce, chez les marchands de légumes et fruits du souk du coin. «La qualité des produits du panier est très déterminante. Ca y va de la réussite du projet».
Aussitôt le panier préparé, il est immédiatement livré par le frère ou le père sur leurs triporteurs. Bien sûr en respectant toutes les mesures sanitaires nécessaires en ce temps de pandémie, notamment le lavage fréquent des mains, le port de masques et le respect de la distanciation social.
«Je m’approvisionne pour le moment chez des détaillants. Mais dès que j’aurai plus de commandes, je m’approvisionnerai auprès des grossistes. Cela permet un peu plus de marge de bénéfice», prévois Fatima Zahra. Et d’ajouter : «Et si cela marche bien, nous comptons élargir nos paniers à d’autres produits, notamment l’épicerie».
Indéniablement, la lutte contre la pandémie du coronavirus se fait à coup de grandes décisions courageuses de la part des différentes composantes de l’Etat, mais elle se fait également grâce à de braves citoyens consciencieux, qui peuvent faire la différence.
Aucune initiative, aussi minuscule soit-elle, n’est à sous-estimer.